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Mieux comprendre la maladie

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Les Drs Gérard Moutou et Pierre Catteau, deux spécialistes réunionnais, ont animé une conférence à l’occasion
de la Journée mondiale de l’Alzheimer.

La Journée mondiale de l’Alzheimer a été observée hier, marquant le début d’un mois qui sera entièrement consacré à la maladie. Les docteurs Pierre Catteau et Gérard Moutou, deux spécialistes de La Réunion, sont actuellement à Maurice et ont récemment animé une causerie sur la maladie…

Elle se manifeste d’abord par une perte toute récente de la mémoire. Ça commence avec un simple oubli qui peut passer inaperçu. Subitement, la personne ne sait plus ce qu’elle a fait il y a à peine cinq minutes, elle oublie où elle a posé ses clés, n’arrive plus à se souvenir d’un numéro de téléphone. Et puis, avec le temps, elle perd le sens du jugement. Elle ne se souvient plus où se trouve sa cuisine, ne sait plus qui est en face d’elle, oublie un rendez-vous ou un événement familial important. Très vite, les troubles s’accentuent et se compliquent. Peu à peu, la personne ne reconnaît plus ses proches et ne sait plus qui elle est. Graduellement, ses capacités intellectuelles se détériorent, ce qui entraîne des manifestations psychologiques et des troubles du comportement qui mènent à une perte totale de l’autonomie.

Une démence sénile, lente et progressive s’installe… voilà comment on pourrait qualifier l’Alzheimer, maladie liée au vieillissement et pour laquelle il n’y a, à ce jour, pas de traitement. L’oubli des faits récents est souvent un des premiers signes de cette maladie dont la journée mondiale a été observée hier, lançant ainsi le mois de l’Alzheimer. À cette occasion, l’association Alzheimer Mauritius a organisé, jeudi dernier, une conférence sur le thème Cheminement des soins pour la maladie d’Alzheimer. Cette conférence, qui a eu lieu à la municipalité de Quatre-Bornes, a accueilli deux grands experts de la maladie : le Dr Pierre Catteau, gérontologue, et le Dr Gérard Moutou, psychogériaticien. Ils ont exposé plusieurs aspects de la maladie à l’intention des aidants (personnes qui assistent le malade) professionnels et familiaux qui étaient présents.

Dans son discours, le Dr Ameena Sorefan, présidente de l’association Alzheimer Mauritius, a tenu à rappeler les objectifs de l’organisme. Ce dernier, en sus d’apporter soins, soutien et support aux malades de l’Alzheimer, s’est donné comme mission d’informer et d’éduquer la population sur cette maladie, de former les aidants et les soignants qui s’occupent de ces malades au quotidien, d’offrir un soutien psychosocial aux familles qui souffrent à cause de cette maladie. «Aujourd’hui, nous avons besoin d’un plan national pour la démence, un plan qui pourra répondre aux besoins de prévention, de détection précoce, de prise en charge et d’aide aux familles. La formation et l’encadrement des familles et du personnel soignant sont essentiels. La société mauricienne doit faire preuve de soutien, de compréhension et de patience envers eux. Il est impératif de corriger les inexactitudes par rapport à cette maladie», a-t-elle déclaré.

Dépistage précoce

Le Dr Gérard Moutou a, pour sa part, mis en exergue l’importance du dépistage précoce et de la réhabilitation psychosociale de la démence. Évoquant les facteurs à risques tels que l’âge (40 % à partir de 90 ans), les antécédents familiaux, le diabète et les pathologies vasculaires, l’expert a souligné l’importance d’un diagnostic précoce à la phase du début de la maladie. Celle-ci évolue sur une période de deux à quatre ans. «Plusieurs signes nous permettent d’identifier les troubles de l’Alzheimer. Il y a les perturbations amnésiques et les oublis portés sur des faits récents. Il y a aussi les troubles du langage, les troubles visio-spatiaux et les réactions du patient. Ce dernier peut devenir agressif ou sombrer dans une dépression et dans l’hallucination», a expliqué le Dr Moutou.

La deuxième phase de la maladie, comme l’a expliqué le spécialiste, voit naître le syndrome démentiel. Le patient développe des troubles de la mémoire, du comportement, de la reconnaissance, ainsi que des troubles psychiatriques et neurologiques. Ce qui engendre une souffrance morale pour sa famille et son entourage. Ces deux premières étapes mènent à la phase terminale qui est une forme sévère de la maladie, avec des troubles des fonctions supérieures et des complications en cascade. D’où l’importance de détecter la maladie le plus tôt possible : «Ce qu’il faut savoir, c’est que la maladie évolue 15 ans avant l’apparition des symptômes. Il y a plusieurs examens qui permettent de confirmer les signes de la maladie. Il y a, par exemple, les tests de l’horloge, l’aisance verbale, des cinq mots, entre autres.»

Comment gérer et vivre avec la maladie d’Alzheimer au jour le jour, c’était le thème de présentation du Dr Pierre Catteau. Selon ce dernier, il est primordial pour les proches du malade de comprendre la maladie et de la dédramatiser un peu afin de pouvoir vivre avec. «Il y a la possibilité de donner un sens à la vie de la personne malade. Il faut la valoriser, la remettre dans le contexte de sa vie, ne pas la mettre en échec quand elle oublie quelque chose car elle est très fragile émotionnellement. Le plus important pour la famille, c’est de l’aimer et, pour le malade, de s’aimer malgré la maladie. Considérez ce qu’elle est maintenant et ce qu’elle est désormais capable de faire. Il n’y a pas de ‘‘légumes’’ mais toujours des ‘‘personnes’’», a-t-il déclaré.

Pour l’aidant, il est souvent difficile de vivre avec les personnes atteintes de la maladie au quotidien. Sa vie personnelle se retrouve bouleversée mais, comme l’explique le Dr Pierre Catteau, il est important de bien connaître la maladie et son évolution. Avant tout, il est essentiel d’aimer les personnes atteintes et de communiquer avec elles. Pour cela, la musique, les promenades, la relaxation, la spiritualité peuvent aider : «Ils sont très sensibles à la mélodie, à la musique de votre voix, à votre tendresse et votre affection. Ce qui permet de les sécuriser.»

Au cours de ces dernières années, la maladie d’Alzheimer est devenue un véritable problème de santé public, faisant de plus en plus de victimes.

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