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Surdité : Une seconde chance

L’intégration des malentendants dans la société commence par la prise d’un emploi.

Pendant longtemps, on a cru qu’ils ne pouvaient réaliser que des travaux manuels parce qu’ils ne pouvaient pas comprendre les notions abstraites, et ils s’installaient souvent comme travailleurs indépendants (cordonniers, menuisiers, tailleurs, entre autres). Mais les personnes souffrant de surdité peuvent maintenant aspirer à une vraie carrière professionnelle.

Leur situation à Maurice s’est nettement améliorée depuis quelques années. Elles peuvent maintenant espérer avoir des emplois stables, valorisants et beaucoup mieux rémunérés. Il est révolu le temps où les personnes souffrant de surdité devaient se contenter du strict minimum. Dans le cadre de la semaine internationale de la surdité, qui s’est tenue du 21 au 28 septembre, la Society for the Welfare of the Deaf, qui a pour slogan «Faisons entendre la voix des sourds», a organisé des événements dans diverses régions de l’île afin d’aider à mieux comprendre les personnes souffrant de surdité, souvent marginalisées.

Afin de découvrir comment elles s’intègrent dans la société malgré leur handicap, nous avons rencontré quelques jeunes employés par KFC depuis deux ans maintenant. Leur joie de vivre est visible, d’autant plus qu’ils travaillent en équipe avec d’autres malentendants. «Je voudrais pouvoir accéder aux mêmes postes que les entendants dans les années à venir», lance Dishley Kunniah, 24 ans. Marié depuis quatre ans et bientôt père de famille, Dishley est fier «de pouvoir être indépendant et considéré comme un employé à part entière». Malgré la charge importante de travail, «je me sens bien dans cet environnement, cet esprit d’équipe entre malentendants et entendants nous aide à croire en nous», explique-t-il.

De l’ambition, ils en ont et ce n’est pas le trajet, souvent éprouvant, qui va les décourager, comme le fait comprendre Khoosal Chumun, 23 ans et habitant Triolet. «Malgré la distance, ce travail me plaît», déclare-t-il. Celui-ci avoue qu’au tout début, il y a deux ans, il n’avait pas beaucoup de compétence. «Mais avec la volonté et la patience, aujourd’hui je suis fier de faire mes preuves et d’être rémunéré pour mes efforts», fait-il valoir. Fiancé et ayant en projet de se marier à la fin de l’année, Khoosal espère pouvoir être davantage productif et a l’espoir de construire une maison à l’avenir.

Des projets, Muamar Mandurun, 28 ans, marié depuis un an, en a également. Et grâce à son travail, il arrive à les concrétiser. Il est content d’avoir la possibilité de se rendre utile malgré qu’il soit malentendant. «J’invite les familles à encourager leurs proches malentendants à se lancer dans le monde du travail. On a notre contribution à apporter à la société», lance-t-il. Un avis que partage Caroline Tossé, 37 ans, également malentendante. L’indépendance financière de ce travail lui permet d’être une femme épanouie.

Témoin des efforts fournis par ces employés souffrant de surdité, le Managing Director de KFC, Junaid Muslun, dit que le fait de «leur faire confiance et croire en leur capacité leur permet d’être davantage valorisés dans la société». Artee Bissonauthsing, l’interprète des malentendants de la Society for the Welfare of the Deaf, explique que l’objectif principal de l’association est «d’aider les personnes souffrant de surdité à intégrer la société comme il se doit. C’est aussi l’exemple à suivre pour d’autres entreprises : de faire confiance aux malentendants qui ont beaucoup à partager». En sus de les encourager, l’association leur offre un soutien psychologique et leur procure tout le matériel nécessaire à leur épanouissement pédagogique, personnel et professionnel.