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Le responsable du Centre Guy Desmarais, Kamal Bissumbhur :  «J’adore mon métier plus que moi-même»

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Kamal Bissumbhur, l’incontournable du Centre Guy Desmarais

Il est le cœur et le poumon du Centre Guy Desmarais. Il reste la personne indispensable au bon fonctionnement du centre et a une véritable dévotion pour son travail. Lui, c’est l’incontournable Kamal Bissumbhur qui est à la tête du centre de Floréal où se fait l’entraînement des chevaux.

«J’adore mon métier plus que moi-même. Être en charge du Centre Guy Desmarais est une lourde responsabilité et il faut avoir la tête sur les épaules pour faire ce travail. Heureusement que j’ai une équipe soudée derrière moi : les commissaires, les entraîneurs, les propriétaires, les palefreniers et les responsables de la piste», a confié Kamal Bissumbhur.

C’est après ses études secondaires, à l’âge de 21 ans, que Kamal Bissumbhur fit ses premiers pas dans le monde hippique. Au début, il ne se destinait pas à une carrière dans le monde de l’hippisme. «Je cherchais un travail, et c’est le premier que j’ai trouvé», dit-il. Il allait ensuite découvrir un monde qui lui était inconnu jusqu’ici.

Employé qui se donne à fond

C’est Benoît Halbwachs, l’actuel ‘General Manager’ du Mauritius Turf Club (MTC), qui donna sa chance à Kamal Bissumbhur. Ce dernier s’acquittait de divers jobs à cette époque. Travailleur assidu, il allait très vite prendre du galon.

Voyant en lui un employé qui se donnait à fond dans son travail et sentant qu’il avait encore plein de choses à démontrer, la charge du Centre Guy Desmarais lui est confiée aux côtés de Mado. Au départ de ce dernier - qui avait décidé d’aller épauler l’entraîneur Jean Halbwachs qui avait monté sa propre écurie - Kamal se retrouva seul aux commandes du centre de Floréal en 1998.

«Depuis que je suis le seul responsable du Centre Guy Desmarais, ma vie a changé. Mon temps est consacré uniquement à mon métier et à ma famille. Je n’ai pas le temps de m’amuser et je fais beaucoup de sacrifices pour être toujours à la hauteur. Je dois être toujours sur le qui-vive car un accident peut arriver à n’importe quel moment. Je dois être toujours disponible, 24h sur 24», affirme cet habitant d’Allée Brillant à Castel.

Marié à Chandanee, cet homme de 41 ans, également père de deux enfants – une fille, Kirtee, 14 ans, et un garçon, Elvin, 6 ans - a à sa charge une équipe de 95 palefreniers, en sus d’une équipe qui est responsable de la piste pour veiller à ce qu’elle soit toujours dans un état impeccable. Tout ce beau monde est là pour rendre plus agréable la vie des 160 chevaux qui y séjournent.

Durant la saison hippique, Kamal est déjà à pied d’oeuvre au Centre Guy Desmarais vers les trois heures du matin. Sa journée ne prendra fin que vers les cinq heures de l’après-midi. Méticuleux dans son travail, il est sur tous les fronts. La première chose qu’il fait en arrivant au centre, c’est de s’informer si tout s’est bien passé pendant la nuit.

S’il y a un cheval qui a délaissé sa nourriture, il appelle immédiatement le vétérinaire qui vient, sur place, vérifier si le coursier n’a aucun problème de santé. Kamal doit être obligatoirement informé du moindre pépin qui arrive à un cheval car il ne laisse jamais rien au hasard. «Les propriétaires investissent de grosses sommes d’argent dans l’achat des chevaux et ceux-ci doivent impérativement avoir les soins qu’il faut», dit-il.

L’entraînement des chevaux a lieu six fois par semaine, du lundi au samedi, et débute vers 5h le matin pour prendre fin aux environs de 10h30.

Pendant l’exercice matinal, Kamal fait le tour du Centre pour voir si tout se déroule dans l’ordre absolu, tantôt donnant les consignes aux jockeys, tantôt s’assurant que les chevaux rentrent à l’écurie en bonne condition. Il veille au grain et s’assure que tout se déroule pour le mieux au Centre Guy Desmarais.

Les chevaux arrivent à lui obéir

Même si les entraîneurs ne font pas le déplacement pour se rendre au Centre, ils peuvent avoir l’esprit tranquille car ils savent qu’il y a un homme de confiance là-bas. Kamal Bissumbhur reste toujours en contact, que ce soit avec les entraîneurs ou avec les propriétaires pour leur faire part du moindre petit détail concernant leurs coursiers.

Kamal Bissumbhur s’assure aussi que le trajet - du Centre au Champ-de-Mars - des chevaux qui participent à une journée de courses est fait dans les meilleures conditions. Le retour des chevaux, les dimanches matin, au Centre Guy Desmarais est aussi sous sa responsabilité.

La saison hippique terminée, le travail de Kamal Bissumbhur ne s’en retrouve pas le moins du monde allégé. Les chevaux sont répartis dans plusieurs centres et il doit impérativement faire le déplacement, que ce soit au centre de Palma, à celui de la Brasserie ou à Curepipe pour vérifier si tout marche sur des roulettes.

Après avoir travaillé avec les chevaux pendant de si longues années, Kamal Bissumbhur a développé un don. En effet, les chevaux arrivent à obéir à tout ce qu’il leur dit. Comme Clint Eastwood dans le film ‘L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux’, Kamal Bissumbhur arrive à se faire obéir, même par le cheval le plus récalcitrant.

«Je crois qu’après tant d’années, les chevaux se sont adaptés à ma manière de parler. Ma voix leur est devenue familière. S’il y a un cheval qui fait des siennes pour entrer dans le ‘float’ ou un autre qui s’est échappé pendant la séance d’entraînement, il suffit que je crie pour que l’un ou l’autre m’obéissent sur le champ», dit-il.

Avec le temps, Kamal Bissumbhur s’est pris d’affection pour le centre de Floréal. Doté d’une piste malheureusement trop petite, le Centre Guy Desmarais est appelé à disparaître dès que le nouvel hippodrome de Bagatelle sera opérationnel.

«Le climat de Floréal est unique et les chevaux s’adaptent très vite à cet environnement. Mais avec le nombre grandissant de coursiers qui évoluent à Maurice et en raison du fait que la piste du Champ-de-Mars est trop serrée, il faudra bien bouger vers un autre hippodrome», dit Kamal avec un pincement au cœur.

Sa seule déception, c’est de constater qu’un grand nombre de bons chevaux sont souvent victimes de coliques. C’est, dit-il, navrant pour les courses hippiques à Maurice car ces chevaux auraient pu grimper de catégorie pour faire valoir leur classe. Le plus grand cheval que Kamal Bissumbhur ait vu durant toute sa carrière au Centre Guy Desmarais est incontestablement le crack de l’écurie Gujadhur, Hinterland, qui s’est adjugé trois des quatre classiques sur le sol mauricien cette saison.

La dernière course de ce magnifique coursier l’a émerveillé car même avec ses 63kg sur le dos et contre des adversaires qui portaient un handicap favorable, le cheval de la plus ancienne écurie du turf est venu échouer à seulement une demi-longueur du vainqueur. Pour lui, il n’y a eu aucun autre coursier de cette classe ayant couru au Champ-de-Mars.

Par Kamlesh Rajcoomar

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