Fanfan et Marclaine Antoine, entourés de leurs amis Michel Legris et Serge Lebrasse, lors du lancement du CD mercredi.
C’est une histoire musicale et… humaine. Retour sur le nouveau CD de la collection Takamba, qui se penche sur le séga d’antan, avec l’apport de Marclaine Antoine, Fanfan et Louis L’Intelligent.
Ravanne, drom, makalapo, etc…. C’est un voyage dans le temps, et surtout, un beau voyage auquel nous invite le nouveau CD du label Takamba (qui vise surtout à promouvoir les musiques de l’océan Indien), consacré cette fois-ci à la musique mauricienne.
Un produit lancé, mercredi dernier, à l’Institut français de Maurice, consacré à trois de nos artistes : Marclaine Antoine, Louis l’Intelligent (qui nous a malheureusement quittés en 2010) et Fanfan, fort de ses 83 ans.
Ile Maurice, musiques oubliées nous est proposé sous forme d’un coffret regroupant un CD contenant plusieurs chansons du trio : Bel Bato, L’orphelin, Séga piknik (Marclaine Antoine), Santyé Diboi, A nou krié (Fanfan), Valse, Mazok, Séga, (morceaux instrumentaux de Louis l’Intelligent), entre autres. La pochette du produit nous est présentée avec les paroles des chansons et leur traduction, en plus des portraits et pas mal de notes historiques. Sur le DVD, on trouve plusieurs émissions provenant des archives de la MBC, avec notamment, des contes de Fanfan ou même Marclaine Antoine qui fait un tour d’horizon des instruments de musique africaine.
Ce dernier salue cette initiative du label Takamba qui s’est aussi penché, dans le passé, sur le maloya et les musiques rodriguaises et chagossiennes : «C’est formidable. Le travail a commencé depuis fort longtemps (NdlR : 2007), et je suis content que ce soit à mon tour de me retrouver, avec mon ami Fanfan, sur un tel produit qui fait revivre le temps passé.»
Le conteur, qui s’est surtout fait connaître dans le passé, lors de veillées mortuaires, approuve le projet du label, mais fait aussi ressortir que ces temps anciens sont révolus : «Je me rappelle qu’à 10 ans, je jouais de la ravanne, et qu’à 11 ans, je m’initiais au séga. Les temps ont changé malheureusement. C’est pour cela que je travaille sur un séga qui sera anticommunal.»
Paroles des papys qui peuvent nous apprendre tellement sur la musique d’antan. Et comme dirait Alain Courbis, le directeur du Pôle régional des musiques actuelles, «il est important que les objets de mémoire restent». Le CD sera disponible très bientôt sur le marché mauricien.