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Jenny Mackay : No regrets

La chanteuse a eu l’occasion de renouer avec le public mauricien.

Une de ses chansons, No tears, no regrets, a été un tube, notamment en Europe, et elle a également travaillé avec Elton John, himself. Et aujourd’hui, c’est dans d’autres aventures qu’elle s’est embarquée.Actuellement au pays pour se ressourcer, elle nous raconte sa vie… 

S’il fallait résumer sa carrière, pardon, «son chemin», on dirait qu’elle a réussi un tour de force peu banal : faire de la musique le moteur de sa vie. Et quand Jenny Mackay parle de son parcours, elle pèse chacun de ses mots. Elle préfère donc dire «chemin» à la place de «carrière» et «moments» pour parler de ses «concerts» qui sont de véritables instants de partage avec son public. 

 

Il faut dire que l’émotion était présente, le 21 juin, jour de la Fête de la Musique, quand, après 15 ans, elle a retrouvé son public mauricien au Domaine Anna à Flic-en-Flac lors d’un tour de chant qui s’est terminé, pour elle, dans un tourbillon de larmes. «C’était vraiment intense», nous dit celle qui compte aujourd’hui 30 ans de carrière dans l’univers musical. «Toute une vie, toute ma vie», soupire-t-elle en faisant allusion à ce parcours ponctué d’embardées imprévues, de départs sans préavis et d’expériences en tous genres. Ainsi, quand on lui demande de nous parler des plus grands moments de sa vie, il ne lui faut pas longtemps pour revenir sur ces dates qui ont chamboulé son existence. 

 

C’est donc dans la maison familiale, à la rue Henri Lemaire, à Beau-Bassin, là où elle a vécu de «très belles choses», que Jenny Mackay nous invite à feuilleter l’album de sa vie. Dans cette machine à remonter le temps, elle fait ses premières escales à deux dates : 1988 et 1997, celles où elle a mis au monde ses enfants : «Chloé et Martin sont aujourd’hui des reflets de moi-même, que ce soit en termes de ressemblance physique ou encore de traits de caractère. Et quand je les regarde, je ne peux m’empêcher, comme tout parent, d’être fière de ce qu’ils sont devenus, tout en étant reconnaissante de l’amour et de la force qu’ils me procurent.»

 

«Parenthèses de bonheur»

 

Remontant le fil de sa vie, Jenny avoue aussi qu’elle ne pourra jamais oublier cette première fois où, en 1987, une belle rencontre avec Patrick Pontgahet lui a permis de faire son premier concert devant un public mauricien : «C’était au Plaza et je me souviens parfaitement de chaque moment de cette première fois qui a été pour moi un encouragement à continuer.» Car d’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours voulu être chanteuse. Et plus le temps passait, plus elle voulait se donner les moyens de donner vie à ses envies : «Comme cet instant magique au Plaza, il y a comme ça de nombreuses autres parenthèses de bonheur qui m’ont aidée à me construire. Il y en a tellement, comme ma participation à la comédie musicale Hair, puis la création du groupe Hair dont je considère tous les membres comme des gens de ma famille.»

 

Si c’est difficile, dit-elle, de résumer sa vie en quelques dates, Jenny reconnaît qu’il y a des événements qui s’apparentent à de véritables clins d’œil du destin. Comme ce soir de 1994 où une «bienveillante nouvelle rencontre» devait lui ouvrir les portes d’une carrière internationale. La scène se déroule à Paris, dans un piano-bar : «J’étais avec des amis et tout d’un coup, j’ai eu envie de prendre le micro. Après avoir chanté, j’ai eu l’agréable surprise de recevoir les félicitations du chanteur François Valéry qui était présent ce soir-là. On s’est échangé nos numéros et même si j’étais contente de savoir qu’il avait apprécié ma prestation, je ne me faisais pas trop d’illusions. Il m’a dit :“On va faire des choses ensemble.” Mais comme je suis prudente et que je n’aime pas m’emballer, je me suis dit : “Voilà encore un autre Père Noël…”» 

 

Ce n’est que le lendemain qu’elle a compris que cette rencontre allait déboucher sur une belle aventure : «À mon grand étonnement, François Valéry m’a appelée et m’a proposée une collaboration. Je n’arrivais toujours pas à croire ce qui m’arrivait, pourtant ce qu’il avait promis allait se réaliser.» C’est ainsi, raconte-elle, qu’est né l’album Les filles du Lido et est venu le succès de No tears, no regrets, le tube qui a propulsé la chanteuse au devant de la scène : «C’était quelque chose d’incroyable. J’ai, par la suite, enchaîné plusieurs scènes, de même que les plateaux télévisions. Je dois avouer que je vivais ces moments avec beaucoup de recul. De nature, je ne suis pas une personne qui se pose beaucoup de questions. Je vivais donc ces moments en faisant très attention à me nourrir de tout ce qui se présentait à moi.»

 

Elton John

 

Quand elle raconte ces moments de «pur kiff», comme elle le dit elle-même, Jenny Mackay ne peut s’empêcher de reconnaître qu’elle est «une chanceuse» d’avoir eu l’occasion de «rencontrer les bonnes personnes aux bons moments». Sa collaboration avec Elton John fait partie de ces «instants extraordinaires» qui lui sont tombés dessus comme par enchantement : «Le grand Elton John cherchait à cette époque une voix qui pouvait enregistrer à la fois la version française et anglaise de L’histoire de la vie, du film Le Roi Lion. Il est donc tombé sur mon profil, il a vu que je maîtrisais les deux langues et m’a contactée.» 

 

Avec de grands sourires, Jenny Mackay se souvient parfaitement comment elle lui avait raccroché au nez : «J’étais chez moi et je reçois un appel d’un type qui se présente comme Elton John, je lui ai dit :“Oui, c’est ça et moi je suis la reine d’Angleterre”, tout en raccrochant le combiné.» C’est après plusieurs appels manqués qu’elle a finalement répondu au téléphone : «J’ai décroché et Elton était à nouveau au bout du fil. Il m’a alors parlé de son projet tout en me disant qu’il m’avait déjà envoyé un fax. C’est lorsque j’ai vu le document que j’ai commencé à y croire.» 

 

Une nouvelle fois, la voilà sous les feux des projecteurs : «J’ai tout pris et je suis sortie complètement grandie de cette expérience.» La suite pour elle sera riche en rencontres et en collaborations, notamment avec Catherine Lara ou au sein du groupe Charlie’s Angels qui lui a permis de voyager, de vivre à fond sa passion. Elle a aussi eu la chance d’interpréter le générique de fin du film Hercule.

 

Évidemment, il n’y a pas eu que des moments de bonheur : «J’ai connu la galère. À un certain moment, j’étais même mère célibataire.» Mais son plus grand choc, elle l’a eu en 2007 : «C’est l’année où mon père Patrick est décédé. Tout est arrivé très vite, trop vite et cela faisait trois ans que je ne l’avais pas vu. Et sa disparition a complètement changé ma vision de la vie. Je n’ai pas pu venir lui dire au revoir.» Depuis, sa famille est devenue le moteur dans sa vie : «Je suis devenue presque chiante tant je n’arrête pas de dire à tout le monde de faire attention.»

 

Et pour Jenny – en vacances à Maurice jusqu’au 10 août –, chaque moment de libre est désormais consacré à ses proches, notamment son nouvel amour Arnaud, avec qui elle a posé ses valises à Dubaï, le pays où elle vit désormais d’autres aventures musicales. Travaillant actuellement sur un album, elle fera bientôt découvrir ses derniers bébés avec qui elle espère partir sur d’autres chemins…

 

 

Actuellement en vacances, elle profite de sa famille.