L’incapacité d’une adolescente de 14 ans à déposer en Cour intermédiaire dans une affaire d’attentat à la pudeur dont elle est la présumée victime a valu un acquittement au principal accusé, un sexagénaire. S’ajoute à cela l’absence de preuves suffisantes de la poursuite.
Les faits remontent au mois d’avril 2002. Dans une déposition consignée à la police, Sabrina (Ndlr : prénom fictif), 12 ans, une jeune habitante du nord de l’île, accuse son voisin Joe, un charpentier de 61 ans, d’avoir attenté à sa pudeur et d’avoir eu des relations sexuelles avec elle dans la maison du frère de celui-ci.
La jeune fille fut examinée par Dr Sohun, médecin légiste de la police, décédé depuis. Ce dernier fit état dans son rapport qu’il n’y avait pas eu pénétration.
Joe fut cependant arrêté. Une charge provisoire d’attentat à la pudeur pesait sur lui car il était accusé d’avoir forcé sa jeune voisine à se déshabiller, d’avoir fait des attouchements sur celle-ci et de l’avoir embrassée.
Interrogé par la police sur les allégations de sa jeune voisine, Joe nia les faits qui lui étaient reprochés. Il a d’ailleurs non-coupable plaidé durant le procès.
Les audiences s’étaient déroulées à huis clos en raison de l’âge de la victime. Joe avait retenu les services de Me Sanjeev Teeluckdharry.
Le jeudi 28 octobre dernier, la magistrate Shameen Hamuth-Laulloo siégeant en Cour intermédiaire a décidé d’acquitter Joe pour insuffisance de preuves.
L’homme de loi de ce dernier explique que la magistrate a conclu qu’il n’y avait pas assez de preuves pour incriminer le principal accusé. La victime n’avait pu déposer en Cour durant le procès. Elle avait des difficultés à témoigner.
Me Teeluckdharry ajoute que la poursuite n’a pu de son côté soutenir ce qu’elle avait avancé pour prouver la culpabilité de Joe.
Selon l’homme de loi, il n’y avait que le rapport du Dr Sohun, la déposition de la fille et celle de sa mère à la police comme preuves.