• «Sega Tipik Sa» : un documentaire pour découvrir et célébrer dix ans de reconnaissance
  • Un sexagénaire succombe à ses blessures après une agression - Yash, le fils d’Anand Lutchmon : «Mo papa inn trouv lamor dan rann enn servis»
  • Chrysalide, 20 ans d’une riche aventure
  • Shameem Dewanuth décède quelques heures après un accident de la route - Sa sœur Shaheen : «Nous devons chérir nos êtres chers tant que nous en avons l’occasion…»
  • Future Hope : une promesse, une mission
  • Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»

Séparé de sa famille, Deven se pend

suicide.jpg

Deven Perumal était un policier connu pour sa «gentillesse et sa dévotion»

Une tristesse trop lourde à supporter car il vivait séparé de sa femme. Deven Perumal, un policier, de 36 ans, n’en pouvait plus. Cela fait trois ans qu’il était séparé de sa femme et de sa fille. Dimanche dernier, vers 7h15, il a été retrouvé pendu à un ventilateur dans un appartement des ‘Police Quarters’ où il avait élu domicile il y a à peine trois mois.

Depuis qu’il vivait seul, il couchait tantôt chez ses parents, tantôt chez sa sœur à Quatre-Bornes. «Il avait fait des démarches pour avoir une maison des ‘Police Quarters et sa demande a été agréée», confie un de ses amis.

L’incompréhension se lit sur le visage des proches de la victime. “Je ne comprends pas comment il a pu mettre fin à sa vie. J’ignore les raisons qui l’ont poussé à le faire”, lâche Kishnasamy Perumal, le père du suicidé, un retraité.

Aucun signe, aucun geste, aucune parole de Deven n’ont laissé présager son acte. Son père se souvient de la dernière fois qu’il a vu son fils vivant : “C’était, il y a deux jours avant sa mort; il est venu nous rendre visite. Il parlait normalement. Tout semblait aller bien chez lui”.

Pourtant, un mal sournois le rongeait à l’intérieur. Un mal invisible : la tristesse qui s’est emparée de lui après qu’il s’est séparé de Vanessa, son épouse.

C’est en 1995 que le couple se marie civilement et religieusement. Il avait 26 ans et elle n’en avait que 18. “J’étais très jeune. Il m’avait rencontrée alors que j’assistais à une cérémonie chez les proches de ma sœur. Il a fait une demande en mariage et mes parents ont accepté”, se souvient-elle.

L’anniversaire manqué

Comme Deven est le benjamin des cinq enfants Perumal, il emménage chez son père à l’Agrément St-Pierre.

Entre-temps, une belle petite fille Vanessi (Ndlr : non fictif) voit le jour. Aujourd’hui, elle est âgée de neuf ans.

Les relations entre Vanessa et les parents de Deven ne sont pas au beau fixe. “Vu que j’avais souvent des problèmes avec ma belle-famille, nous avons déménagé”, déclare Vanessa. Interrogé à ce sujet, le beau-père nous a déclaré : «C’est totalement faux. Nous n’avons jamais eu des problèmes avec elle. Je ne sais pas pourquoi elle a fait cette déclaration».

Toujours selon Vanessa, les choses ont empiré au fil du temps: “Deven et moi, nous nous disputions souvent. Dès fois, il revenait saoul à la maison et il se mettait à me frapper”. N’en pouvant plus, selon ses dires, elle se sépare de lui.

Kishnasamy Perumal, le père, dit ignorer tout de la vie privée de son fils : “J’ai fait mon devoir de père en le mariant. À partir du moment qu’il s’était marié, il n’était plus mon problème”.

Deven, selon les dires de Vanessa, avait la garde de l’enfant. Cependant, un incident viendra lui enlever ce privilège. “Un jour, il a disparu pendant deux jours avec notre fille. Même sa famille ne savait pas où ils étaient”, raconte-t-elle.

Prochaine rencontre au ciel

Vanessa obtient par la suite la garde de sa fille mais celle-ci voit son père de temps en temps. “Il ne venait pas récupérer Vanessi chez moi parce qu’entre-temps, j’avais refait ma vie; mais j’allais la déposer chez la mère de Deven où elle passait quelques jours”.

Le mercredi 3 novembre dernier, Vanessa se rappelle avoir cherché à avoir son époux au téléphone pour qu’il parle à leur fille : “C’était le jour de l’anniversaire de notre fille. Comme il n’avait pas téléphoné, j’ai pris l’initiative de l’appeler. Son portable était éteint. Au travail, ses collègues m’ont répondu qu’il était en congé de maladie”.

Le week-end dernier, c’est une découverte macabre que les collègues policiers de Deven feront à 7h15 dans sa maison. L’autopsie pratiquée indique que le policier, qui compte 14 ans de service, est mort par asphyxie suite à une pendaison. Ses funérailles ont eu lieu lundi dernier.

Si certains proches de Deven affirment qu’il a commis ce geste parce qu’il n’a pu appeler sa fille le jour de son anniversaire pour lui souhaiter une joyeuse fête, Vanessa dément : “Je l’ai cherché au téléphone pour qu’il lui parle mais en vain”.

Deven était connu comme «un garçon très gentil, travailleur et serviable» au sein de la force policière. Après avoir fait dix ans comme constable à la ‘Special Mobile Force’ (SMF), il a été muté à la ‘Supporting Unit’ de la Western Division où il a travaillé pendant trois mois. Ensuite, il a été transféré au poste de police de Barkly, à Beau-Bassin.

À sa fille, Vanessa a annoncé que son père est mort des suites d’un accident de moto. La tristesse au cœur, l’enfant a répondu à sa mère : “Quand j’irai au ciel un jour, je demanderai à mon père pourquoi il roulait aussi vite pour se tuer?”. La vérité est trop dure à avouer à un enfant.

Archive: