Le petit et sa mère Bhika comptent sur votre aide.
Sahid Heesambee est toujours hospitalisé.
La collision entre un van scolaire et un autobus de la CNT, le jeudi 13 juin, a mis l’île entière en émoi. Car les choses auraient pu être beaucoup plus graves. Toutefois, l’accident a fait plusieurs blessés dont un petit garçon de 11 ans qui souffre toujours le martyre sur son lit d’hôpital, alors que ses quatre autres camarades, hospitalisés en même temps que lui, ont pu rentrer chez eux.
Colère. Tristesse. Douleur. Autant de sentiments qui rongent Bhika Doorpatee depuis le jeudi 13 juin. Son fils Jason, qui se trouvait à bord du van scolaire qui a été percuté par un autobus de la CNT à Camp-Levieux ce jour-là, a été blessé et a dû subir une délicate opération au genou à l’hôpital de Candos, où il est toujours alors que ses quatre autres camarades, admis en même temps que lui, ont pu regagner leur domicile. Outre le chauffeur, qui a aussi été blessé (voir hors-texte), le véhicule avait à son bord 14 écoliers âgés de 5 à 12 ans ainsi que le helper, Lalita Ancharaz.
Selon Bhika Doorpatee, son fils, actuellement en CPE, n’est pas près de se remettre de sa blessure. «Lors de l’intervention, on lui a enlevé plein de petits cailloux ainsi que des morceaux de verre et de la terre. Depuis, il souffre beaucoup et on l’a placé sous perfusion», explique Bhika Doorpatee. Et selon le médecin du petit garçon, il lui faudra du temps pour guérir. «Son docteur m’a dit qu’il gardera le lit un bon moment. Il doit se reposer pour retrouver une parfaite mobilité après. S’il fait le moindre effort, son cas risque de s’aggraver», précise Bhika.
Pour l’heure, l’élève de l’école primaire Jules Koenig, alité dans la salle H3, ne peut pas du tout bouger. «On lui a mis une sonde urinaire. Son médecin me demande de lui acheter des couches car il ne peut pas se déplacer pour aller aux toilettes. Mais je n’ai pas l’argent pour ça. Je ne travaille pas alors que mon mari, qui est tailleur, n’a pas de commandes actuellement. Donc, il n’y a pas de rentrée d’argent», confie Bhika.
Cette maman doit aussi encourir d’autres frais. «J’habite à Mont-Roches et actuellement, je dois me rendre deux fois par jour à l’hôpital, le matin pour lui apporter du thé et l’aider à faire sa toilette, et dans l’après-midi. Je dois trouver environ Rs 100 rien que pour le transport. Dans les jours à venir, je ne sais pas comment je vais faire», fait ressortir Bhika, désespérée. Elle lance un appel aux Mauriciens pour l’aider. Toute aide sera la bienvenue, dit-elle.
Mais au-delà des problèmes financiers, c’est l’état de son fils qui la préoccupe davantage. «Je ne sais même pas si mon fils pourra prendre part aux examens du CPE cette année, vu son état. Jason aurait pu y laisser la vie. Ce n’est pas normal que la CNT soit impliquée dans autant d’accidents», lance-t-elle avec colère.
Le conducteur de la CNT prend ses jambes à son cou
Craignant d’être lynché par les habitants de Camp-Levieux, le conducteur du bus de la CNT a pris ses jambes à son cou après l’accident. Rakesh Ramessur s’est rendu au poste de police de Rose-Hill pour faire sa déposition. Cet habitant de Mare-d’Albert a déclaré à la police avoir freiné et regardé à droite avant de déboucher sur la route principale. Toutefois, a-t-il ajouté, il n’a pas vu le van en question arriver. Robin Soonarane, le directeur de la CNT, a déclaré, quelques minutes après l’accident, qu’il s’agit là d’une «erreur humaine» du chauffeur de la CNT. Sollicité par 5-Plus pour une réaction, il est resté injoignable durant toute la journée de vendredi.
Deux opérations pour le chauffeur du van scolaire
Il est lui aussi toujours admis à l’hôpital de Candos, en salle H3. Le jour de l’accident, Sahid Heesambee, le chauffeur du van scolaire, a subi une première opération au bras. «Il est traumatisé par ce qui s’est passé. Il peut à peine prononcer quelques mots. Il a été opéré une nouvelle fois le vendredi 14 juin. Il souffre d’atroces douleurs», explique son fils Sabir qui précise que c’est la première fois que son père est impliqué dans un accident de la route. «C’est mon père qui a retiré tous les enfants du van avant qu’ils ne soient transportés à l’hôpital», avance le jeune homme. Les Heesambee, qui ont pensé au pire en apprenant la triste nouvelle, sont soulagés qu’il n’y ait pas eu de morts. «Nous remercions le ciel», disent-ils d’une seule voix.
La colère des parents
Ils étaient partagés entre la peur et la colère. Eux, ce sont les parents d’élèves du van scolaire impliqué dans l’accident de Camp-Levieux. Craignant le pire pour leurs enfants, les parents ne pouvaient retenir leurs larmes alors que d’autres qui avaient déjà récupéré leurs petits remerciaient le ciel de les avoir gardés en vie. «Mon fils et ma fille voyagent dans ce van. À un moment, j’ai cru que je les avais perdus, surtout lorsqu’on m’a dit que c’était un autobus de la CNT qui les avait percutés», déclare la mère de Tania et Tevissen Runghen. Alors qu’Isabelle Zéphir, elle, a dû accompagner son fils Wayne en salle peu après sa consultation. «On lui a fait plusieurs points de suture à la tête. Il a très mal», fait-elle ressortir. Hier, le petit Wayne a toutefois pu rentrer chez lui ainsi que trois autres enfants qui avaient été hospitalisés.