Saltimbanque à 10 ans. Marny Mordon équilibriste, vit par et pour le cirque. Parmi les gens du cirque Roger Lanzac qui donne des représentations à Maurice depuis la semaine dernière, la petite Marny - la plus jeune des artistes - rayonne sous les feux des projecteurs lorsqu’elle exerce son talent sur une corde et exécute ses acrobaties. Jeunes et vieux s’émerveillent devant les prouesses de cette jeune virtuose exécutant des numéros difficiles.
C’est une enfant, certes, mais elle n’est pas une enfant comme toutes les autres. Depuis sa naissance, la petite Marny ne fait que sillonner les routes de France et voyager de pays en pays avec ses parents, Roger et Betty Mordon, qui sont tous les deux membres de la troupe Roger Lanzac.
L’île Maurice est la énième destination que la troupe découvre. «J’adore votre île», nous dit Marny.
«J’ai tout le temps habité l’univers du cirque. C’est ma maison, ma famille», ajoute la fillette, avec des yeux qui pétillent.
«Les membres de la famille Mordon sont des artistes du cirque depuis des années. Le père de mon mari faisait partie du cirque, son grand-père aussi. Être des artistes du cirque est pour nous une tradition qui se transmet de génération en génération. C’est normal donc que ma fille Marny s’est intéressée à l’univers du cirque », nous raconte Betty, la mère de Marny, qui, elle, n’est pas artiste : «J’accompagne uniquement la troupe pour être aux côtés de ma fille et de mon mari. Je ne suis pas artiste car j’ai des problèmes de santé».
Vie d’artiste et études
Le père de Marny, Roger, est, quant à lui, le directeur du cirque. Il y a aussi d’autres proches de Marny : ses cousines Laura et Christelle sont également des enfants qui participent au spectacle qui fait rêver plus d’un.
Betty se rappellera toujours l’année des huit ans de sa fille Marny : «Elle est venue vers moi avec la conviction dans la voix et m’a dit : maman, je veux participer au cirque, je veux monter un numéro».
Depuis ce jour, la petite Marny n’a pas arrêté de se surpasser et s’est adonnée «200%» à sa passion : «Je voulais être équilibriste et je devais coûte que coûte y arriver».
Les entraînements sont durs mais la petite Marny arrive à maintenir le rythme et concilier sa vie d’artiste et ses études : «Quand je suis en France, je vais à l’école de la commune où la troupe se trouve mais je vais bientôt commencer à prendre des cours par correspondance lorsque je serai hors de France».
Marny passe plusieurs heures par semaine à s’entraîner, à mettre en place des chorégraphies et des acrobaties et tout cela sur une corde. La souplesse, la flexibilité du corps, l’endurance au travail physique sont pour Marny les facteurs essentiels pour être une bonne équilibriste.
Lorsqu’elle s’avance sur la piste une fois que le rideau est levé, sa petite taille et son visage d’ange étonnent les spectateurs. Mais l’étonnement laisse vite la place à la fascination.
En quelques secondes, Marny saisit la corde qui se trouve au milieu du chapiteau et commence un numéro de danse très rythmée qui tient en haleine les spectateurs. Les figures s’enchaînent et sa progression est impressionnante.
Les spectateurs se pâment devant chacun de ses gestes et Marny, la petite sirène, leur donne de quoi s’extasier avec son spectacle. Les représentations de la troupe Roger Lanzac ont commencé depuis le 5 novembre et dureront jusqu’au 12 décembre prochain.
«Il n’y a rien de plus encourageant que de voir les sourires sur les visages lorsque je suis sur la piste», conclut Marny, la petite saltimbanque.