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Harsha, orpheline de mère à un an

Harsha, qui a eu un an hier, n’était pas avec ses parents le soir du drame. Elle l’a echappé belle

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La petite famille au temps du bonheur: Purnima, décédée suite à l’accident, tient sur ses genoux sa benjamine. Sa fille aînée, Yashna, derrière elle, est sortie du coma jeudi dernier. Son époux, Ravin, à ses côtés, a subi plusieurs fractures

Un premier anniversaire sur fond de deuil. La petite Harsha a eu un an hier mais ses plus proches parents n’étaient pas à ses côtés pour lui faire plein de bisous et la combler de cadeaux. Sa mère, Purnima Sookhoo, 35 ans, est décédée lundi dernier après avoir été heurtée par une voiture à Paillotte deux jours auparavant. Son père Ravin, 40 ans, et sa sœur aînée, Yashna, 12 ans, grièvement blessés dans l’accident sont toujours hospitalisés. Jeudi, Yashna, est sortie du coma.

Au-delà du chagrin et de l’inquiétude, un petit être est au centre des préoccupations des proches des Sookhoo. «Harsha ne cesse de pleurer et réclamer ses parents, surtout sa mère. Auparavant, c’était une enfant joviale», se lamente Lutchmee Beeharry, la grand-mère maternelle de la fillette.

Le soir du drame, Purnima et Ravin avaient préféré laisser Harsha chez une voisine pour se rendre à un mariage à Vacoas avec leur aînée Yashna. «Ils ne voulaient pas la sortir le soir et voulaient revenir vite à cause de la petite», explique Anwantee, la vieille mère de Ravin.

«Harsha est orpheline de mère et est privée de la présence de son père et de sa sœur qui sont hospitalisés. C’est vrai que nous sommes là, mais ce n’est pas pareil», déclare la sœur de Purnima.

Les proches des Sookhoo veulent, malgré tout, célébrer l’anniversaire d’Harsha le 3 décembre, en même temps que la fête de fin d’année pour les petits élèves de la victime. Celle-ci dirigeait l’école maternelle ‘Les Papillons’. «Purnima voulait célébrer l’anniversaire de sa fille le jour de la fête de fin d’année à l’école. Nous allons le faire pour elle», déclare la sœur de la victime.

Une éclaircie dans ces moments tragiques : Yashna, 12 ans, a rouvert les yeux jeudi dernier. «Elle semble aller mieux et réclame ses parents. Nous ne lui avons pas encore dit que sa mère était décédée», confie une proche de la famille. Ravin Sookhoo ne sait pas, non plus, que son épouse est morte. «On nous a déconseillé de le lui dire pour le moment. Mais il ne cesse de demander des nouvelles de son épouse et de sa fille», nous dit Sanjiv, le frère de Purnima.

Des habitants en colère

Retour sur la terrible soirée au cours de laquelle la petite Harsha et sa sœur aînée allaient perdre leur mère pour toujours et où Ravin Sookhoo allait se

retrouver veuf après 13 ans de mariage.

Il est aux alentours de 21h le samedi 20 novembre dernier. Massés sur la route à Paillotte, quelque 200 hommes, femmes et enfants. Devant une maison, une voiture renversée. Les gens semblent en colère. «La voiture a heurté trois personnes qui sont toutes décédées», soutient un homme. «Non, bane la pane mort mais zot fine bien blessé», affirme quelqu’un d’autre. Chacun donne sa version.

Soudain, un homme s’approche de la voiture renversée par des habitants après l’accident et y lance quelque chose. La voiture flambe. Les gens, craignant l’explosion, courent se mettre à l’abri.

Un peu plus tôt, vers 20h, Ravin Sookhoo, sa femme Purnima et sa fille Yashna revenaient d’un mariage à Vacoas. À peine était-ils descendus de l’autobus à Paillotte - juste avant Candos - où ils habitent qu’ils ont été heurtés par une voiture.

Eaman Gokhool, 74 ans, le chauffeur de la voiture, est accusé de ‘Involuntary homicide by imprudence’. Il s’est rendu à la police le lendemain de l’accident en compagnie de son avocat, Me Siv Potayah, pour donner sa version des faits (voir hors-texte). Il a été arrêté puis relâché après avoir fourni une caution de Rs 10 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000.

Lundi : triste nouvelle. Purnima, qui se trouvait dans le coma depuis l’accident décède de «multiples fractures». La mère de la victime est abattue : «J’ai perdu ma fille. C’est terrible, terrible».

Et dire que la veille de l’accident, Purnima était tellement heureuse d’emmener ses élèves et ses deux filles en excursion au Crocodile Park. Yashna, qui vient de prendre part aux examens du CPE, était contente de se distraire en attendant les résultats. Ravin Sookhoo est, lui, enseignant au Rose-Belle College.

Purnima était heureuse, d’après ses proches, d’avoir eu une deuxième fille. Hélas, elle ne verra pas grandir ses deux enfants, surtout la petite Harsha qu’elle n’aura choyée que durant une année.

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Le chauffeur «sous le choc»

Eaman Mohun, le chauffeur incriminé, est «sous le choc», selon un de ses proches. Nous n’avons pu avoir une réaction de lui. Son homme de loi, Me Siv Potayah, nous a appris que le vieil homme, un chauffeur d’ambulance à la retraite, a déclaré aux enquêteurs de Quatre-Bornes qu’il revenait d’un ‘pooja’ à Vacoas en compagnie de son épouse quand il a eu un bref moment d’inconscience juste avant un arrêt d’autobus à Paillotte. «Il a alors bifurqué à gauche et a heurté les trois personnes qui se trouvaient sur le trottoir. Il s’est arrêté un peu plus loin et un groupe de personnes s’est rué sur lui et l’a battu. Finalement, son épouse et lui ont pu s’échapper et trouver un taxi pour regagner leur domicile à Palma», soutient l’homme de loi.

Par Michaëlla Coosnapen

et christophe Karghoo

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