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Moka : Deux nouveaux patients racontent leur cauchemar

L’établissement hospitalier fait encore parler de lui. Deux patients allèguent avoir perdu, pour l’un, l’usage d’un œil, et l’autre, celui des deux yeux, suite à des soins obtenus à l’hôpital de Moka. Ils témoignent.

«Mo ti pe trouve avan», lance, indignée, Marie-Anne Polimont. Mais il y a quelques jours, cette mère de famille de 36 ans apprend qu’elle a perdu l’usage de son œil droit. Depuis, elle ne sait plus à quel saint se vouer. Elle a consigné une déposition le lundi 21 juillet, contre l’hôpital de Moka, pour négligence médicale.

Le calvaire de cette habitante de Bambous a commencé en juin. Le 14 du mois, Marie-Anne Polimont se rend au dispensaire de la localité pour une irritation à l’œil droit. Deux jours plus tard, s’apercevant que l’état de son œil ne s’est pas amélioré, elle se rend, cette fois, à l’hôpital de Moka. Après auscultation, elle apprend qu’elle souffre d’une infection. Dans un premier temps, «dokter finn donn mwa gout pou met dan lizie pandan de zour», explique Marie-Anne.

Ne constatant aucune amélioration, elle se rend de nouveau dans l’établissement hospitalier le 18 juin. Le même jour, elle y est admise. Les traitements s’enchaînent, mais l’état de son œil ne s’améliore pas pour autant. «Finn fer de pikir dan mo lizie», avance-t-elle. Depuis, elle ne voit pas plus de l’œil droit.

Malgré tout, elle sort de l’hôpital le 12 juillet. Le lundi 21 juillet, désespérée à l’idée d’avoir perdu l’usage de son œil, elle retourne à l’hôpital de Moka. Et là, c’est le choc : «Dokter finn dir mwa : ‘‘Pa pou kapav fer nanye, ou finn gagn enn ulcère madam.’’» Depuis, c’est tout son monde qui s’est écroulé.

Laboureur de son état, elle doit se battre au quotidien – aidée de son mari qui, lui, est maçon  – afin de subvenir aux besoins de sa famille. La perte de son œil ne fait qu’empirer les choses. Faute de moyens, Marie-Anne doit notamment se résoudre à l’idée de ne plus pouvoir payer de leçons particulières à son enfant qui est actuellement en Form II. Une situation «insupportable», dit-elle.

Vijay Harrah, de Petit-Raffray, est tout aussi révolté. Ce diabétique de 41 ans a, lui, perdu l’usage de ses deux yeux, suite à des soins prodigués par le personnel de l’hôpital de Moka. Pourtant, il y suit un traitement depuis août 2013, ayant des difficultés à voir. Mais le 18 juin de cette année, lorsqu’il se rend dans l’établissement hospitalier, il reçoit une injection d’Avastin dans l’œil gauche et on lui met des gouttes dans l’œil droit. «Mo ti pe trouv kler koté gos, aster mo nepli trouv nanye depi inn fer sa pikir la», affirme Vijay.

Il décide alors de se rendre au bureau du ministère de la Santé, le 23 juillet. Là, on lui conseille de se rendre à l’hôpital de Moka pour porter plainte auprès du surintendant. Ce qu’il fait, dès le lendemain. «Monn atann me personn pa finn pran mo complainte, zis mo nom ek nimero telefonn finn pran», avance Vijay.

Ce dernier, autrefois barman dans un casino, a cessé de travailler l’année dernière, en raison de ses problèmes de vue. «Pour sa famille, cette situation est très dure à vivre», confie Vishnu, le frère de Vijay. «Aswar, deza ki twalet trouv dehor, li pa fasil pou nou. Nou bizin 24 lor 24 pou li», poursuit-il.

Contacté au sujet du cas de Vijay et celui de Marie-Anne, un représentant du ministère de la Santé nous a affirmé que leurs dossiers ont été pris en main.

 


Plus d’Avastin en attendant le verdict du comité d’enquête

Marie-Anne Polimont et Vijay Harrah ne sont pas les seuls à avoir perdu l’usage d’un œil ou des deux yeux suite à des soins à l’hôpital de Moka. Le 22 mai, quatre patients éborgnés après une injection d’Avastin ont porté plainte contre l’établissement hospitalier. C’est la raison pour laquelle le ministère de la Santé a décidé d’interdire l’utilisation de l’Avastin jusqu’à la conclusion du comité d’enquête. Celui-ci, présidé par le Dr Jean José Isabelle, ophtalmologue, se tiendra ce lundi.