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Lewis Moutou : Cœur de rotarien

«Faire partie du Rotary Club, c’est une manière d’être et de devenir. Nous pouvons, par un effort personnel et ponctuel, nous mettre au service des autres, en offrant notre temps, notre expérience et parfois un engagement financier», dixit le nouveau président du club de Grand-Baie. Il nous raconte sa mission sociale. 

À l’heure du rendez-vous, il nous reçoit dans son bureau, à l’étage de sa maison, à Grand-Gaube. D’emblée, Lewis Moutou, le nouveau président du Rotary Club de Grand-Baie, précise : «Je m’excuse, mais c’est un peu étroit.» Quoi qu’il en soit, c’est dans cet espace, qui renferme bien des souvenirs de sa vie et de son parcours, mais aussi des livres qui l’ont toujours accompagné et des dossiers relatifs à son métier d’avocat, que le nouveau président du Rotary Club de Grand-Baie cultive, jour après jour, son amour pour le social. «Je dirais même que mon désir d’œuvrer pour les autres a maintenant pris le pas sur ma profession que j’exerce toujours, certes, mais beaucoup moins qu’avant», nous dit celui qui a assure ses nouvelles fonctions depuis peu.

 

Pour cet avocat du Middle Temple et qui exerce au barreau mauricien depuis 1985, se mettre au service des autres a toujours été comme un besoin, comme une façon de se sentir utile : «J’ai vécu en Afrique ou encore en Europe et j’ai toujours été animé par le désir de tendre une main à celui ou celle qui avait moins de chance que moi.» Lewis Moutou a ainsi été fonctionnaire aux Nations unies (de 1968 à 1984), à Genève puis à Dakar, où il a été chef du Service des Conférences à l’Institut africain de Développement économique et de Planification.

 

«J’avais du cœur, pas de la technique»

 

Depuis qu’il est rentré au pays, dans les années 80, il n’a cessé de contribuer à faire bouger les choses là où il le pouvait : «Comme j’ai un lien avec le village de Grand-Gaube où je suis né, je me suis tout de suite renseigné et j’ai commencé à travailler avec les gens qui sont dans le besoin ou encore avec des jeunes qui n’étaient pas scolarisés.» C’est donc avec les moyens du bord qu’il essayait de soulager ceux qui, dit-il, se débattaient pour survivre : «Ce n’est toutefois que lorsque j’ai rejoint le Rotary Club de Grand-Baie, en 2006, que je me suis rendu compte que faire du social nécessitait une certaine organisation, une planification ou encore des compétences que je n’avais pas. C’est alors que je me suis aperçu que j’avais du cœur, mais pas de la technique.»

 

Depuis, sa mission est devenue pour lui comme un moteur qui guide chacun de ses pas. Il a ainsi été responsable de la Commission des Questions statutaires et juridiques et vice-président du club de 2010 à 2011. Il a également été désigné Rotarian of the year durant cette période. 

 

Ses journées sont ainsi rythmées par diverses activités en lien avec son travail au sein du Rotary Club de Grand-Baie : «Le travail qui me motive beaucoup, c’est le projet de l’Unité de Développement communautaire de Sin Fat. C’est un quartier démuni, enclavé dans le village de Grand-Gaube qui compte environ 500 habitants. Notre objectif, c’est de les aider et de les encadrer pour améliorer leurs conditions de vie.»

 

«Au service des autres»

 

Ainsi, plusieurs projets se sont concrétisés depuis 2010 : «Parmi nos réalisations, il y a notamment la création de la Sin Fat Football Club Team. Nous avons financé cette équipe pour l’achat d’équipements et ces jeunes se débrouillent vraiment bien. Ils sont d’un très bon niveau. Ils souhaitent pouvoir jouer au niveau régional et ils en ont le potentiel. On espère vraiment que la Mauritius Football Association accédera à leur demande.»

 

C’est à travers le Rotary Community Corps Sin Fat que divers projets prennent vie : «Nous travaillons actuellement sur un Sin Fat Sanitation Project et, évidemment, nous allons poursuivre notre engagement auprès de ces personnes qui, aujourd’hui, croient en nous.»

 

Durant son mandat, Lewis Moutou espère aussi continuer le travail qui a déjà commencé et qui porte ses fruits, comme avec l’ONG Passerelle ou encore l’organisation annuelle du Career Guidance Day qui est devenu un rendez-vous incontournable du calendrier du Rotary Club de Grand-Baie. Épaulé par son épouse Janina, il ne compte pas s’arrêter de sitôt : «Tant que je le pourrai, je continuerai à me mettre au service des autres. Dans notre société actuelle, on ne peut ne pas se sentir concerné par ces gens qui souffrent. Je fais partie de ceux qui ne peuvent fermer les yeux et manger à leur faim en sachant qu’il y a des familles à côté  qui ont des difficultés à se nourrir. Je n’ai pas de respect pour ceux qui disent que ça ne les concerne pas !»

 

Paroles d’un passionné !