L’inspecteur Tuyau en danger

Parce qu’il représente un danger pour les malfrats, l’inspecteur Hector Tuyau met perpétuellement sa vie en péril. Et ceci est expliqué par le fait que des détenus ont voulu l’agresser jeudi dernier à la Prison centrale, nous dit l’entourage de l’enquêteur aux Casernes centrales. L’enquêteur et l’avocat ont consigné une déposition aux Casernes centrales.

Jeudi dernier, à la New Wing de la prison. L’inspecteur Hector Tuyau accompagne l’avocat Samad Goolamaully pour entendre les confessions d’Antoine Chetty. Ce dernier a été arrêté en possession d’héroïne en mars dernier. Il a balancé le nom de son ancien patron, le notaire Vinay Deelchand, comme étant le propriétaire de la drogue. Celui-ci nie cette allégation.

Antoine Chetty doit, ce jeudi-là, donner des détails concernant la mort de l’activiste travailliste Rameswur Indur, survenue l’année dernière dans des circonstances mystérieuses. «Nous savons que, souvent, les prisonniers de la New Wing, des sidéens pour la plupart, aiment injurier les policiers et les avocats. Or, pour atteindre le bureau où a eu lieu l’entretien , nous sommes obligés de passer dans un ‘open yard’ où les prisonniers sont en liberté», explique Me Goolamaully.

Toutefois, par mesure de sécurité, l’inspecteur Tuyau demande à un garde-chiourme de faire partir les détenus. Chose faite. Puis, c’est la rencontre avec Chetty dans le bureau à la New Wing. Le détenu commence à vider son sac sur la mort d’Indur. Entre-temps, l’accès au ‘open yard’ est de nouveau permis aux prisonniers.

Après l’entretien, l’inspecteur Tuyau demande que le ‘open yard’ soit sécurisé. Le garde-chiourme s’en va, se souvient Me Goolamaully, revient «et nous dit que la voie est libre». Chetty reste dans le bureau. Le policier et l’avocat s’en vont et se retrouvent nez à nez avec un groupe de prisonniers «dont un, avec un cutter et une seringue, qui menaçait l’inspecteur Tuyau», dit l’avocat. Les deux hommes rebroussent chemin pour trouver refuge dans le bureau où était toujours Chetty. Ils barricadent la porte en bois à laquelle cognaient les détenus.

Il a fallu l’intervention des hommes de l’inspecteur de police et de quelques gardes-chiourme qui ont fait un cordon humain, pour que Hector Tuyau et l’avocat puissent quitter les lieux en toute sécurité. La crainte au ventre.

Me Goolamaully ne s’explique toujours pas « pourquoi quand on a appelé à l’aide, personne n’est intervenu » et se demande aussi pourquoi le garde-chiourme qui « nous a donné le feu vert pour quitter le bureau l’a fait, alors qu’il y avait toujours des prisonniers dans le ‘open yard’ ? ». Pour lui, la vie de l’inspecteur était réellement en danger : «J’ai l’impression que ces prisonniers ont une dent contre l’inspecteur Tuyau. À moins qu’ils en aient également contre mon client et moi-même »

Quant à l’inspecteur Tuyau, il n’a pas voulu commenter l’incident.

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Mort d’Indur : Chetty balance trois noms

Un homme politique, un homme d’affaires et un homme des médias. C’est ce trio qu’Antoine Chetty a balancé à l’inspecteur Hector Tuyau, jeudi dernier, dans le sillage de la mort par cyanure de Rajeswur Indur, agent travailliste.

C’était juste avant l’incident à la prison qui a impliqué des prisonniers et l’inspecteur Tuyau et l’avocat Samad Goolamaully, jeudi dernier. Antoine Chetty a confié à l’inspecteur de police que la mort d’Indur est relative à la vente d’un terrain que ce dernier avait eu sous le gouvernement de Navin Ramgoolam. Les trois hommes dont les noms ont été balancés, a-t-il dit, ont commandité le meurtre qui a été exécuté par quelqu’un qui ne lui était pas étranger. Il a également donné des indications sur le compte bancaire de Indur à la State Bank, plus précisément sur des transactions qui ont eu lieu dans la ‘safe box’ de l’activiste décédé.

Par ailleurs, Antoine Chetty compte écrire au Premier ministre, lundi prochain, pour lui relater les circonstances, avec force détails, de la disparition d’un couple à Pomponette et de celui de Bassin Blanc, de même que de la mort de Dhoba à Rose-Hill.

Antoine Chetty avait comparu devant le tribunal de Rose-Hill, lundi dernier, dans une affaire d’enlèvement alléguée à Mont-Roches. L’affaire a été renvoyée au 7 mars de l’année prochaine.

Le détenu s’est plaint de ses conditions de détention à 5-Plus présent en Cour :«Mo condition emprisonnement pé empiré. Mo pé gagne problem ek manzé. Zot pé empeche mwa sorti pu lav mo bol manzé. Mo senti mwa pé gagne breakdown. Ene psychiatre ine fini examine mwa ».

Agression de Tuyau : Bill Duff supervise la reconstitution

Le Britannique Bill Duff, à la tête des prisons, a invité hier l’inspecteur Hector Tuyau et l’avocat Samad Goolamaully à venir à la New Wing de la Prison centrale. Raison : reconstituer l’incident entre des prisonniers et les deux hommes. Bill Duff, selon nos renseignements, s’est dit satisfait et convaincu de ce que lui ont raconté

l’inspecteur de police et l’avocat. Il compte soumettre un rapport détaillé au Premier ministre la semaine prochaine.