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Capotes, stérilets, pilules : À chacune sa… contraception

À chacun sa méthode, d’accord ! Mais il faut en trouver une.

Ce n’est pas très glamour, d’accord. Mais pour une sexualité épanouie, une méthode contraceptive efficace est nécessaire. Quelle est celle que les femmes préfèrent ? Nous avons posé la question à quelques-unes d’entre vous. Et vous, quelle est la vôtre ? 

Elle l’aime à la fraise. Mais n’est pas contre la découverte d’autres saveurs. Surtout pas d’autres hommes ! Shanice, 28 ans, craque pour un seul, unique mec : «Je crois que j’ai trouvé le prince charmant.» Wow ! Mais pour les préservatifs, elle aime bien avoir le choix. La capote, c’est son moyen de contraception à elle. C’est vrai qu’avec son chéri, la relation est toute jeune. Deux mois, à peine. Ce qui explique l’emballement et l’emballage qui les accompagnent lors de leurs instants cultes à deux. Il est trop tôt pour penser à ranger les condoms. Même si la jeune femme est complètement folle (d’amour), elle n’a pas mis son bon sens de côté : «C’est important de se protéger.» Essentiel, même. 

 

Cependant, selon une étude de la Mauritius Family Planning and Welfare Association, en 2013, 67 422 Mauriciens ont fait usage de moyens contraceptifs contre 96 280 en 2003. Des statistiques qui poussent à se poser des questions. D’autre part, le ministère de la Santé et l’Institut de santé de Pamplemousses se sont lancés dans une collecte de données afin de réaliser une étude sur la prévalence contraceptive chez les femmes âgées entre 15 et 49 ans. Cette collecte d’informations aura lieu jusqu’au 8 septembre (voir hors-texte). Une façon de décortiquer les habitudes contraceptives des Mauriciennes. 

 

Shanice n’envisage pas, pour l’instant, de se passer des préservatifs : «Il nous faudra faire des tests avant.» Une petite prise de sang pour s’assurer que l’homme de sa vie (ou elle-même d’ailleurs) n’a pas de vilaines maladies sexuellement transmissibles (MST) dans ses bagages : «Ça se fait beaucoup à l’étranger. Je me demande pourquoi à Maurice, c’est plus compliqué d’en discuter et de faire le pas.» Avant de se mettre à la pilule, elle a besoin d’être rassurée : «J’ai toujours fait l’amour en utilisant des capotes. Ce sera un grand changement pour moi.» Et pas (toujours) le plus heureux ! 

 

La panique ! 

 

Nalini, 22 ans, prend ce petit comprimé magique depuis deux ans… et ça ne l’amuse pas vraiment : «C’est le fait de devoir se rappeler de le prendre qui me fatigue. Quand on oublie, on stresse, on croit qu’on est enceinte, on panique…» Fiancée depuis peu, elle ne peut pas faire un duo préservatif-pilule. Juste au cas où… «Mon chéri n’aime pas les capotes. Il préfère que ça soit naturel. Sinon, il trouve que c’est moins bon.» Les fabricants de condoms rivalisent d’ailleurs d’ingéniosité pour que le latex soit un invité indispensable, mais quasi-invisible, qui ne trouble pas les sensations, bien au contraire : «Il n’aime pas. Faut bien que je l’accepte.» À chacun sa relation ! 

 

Carine, 24 ans, elle, ne laisse rien passer. Elle accumule les moyens de contraception : «Si le garçon n’est pas d’accord, j’estime qu’il n’en vaut pas la peine.» Elle en utilise… trois ! Une obsédée ? Peut-être : «À 17 ans, je suis tombée enceinte. Le préservatif s’était cassé. J’ai dû me faire avorter. Depuis, je suis une angoissée.» Capote, spermicide et pilule, elle ne laisse rien au hasard : «Je ne veux pas devenir maman pour le moment.» Et quand on lui parle de méthode naturelle (le retrait du pénis avant l’éjaculation), elle s’étonne que certaines la pratiquent  encore : «C’est super risqué. Je n’essaierai jamais ça.» 

 

Sheila, elle, n’utilise que cette méthode. Depuis des années : «Jamais eu de problèmes. Je suis tombée enceinte quand je le souhaitais.» Elle a 40 ans et est maman de trois enfants : «Je connais par cœur mon corps et mon cycle. Je sais parfaitement quelles sont mes périodes de fécondité. C’est comme ça pour moi.» Elle n’a jamais été terrorisée par le liquide pré-éjaculatoire (une sécrétion que produit l’homme avant la jouissance et qui peut contenir des spermatozoïdes). D’ailleurs, elle n’en avait jamais entendu parler. Shabneez, 35 ans, non plus ! Mais bon, elle a une autre méthode de contraception, le stérilet. Une façon de prévenir les grossesses : «Pour les MST, il faut être sûr que son mari ne va pas ailleurs. Mais ça, c’est une autre histoire.»

 

Eh oui ! Même si on est en couple depuis longtemps, il est impossible d’être sûre à 100 % de son partenaire : «C’est un risque à prendre. On ne peut pas toujours tout contrôler, il faut l’accepter.» Un risque qui ne convient pas à Chantal. Même si elle compte dix ans de vie commune, elle utilise toujours la capote : «D’ailleurs, la pilule me rend malade. Et je ne me sens pas d’avoir un stérilet ou un diaphragme. Je n’ai pas un cycle régulier, donc, on doit toujours l’utiliser.» Ça l’arrange, quelque part : «Je ne pourrai pas jurer que mon mari ne va pas voir ailleurs.» Charmant ! Comme Stephie qui n’utilise jamais de méthode contraceptive : «Je ne sors qu’avec des gens corrects. Je ne crois pas qu’ils aient des maladies. Et pour les relations lors des jours où j’ovule, je prends la pilule du lendemain.» À 18 ans, la jeune fille a visiblement toute une éducation sexuelle à refaire !

 

Si c’était le cas, on lui dirait sûrement que ceux qui ont le VIH ou une autre MST ne portent pas un écriteau et que la pilule du lendemain n’est pas une méthode de contraception banale ; elle doit être utilisée uniquement dans les cas d’urgence. D’ailleurs, les chiffres de grossesse juvénile sont en constante hausse. Manque d’informations sur les méthodes contraceptives ? Manque d’envie de les utiliser ? Manque d’accès à des capotes et pilules, entre autres ? Les manques sont multiples. Et problématiques. La prochaine étude pourrait apporter des solutions pour convaincre les jeunes à aimer les petites choses, goût fraise.

 


 

Ça ne capotera pas ! 

 

Pourquoi les Mauriciennes préfèrent-elles une méthode de contraception à une autre ? Quelles sont les raisons de l’utilisation ou de la non utilisation d’un contraceptif ? Comment adapter les offres contraceptives ? Comment répondre aux attentes ? Autant de questions que la nouvelle étude du ministère de la Santé et de l’Institut de santé de Pamplemousses traitera dans son rapport final. Les premières collectes d’informations ont débuté le 21 juillet. 2 080 participants seront sollicités dans 48 régions de Maurice et 20 régions de Rodrigues. Un éclairage qui permettra certainement d’améliorer les services et les méthodes contraceptives proposées. 

 


 

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Patch, anneau vaginal, préservatif féminin, implant contraceptif… À chaque femme sa contraception. Pour trouver celle qui convient, n’hésitez pas à en parler à votre gynécologue.