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Courses de chevaux : Le gouvernement sort la cravache

Les courses mauriciennes affrontent une nouvelle enquête de l'Etat.

Jadis le sport-loisir le plus populaire du pays, les courses hippiques sont de plus en plus critiquées. Le gouvernement perd patience et décide d’intervenir. Il reprend les rênes et sort la cravache. Résultat : l’institution d’une commission d’enquête et l’arrivée d’une Turf Authority.

Le Mauritius Turf Club (MTC) est acculé, même s’il ne le dit pas. Il a trouvé une parade pour « justifier » l’institution d’une commission d’enquête.  Il promet, en effet, sa collaboration entière car il y voit une occasion d’avoir le gouvernement à ses côtés pour assainir la situation. Mais pourquoi diable le gouvernement veut procéder à un « coup de balai » si le MTC s’était bien acquitté de sa tâche ?  

 

Ce sont les récents évènements survenus dans quelques courses – dont celle de Gemmayze Street le 28 juin dernier – qui ont précipité les choses à l’Hôtel du gouvernement, surtout que le public a commencé, depuis peu, à faire part de sa colère dans les tribunes. “It is very obvious that public confidence in the integrity of the horse-racing industry has been severely dented. This state of affairs warrants what the French would say : ‘Un remède de cheval.’ It is only thus that confidence would be restored in an industry that still attracts  thousands of Mauritians at each meeting”,  dit le Dr Navin Ramgoolam mardi. 

 

Selon les ‘terms of reference’ de la commission d’enquête, il est clair que celle-ci tentera de tout savoir sur l’organisation des courses. Non seulement la commission d’enquête essaiera-t-elle de voir de plus près le fonctionnement de l’industrie hippique dans son ensemble, mais elle se fera aussi un devoir de comprendre le rôle du Chief Stipendiary Steward du MTC aussi bien que la question de conflit d’intérêts là où il existerait par rapport aux positions qu’occupent les personnes concernées sur l’échiquier hippique. De l’achat de nouveaux chevaux au control and monitoring  assuré par le MTC en passant par le  betting  - lorsque des millions de roupies changent de mains chaque samedi -, tous les aspects du domaine hippique seront passés à la loupe. 

 

Le MTC, pour le moment, ne réagit pas vraiment, sauf qu’il réitère sa promesse de collaboration. Hier, c’est sur fond de cette menace que constitue la détermination du gouvernement d’aller au bout du parcours dans sa guerre déclarée contre les activités suspectes dans le milieu hippique que s’est déroulée la 21e journée de courses.

 

« Le MTC a dit qu’il va collaborer. Il faut que ses dirigeants prennent connaissance des ‘terms of reference’ de la commission et les étudient avant de venir de l’avant avec d’autres commentaires. On dit qu’on accueille favorablement la commission d’enquête car si elle aide le MTC à garantir un meilleur avenir aux courses, c’est toute l’industrie hippique qui en sortira gagnante », déclare un membre du Club.

 

En revanche, pour d’autres personnes qui réclament le départ de plusieurs dirigeants et officiels du MTC, la commission d’enquête constitue une claque monumentale pour le MTC. Du reste, Me Yahia Nazroo, dont les critiques contre l’actuel board et le Director Of Racing, Ian Paterson, sont connues, l’institution d’une commission d’enquête sur les courses « est la pire insulte imaginable pour le MTC. » C’est ce qu’il dit dans une interview dans l’express-samedi hier. 

 

Sans doute, la principale frayeur du MTC par rapport à tout ce qui se passerait dans le monde hippique, est l’arrivée d’une Turf Authority. Si celle-ci vient en renfort pour aider le MTC à bien mener sa tâche, l’organisateur de courses n’y verrait aucun inconvénient. En revanche, si elle viendrait se substituer au MTC, l’on craint une étatisation des activités hippiques. « Ce qu’il nous faut, ce sont des vrais professionnels. Regardez ce qui s’est passé avec quelques-unes des mesures annoncées par le Premier ministre mardi. La question de trois chevaux d’une écurie dans une même course et celle de traité d’extradition avec d’autres pays pour ce qui est de l’embauche de nouveaux jockeys, ça n’a aucun sens », analyse un entraîneur avec de longues années d’expérience au Champ de Mars.  Quelle Turf Authority aurons-nous ? C’est, donc, la question que se posent, en ce moment, quelques-uns des dirigeants du MTC. 

 

Turf Authority : le MTC a toujours eu peur

 

Dans le passé, avant l’avènement du Horse Racing Board, qui est devenu par la suite la Gambling Regulatory Authority, le MTC s’est toujours battu contre une Turf Authority. 

 

Me Maxime Sauzier, à la tête du Club en 1992, avait, du reste, déclaré ceci dans une interview suite à une question portant sur la nécessité du monde hippique de se doter d’une Turf Authority : « Quand on propose quelque chose, il faut savoir à quoi ça va servir (…) Si on veut étatiser les courses, qu’on le fasse sans moi. » Quelques années plus tard, soit en 1999, Jean-Marc Ulcoq, alors président du MTC, était, plus ou moins, allé dans la même direction en faisant part de l’opposition du MTC « face à un organisme de contrôle lourd et contraignant. » A la place d’une Turf Authority, le MTC de Jean-Marc Ulcoq, qui est aujourd’hui administrateur, avait proposé la mise en place d’une « Horseracing Authority » calquée sur le modèle irlandais, soit un organisme de co-ordination des interventions de l’Etat et non un organisme de contrôle.

 

Que proposera le MTC cette année ? 

 

Ce n’est pas la première fois que les courses font l’objet d‘une enquête. Il y a eu dans le passé plusieurs rapports et comités d’enquête. Et à chaque fois, les critiques ont été virulentes, sans pour autant changer les habitudes au Champ de Mars...

 


 

L’écurie Foo Kune sur le départ ?

 

Au Champ de Mars, hier, des développements étaient attendus car très tôt avant même le début de la journée, l’écurie Foo Kune, avait convoqué la presse pour 17h30. Depuis cette annonce, les rumeurs allaient bon train, d’autant que le Stable Manager Paul Foo Kune est attendu chez les administrateurs mercredi prochain. Mais très vite, l’écurie Foo Kune a procédé à l’annulation de la conférence de presse qu’elle comptait tenir. 

 

Les rumeurs d’une éventuelle fermeture de cette écurie couraient plus vite que les chevaux hier, mais Paul Foo Kune, qui semble ne plus savoir sur quel pied danser tant les critiques continuent à s’abattre sur son écurie, n’a, cependant, rien dit, préférant garder le suspense jusqu’à sa rencontre avec la presse, annoncée pour la semaine prochaine. Ce qui est sûr, c’est que des développements interviendront dans les jours qui viennent.