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Accidents : deux nouvelles familles plongées dans la douleur

Les Peerun de Vallée-des-Prêtres et les Ramghulam de Tyack ne se connaissent pas. Mais ils ont un point en commun : ils viennent tous deux de perdre l’un des leurs dans des circonstances tragiques.

Bedeen Peerun n’aura pas 20 ans

Ce jeune homme devait se marier dans trois mois.

 

Il devait fêter son vingtième anniversaire dans un mois et se marier dans trois mois. Mais Mohammad Zainal Abedeen Peerun, dit Bedeen, ne connaîtra pas cette joie. Cet habitant de Vallée-des-Prêtres est décédé tragiquement le samedi 6 septembre, après un accident de moto.

Le drame s’est produit vers 12h35 à Port-Louis. Un autobus de la Mauritian Bus Transport roulait dans la rue Joseph-Rivière en direction de l’Immigration Square. Tout laisse croire, selon la police, que le cyclomoteur de Bedeen Peerun était en train de doubler le bus par la gauche au moment de la collision.

Le décès de Bedeen Peerun a été constaté à son arrivée à l’hôpital Jeetoo. Selon le rapport d’autopsie, la mort a été causée par des blessures multiples. Le chauffeur de l’autobus, un habitant de Crève-Cœur, a été soumis à un alcootest qui s’est révélé négatif. Il a toutefois été arrêté et fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.

Bedeen Peerun laisse derrière lui une famille anéantie. Sa mère Fifi, 37 ans, se relève difficilement de ce terrible drame : «Nous avons quatre enfants. Bedeen était l’aîné. Nous avons deux autres filles. Le benjamin n’a que trois ans. Notre famille perd un pilier. Il devait reprendre le business familial. Mais le destin en a décidé autrement.»

Peerbye, le père de Bedeen, possède deux autobus individuels. Père et fils sont d’ailleurs très connus par le biais de leurs véhicules qui portent le nom Bus Apollo. Peerbye conduisait lui-même ses autobus et son fils l’aidait à gérer la compagnie. «C’était un fils exemplaire. Il était également très populaire. Il avait aussi le sourire facile et aimait faire des blagues. Ziska ler nou pa krwar ki Bedeen inn kit nou. Mari dir pou nou sa. Se zanfan ki sipoze organiz lamor so bann paran. Inn vinn insiportab viv dan sa lakaz la aster», se lamente Fifi.

C’est d’ailleurs dans ses bras que son fils est mort : «Il m’a attendue avant de mourir. Il était sur une civière lorsque je l’ai vu à l’hôpital. Il n’arrivait pas à parler. Il était déjà froid lorsque j’ai mis la main sur son visage. On allait le conduire en salle d’opération lorsqu’il a rendu l’âme.»

Bedeen Peerun avait des projets plein la tête. Dans trois mois, il devait épouser sa fiancée, Ludmilla, âgée de 18 ans. Cette habitante de Camp-Yoloff ne s’en remet pas. Ils s’étaient connus quatre mois plus tôt et étaient devenus inséparables. Jusqu’à ce drame qui a anéanti les promesses de bonheur.

 


 

Shivraj Ramghulam laisse deux orphelins

 

Cet habitant de Tyack rentrait chez lui à vélo lorsqu’il a été fauché par une voiture.

 

Ses nombreuses blessures ont eu raison de lui. Seewoosagur Raj Ramghulam, alias Shivraj, était déjà mort à son arrivée à l’hôpital de Rose-Belle. Cet habitant de Tyack rentrait chez lui à bicyclette lorsqu’une voiture conduite par un habitant de Souillac l’a fauché sur la route principale à Britannia. L’automobiliste a subi un alcootest qui s’est révélé négatif. Il fait toutefois l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.

Depuis ce terrible malheur, le quotidien des Ramghulam n’est plus le même. Âgé de 49 ans, Shivraj était père célibataire. Il travaillait à Colmar, dans un poulailler de la société Innodis. Il laisse deux enfants : Hansley, 22 ans, qui suit des cours en comptabilité, et Joshna, 18 ans, qui va bientôt prendre part aux examens du Higher School Certificate.

«Notre famille est toujours sous le choc. C’est très dur pour nous. Mon père va beaucoup nous manquer. Il s’est toujours occupé de nous depuis que notre mère est partie. Il ne s’est jamais remarié à cause de nous. Il était toujours aux petits soins pour nous. Il faisait toujours de son mieux pour que nous ayons une vie descente et puissions poursuivre nos études», explique Hansley.

Outre son travail au poulailler, Shivraj s’occupait d’un lopin de terre où il cultivait des légumes pour permettre à sa famille de joindre les deux bouts. Sa fille ambitionnait de poursuivre ses études en Australie. Il travaillait très dur pour réaliser ce rêve. Le jour du drame, Shivraj devait se rendre dans son champ pour arroser ses légumes, mais il n’a pu le faire.

Il avait terminé son service à 16 heures. Comme à l’accoutumée, il avait enfourché sa bicyclette pour rentrer chez lui. Quelques minutes plus tard, une Peugeot l’a renversé. Tout porte à croire que l’habitant de Souillac a dérapé après avoir évité un chien. Les conséquences sont lourdes pour ce jeune homme de 32 ans. Il a dû fournir une caution et sa voiture est total loss. De leur côté, les Ramghulam ont perdu le pilier de leur famille.