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Décès de Harmon Chellen aux Seychelles

L’enquête judiciaire devra déterminer comment Harmon Chellen a pu quitter le poste de police le jour du drame.

Le ministre seychellois de la Justice a décidé d’instituer une enquête judiciaire sur les circonstances de la mort de Harmon Chellen. Les proches de l’ancien directeur de l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval accueillent la nouvelle favorablement. 

Enfin une lueur au bout du tunnel. Voilà comment les proches de Harmon Chellen accueillent la décision du ministre de la Justice des Seychelles d’instituer une enquête judiciaire pour faire la lumière sur le décès tragique de l’ancien directeur de l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval. Le corps du Mauricien avait été retrouvé le lundi 18 août, flottant au large de Mahé.

Le ministre a fait une déclaration publique à ce sujet sur la Seychelles Broadcasting Corporation. Ronnie Govinden voudrait savoir comment cet habitant de Carreau-Laliane a pu trouver la mort en face du Constance Ephelia Resort alors qu’il aurait dû être sous «police custody». Le matin du drame, Harmon Chellen avait, en effet, été arrêté après qu’une employée de l’hôtel, d’origine malgache, l’a accusé d’une tentative d’agression sexuelle.

«La mise sur pied de cette enquête judiciaire vient confirmer les doutes de la famille sur la mort de Harmon», affirme un proche. Il maintient que l’ancien directeur de l’école hôtelière n’avait aucune raison de se suicider. «Est-ce qu’une personne qui a pris plusieurs photos sur son portable le jour de son départ, pour les montrer à son épouse et à ses enfants à son retour à Maurice, va se suicider ?» demande-t-il. En outre, affirme notre interlocuteur, Harmon Chellen «avait placé, dans ses bagages, une copie du journal Today in Seychelles pour la ramener à la maison, car ce journal avait écrit un article sur lui lors de son passage dans l’archipel.»

Selon le rapport de l’autopsie pratiquée par les autorités seychelloises en présence de Me Veda Balamoody, avocat de la famille Chellen, Harmon Chellen, 52 ans, a succombé à une asphyxie due à la noyade. Ses proches ont demandé une contre-autopsie après que la dépouille a été rapatriée à Maurice le vendredi 22 août. C’est le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer, qui a procédé à cette contre-autopsie en présence du Dr Satish Boolell, dont les services ont été retenus par la famille Chellen.

L’ancien numéro un du service médico-légal de la police souligne que «des hématomes internes ont été décelés à la tempe gauche» et que «d’autres hématomes pourraient avoir disparu après la première autopsie». De plus, les circonstances de la découverte du corps sont intrigantes. C’est à 500 mètres du poste de police où il devait être en détention que Harmon Chellen a été retrouvé.

«À ce jour, on ne sait toujours pas où sont sa ceinture, sa chemise et ses chaussures, car il était torse nu et ne portait qu’un pantalon et des chaussettes lorsqu’on l’a repêché. Comment quelqu’un qui ne savait pas nager et qui était allergique à l’eau de mer a-t-il pu se jeter à l’eau ?» s’interroge sa famille.

Les Chellen passent par des moments difficiles, souligne notre interlocuteur. Jaysree, l’épouse de Harmon Chellen, qui est Assistant Secretary au ministère de la Santé, n’a repris le travail que depuis une semaine. Elle a d’abord dû accompagner son fils Brandon à Singapour pour le début de ses études supérieures à la place de son époux. Quant à leur fille Brenda, elle n’a pu reprendre le collège alors qu’elle doit prendre part aux examens du Higher School Certificate dans quelques jours.