Qui ira avec qui et à bord de quel bateau ? C’est la question qui flotte dans l’air depuis que Lalit et la Grande-Bretagne ont décidé d’organiser un voyage à l’archipel des Chagos. Si les Chagossiens avaient bel et bien l’intention de se rendre sur leurs terres natales cette année, en organisant eux-mêmes leur déplacement, ils se retrouvent aujourd’hui à choisir entre deux bateaux qui comptent mettre le cap sur l’archipel dans les mois qui viennent.
D’abord, il y a celui de Lalit qui, afin de soutenir la bataille de Maurice dans sa quête de souveraineté sur ce territoire et de conscientiser l’opinion internationale face à ce combat, relance le projet A ship to Chagos auquel les partis de l’opposition accordent leur soutien. Ce sera une visite officielle, avec à son bord la présidente de la République, le Premier ministre, le chef de l’opposition et plusieurs autres personnalités. Désormais, selon Lindsey Collen de Lalit, la balle est dans le camp du gouvernement qui devra affecter un bateau pour le déplacement.
Si Maurice a l’intention d’attendre la fin du moratoire des Nations unies avant de lancer une demande pour une Advisory Opinion devant la Cour internationale de Justice, Londres, de son côté, prend les devants et organise un voyage pour les Chagossiens et les natifs. Depuis quelques jours, ces derniers sont invités par le haut-commissariat britannique à se faire enregistrer. Bien qu’aucune date ne soit avancée pour le moment, ce voyage, laisse-t-on entendre, sera long et physiquement éprouvant. Les personnes sélectionnées devront passer quelques examens de santé.
Pour Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos, ce voyage est un «piège» tendu par les Britanniques. «Ils cherchent à nous nuire en nous proposant ce voyage.» C’est une démarche, ajoute-t-il, qui vise à diviser les Chagossiens et ces derniers ne devraient pas y participer. Aujourd’hui, il n’est pas question de seulement visiter leurs terres natales mais de s’y installer tout simplement, martèle Olivier Bancoult.