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Vivian Pierre-Louis, ex-footballeur du Club M et des Tamil Cadets - Record absolu

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Cinq petites secondes. C’est le temps pris en 1982 pour marquer le but le plus rapide de l’histoire du football chez nous. Ce but qui avait de quoi assommer l’adversaire portait la griffe de Vivian Pierre-Louis, ancien attaquant-vedette du Club M et des Tamil Cadets, équipe devenue successivement Sunrise FC et Olympique de Moka. Ce record tient toujours.

Il se souvient comme si c’était hier. C’était en 1982, dit Vivian Pierre-Louis, qui entame à peine sa quarantaine. Le football n’avait pas encore été décommunalisé ni régionalisé. Les Tamils Cadets affrontaient le Racing Club de Maurice dans un stade George V bondé. Un certain Jean-Claude Serret gardait les buts des Canaris du côté de la rue Barry. Au centre pour la passe, deux joueurs de Tamil Cadets : Desalle et Vivian Pierre-Louis. « J’ai vu Serret éloigné de sa cage donner des instructions à ses arrières. J’ai demandé à Desalle de poser ses pieds sur le ballon et de le pousser légèrement au coup de sifflet de l’arbitre. Ensuite, j’ai expédié un missile qui a lobé un Serret resté pantois », raconte Vivian Pierre-Louis.

Cinq secondes ne s’étaient pas écoulées que les Tamil Cadets menaient 1-0. Le Racing mordait la poussière ce jour-là, s’étant fait battre sur le score de 2 à 1. Et Vivian Pierre-Louis faisait la fierté de ses couleurs. « J’avais eu une récompense de Rs 50 de Rajen Mundil, un des dirigeants de l’équipe, pour ce but. Pour moi, l’important, c’était d’avoir réussi un coup que, d’habitude, je pratique à l’entraînement », dit ce footballeur qui a raccroché ses crampons depuis quelques années pour cause de blessures au genou droit.

Pourquoi le foot ? Comme tous les jeunes de cette époque, faute de loisirs, dit-il, on se défoulait sur un ballon de foot. Pieds nus, il va sans dire. Vivian Pierre-Louis ne pouvait s’empêcher de devenir un passionné puisqu’il vit devant un terrain de foot depuis sa tendre enfance dans le village de Poudre d’Or Hamlet. Puis, devenu un maître à jouer dans le district du Nord, il fut vite repéré par les dirigeants des Tamil Cadets lors d’un match amical à Goodlands. Et ce fut le début d’une belle histoire avec le vieux et mythique stade George V. Il n’avait alors que 16 ans.

Le passage au sein de l’équipe des juniors est obligatoire. D’entrée, Vivian Pierre-Louis fait bonne impression. Le jeune joueur est promu en équipe première. Son premier match contre les Hindu Cadets se solde par un score de parité (2-2) et il a l’honneur de marquer d’un tir de demi-volée l’un des deux buts sur Pradeep Prayag, le gardien adverse.

Il défend les couleurs des Tamil Cadets jusqu’à ce que le gouvernement décide de décommunaliser le foot, ce qui n’a pas fait que des heureux, à entendre cet ex-élément - le plus jeune à l’époque - du Club M : « Le football n’attirait plus de fans, il manquait de mordant lors des confrontations ; c’est pour cela que je n’ai pas apprécié cette décision de changer les noms des équipes. » Il jouera par la suite une autre saison au sein du Sunrise, aux côtés de son frère aîné Berty.

Puis viennent les préparatifs en vue des mémorables Jeux des Îles de 1985 quand Maurice décroche l’or contre la Réunion. Helmut Koshmel, l’entraîneur allemand, prend en charge le Club M. Vivian Pierre-Louis est parmi les sélectionnés pour la tournée européenne et régionale. Mais ne jouera pas. À cause de blessures.

Un regard sur le foot local ? Il répond : « Il est dommage que Helmut Koshmel soit parti dans des circonstances houleuses, sinon le Club M aurait été une des meilleures équipes africaines. Les avantages qu’il avait alors exigés pour les sélectionnés avaient été refusés. Vingt ans après, le gouvernement offre ces mêmes facilités aux joueurs. »

Lui, le buteur le plus rapide du pays, ne court désormais que derrière un but : être heureux, entouré des siens.

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Buteur dans le sang

Marquer était pour lui un plaisir. Que ce soit sur un tir de demi-volée, sur une tête piquée, sur un tir de loin ou en acrobate, Vivian Pierre-Louis se faisait un malin plaisir de narguer les défenses adverses avant de battre les gardiens de but.

Ce bon temps est aujourd’hui derrière lui. ‘Maintenance Officer’ à l’hôtel Trou-aux-Biches, il se la coule douce dans sa jolie petite maison dans son village natal de Poudre d’Or Hamlet. Avec, bien sûr, sa charmante épouse Danielle, sa fille Mélanie, 15 ans, et le petit dernier, Donovan, 11 ans.

Il rêve de voir son fils devenir un footballeur pro. « Donovan se débrouille très bien et il a l’avantage d’être gaucher. Peut-être qu’un jour il ira jouer dans une grande équipe à l’extérieur, chose que je n’ai jamais pu faire », conclut un Vivian Pierre-Louis avec le sourire toujours collé aux lèvres.

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