Détrompez-vous. On était loin hier d’une journée grandiose avec des célébrations d’une réussite classique où on sable le champagne. C’était tout simplement la pluie qui est venue arroser la superbe pelouse du Champ-de-Mars à l’occasion de la 27e journée, ce qui a gâché un peu le spectacle et aussi le mouvement des turfistes. Les parapluies étaient légion et ceux présents s’évertuaient à se mettre à l’abri plutôt que de se ruer vers les stands des Bookies ou les guichets du Tote.
N’empêche que les différentes épreuves au programme ont livré quelques beaux vainqueurs à l’instar de Smuggler, Mr Magoo, Cordobat, Chief Warrior, Matthew’s Own et Life Together alors que Music Master et Have Mercy ont bien profité des conditions qui leur étaient certainement favorables. En effet, le vainqueur du Maiden 2003, Have Mercy, n’a laissé aucune chance à ses adversaires dans l’épreuve - phare de la journée d’hier, rééditant en quelque sorte sa performance d’il y a un an avec toujours Samraj Mahadia en selle. Quand ce coursier arrive à dicter son pas à une épreuve sans être bousculé, il s’avère toujours difficile à battre. Hier, il a eu une course de rêve et a pu accélérer comme il se doit alors que ses rivaux plafonnaient derrière. Le grand favori, Altaturk, n’a été que l’ombre de lui-même mais on peut toujours évoquer l’état de la piste qui n’a pas servi les desseins du coursier de l’écurie Philippe Henry.
À l’opposé, l’écurie Gujadhur a aligné un autre triplé hier avec son jockey australien, Jason Taylor, qui a évolué avec beaucoup de confiance. Très patient sur Cordobat et Chief Warrior - il opta pour la course d’attente - et très perspicace avec Matthew’s Own, s’offrant un départ remarquable, il a dominé la journée comme ça avait été le cas le 31 octobre dernier quand il réalisa un quadruplé, dont la réussite de Hinterland dans la Coupe d’Or. Il semble que l’Australien est en passe de signer un nouveau contrat chez la plus ancienne écurie du turf.
Confiance retrouvée également pour Yashin Emamdee et l’écurie Fok dont les doublés se succèdent. Quand à Jean Roland Boutanive, il maintient sa régularité. De quoi apporter du baume au cœur de leurs entraîneurs respectifs qui peuvent espérer des jours meilleurs même si la saison tire à sa fin.
En revanche, la pression monte de plus en plus chez certains, dont Brent Stanley et Jeff Penza - ce dernier n’a pas encore signé la moindre victoire chez nous. Pour le premier nommé, il nous semble que les beaux jours sont déjà derrière lui et il aura à retrouver très vite le moral s’il veut revenir pour le compte de l’écurie Serge Henry la saison prochaine.
Cela démontre que la roue tourne très vite au Champ-de-Mars et qu’il suffit de savoir se saisir de toute opportunité qui se présente. Sinon, c’est le point de non-retour.