Pas de grandes annonces au programme. Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont animé leur première conférence de presse conjointe après la signature de l’accord électoral entre le PTr et le MMM, hier, samedi 27 septembre. Il n’a pas été question d’annoncer la date des élections (même si certaines rumeurs avancent que les législatives auront lieu à la mi-décembre). Il s’agissait uniquement d’un exercice de communication préélectoral. Plusieurs points ont été à l’agenda. Mais il faudra attendre le retour de Navin Ramgoolam pour que le calendrier électoral soit établi. C’est, du moins, ce qu’a assuré le chef du gouvernement.
● L’Alliance Lepep, au centre des attentions. La concrétisation de l’alliance de l’opposition a évidemment été au cœur de cette conférence de presse conjointe. Paul Bérenger et Navin Ramgoolam n’ont pas manqué d’égratigner cette nouvelle formation : «C’est la débandade. Pour moi, c’est une alliance sans lepep, qui veut faire une Alliance Lepep. Deux clans familiaux et un frustré. Il n’y a pas de projet de société. Nous, nous en avons un. Et il est fort. En ce moment, c’est une bataille entre le passé, la division, la modernité et l’unité», a confié le chef du gouvernement.
● Calendrier électoral ? Il faudra attendre que le Premier ministre revienne de ses engagements internationaux (un discours sur Gandhi en Inde et une rencontre avec François Hollande en France) afin d’en savoir plus sur le calendrier électoral. Navin Ramgoolam esquive toujours les questions et demande des précisions sur la présentation du prochain Budget, la dissolution du Parlement et la date des prochaines législatives, mais assure qu’il le fera à son retour, lors du premier meeting de l’alliance PTr-MMM, qui se tiendra le 12 octobre. Il serait temps !
● Reza Uteem, la division de la communauté musulmane et le retour de Rashid Beebeejaun. Paul Bérenger dénonce les tentatives de division et de pression. Pour lui, la communauté musulmane n’a pas de souci à se faire. D’ailleurs, Reza Uteem se verra octroyer un ministère de choix, explique le leader des Mauves : «Celui du Commerce, de l’Industrie et des PME.» Par ailleurs, la présence de Rashid Beebeejaun n’est pas passée inaperçue. Il n’était pas au get-together PTr-MMM, ni à la signature de l’accord. «Il n’était pas au pays, tout simplement», a précisé Navin Ramgoolam. Néanmoins, le chef du gouvernement a cultivé le flou – comme à son habitude – quand il a été question de préciser la place de Rashid Beebeejaun dans le prochain gouvernement, si l’alliance PTr-MMM est élue.
● Le cas Vasant Bunwaree. Les déclarations du ministre de l’Éducation (sur les risques de mainmise de Paul Bérenger et du MMM, entre autres), en début de semaine, n’ont visiblement pas fait plaisir à Navin Ramgoolam : «Je trouve qu’il a manqué de discrétion et que c’était un peu déplacé.»
● CT Power et Paul Bérenger. Le leader des Mauves s’est momentanément vu en chef du gouvernement. Il a annoncé que le contrat de CT Power n’avait pas encore été approuvé : «Il faut que les promoteurs de ce projet donnent tous les documents et toutes les informations nécessaires.» Et a annoncé que la Banque mondiale devrait faire une «étude objective» afin de définir les réels besoins en énergie de Maurice.
● À la rescousse de Somduth Dulthumun. Navin Ramgoolam a confié avoir parlé au président de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation. Ce dernier a ouvertement critiqué Paul Bérenger dans la presse, ces derniers jours : «Il doit comprendre que Paul ne l’a jamais critiqué directement. Il parlait en général.» Il a annoncé vouloir rencontrer Somduth Dulthumun à son retour au pays.
● Signature de l’accord. Pour Navin Ramgoolam, les retombées de la signature de l’accord entre lui et Paul Bérenger sont on ne peut plus positives : «Les partisans et la population sont satisfaits. Il y a beaucoup d’enthousiasme et cela provoque une nouvelle dynamique. Je peux dire que les jeunes sont enthousiastes face à tout ça.» De son côté, kamarad Paul a, bien entendu, parlé de sa satisfaction à tous les niveaux : «Nous avons fait preuve de transparence. Les gens le comprennent. Surtout les jeunes.»
● Les comités. Ceux mis en place pour la rédaction du programme électoral de l’alliance et pour le projet de loi sur la réforme électorale et la IIe République ont déjà été constitués et ont commencé à travailler. «C’est une nouvelle étape», confie Navin Ramgoolam. Par ailleurs, la commission d’enquête qui doit enquêter sur les agissements du monde hippique est également en bonne voie.
Le match du 12 octobre
Une sorte de 1er mai préélectoral. C’est le match qui aura lieu le 12 octobre ! Alors que l’alliance PTr-MMM a annoncé tenir un premier rassemblement le 12 octobre à Vacoas, l’Alliance Lepep veut lancer un combat des foules en se présentant comme un challenger. Et ce rassemblement aura lieu à Quatre-Bornes. Il s’agira donc d’un dimanche hautement politique !
Rezistans ek Alternativ critique les alliances
Il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. Rezistans ek Alternativ, qui se présente comme une alternative aux formations politiques traditionnelles, n’a pas épargné l’alliance PTr-MMM et l’Alliance Lepep, ce samedi 27 septembre, lors d’une conférence de presse. Le porte-parole du mouvement de gauche, Ian Jacob, a déclaré que «ces alliances sont juste une reconstitution des alliés de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger» et ne répondent plus aux attentes des Mauriciens, en particulier à celles des jeunes. Pour lui, il s’agit d’un simple jeu de «musical chair», sans aucune innovation. Par ailleurs, Ian Jacob a confirmé que Rezistans ek Alternativ sera présent dans les 20 circonscriptions pour les prochaines législatives. Soixante candidats de ce mouvement participeront aux élections générales. Ashok Subron, lui, a évoqué le salaire minimum qui est une nécessité absolue. Il a demandé aux partis politiques de dire clairement leur position sur cette question. L’homme avance un chiffre de Rs 14 400. L’Alliance Lepep s’est prononcée en faveur de cette mesure lors de son point de presse. Mais n’est pas rentrée dans les détails.
Adrien Duval à La Caverne/Phoenix
Le nom du fils de Xavier Luc Duval circule à la circonscription no 15. D’ailleurs, Adrien Duval est intervenu lors du congrès du Muvman Liberater, l’allié du PMSD et du MSM, en début de semaine. Même si Adrien Duval a fait part de son désir d’être candidat à Grand-Baie/Poudre d’Or (le n°6), il n’aura visiblement pas droit à cette circonscription. Lors de la conférence de presse de l’Alliance Lepep, Sir Anerood Jugnauth a balayé une question de la presse concernant le jeune homme et ses aspirations d’un revers de main : «Nous n’avons pas besoin de discuter de point avec vous. Quand on choisit des candidats, il faut être réaliste.»
Ashok Jugnauth assure qu’il sera au no 8
Il ne doute pas une seconde qu’il sera candidat d’une alliance clé-cœur. D’ailleurs, Ashok Jugnauth sait déjà où il se trouvera pour les prochaines législatives. Le leader de l’Union nationale est sûr de lui : «Le Premier ministre m’a donné la garantie que je serai candidat à Moka/Quartier-Militaire (circonscription no 8).» Il l’a annoncé lors d’un point de presse, hier, samedi 27 septembre.