La Coupe d’Or pourrait bien livrer, cet après-midi, le coursier en or de la saison 2004. Ils sont trois à pouvoir prétendre à ce titre : Hinterland, World Focus et Rhythmically. Le premier nommé, avec deux victoires classiques à son actif, reste le mieux placé pour s’adjuger le titre tant convoité alors que le champion de l’écurie Perdrau est à l’affût, en deuxième position au classement par points.
Pour Rhythmically, ça paraît un peu plus compliqué pour qu’il soit le cheval champion, mais une victoire aujourd’hui lui permettra d’entrer dans l’histoire . En effet, un autre coursier à avoir réalisé le doublé dans cette importante épreuve. Le dernier en date à avoir réussi le coup double est Sea Warrior, victorieux en 1989 et 1990. La coïncidence vient du fait que ce dernier avait été entraîné, durant sa première saison à Maurice par Philippe Henry, celui-là même qui a accordé cette fois une préparation méticuleuse au vainqueur de l’année dernière.
On parle beaucoup de ce trio dominateur. Et si l’un des trois outsiders de la course, à savoir Royal Deed, Fashion Editor ou Clifton King venait jouer les trouble-fêtes ! Royal Deed a bel et bien prouvé qu’il a retrouvé son niveau de 2002, année où il avait été sacré cheval de l’année. Fashion Editor reste, lui, un coursier des grands rendez-vous comme en témoigne sa victoire acquise lors de la Journée Internationale le 7 décembre de l’an dernier, précédant ce jour-là Royal Deed. Clifton King, de son côté, a toujours su exploiter la moindre occasion pour briller - ses deux réussites convaincantes en début de saison aux dépens de World Focus. Ce serait donc hasardeux d’éliminer complètement ces trois coursiers qui peuvent renverser tous les pronostics.
L’épreuve s’annonce, donc, grandiose et la tactique, comme c’est le cas dans les grandes courses, reste primordiale. Il suffit de prendre la bonne décision en une fraction de seconde pour se mettre en position favorable alors que la moindre hésitation à un moment crucial de la course peut s’avérer fatale. On imagine donc la pression qui pèse sur les épaules des entraîneurs dans un premier temps, puis celles des jockeys. C’est ici que les commentaires vont bon train. Si Jeffrey Lloyd n’a plus rien à prouver dans ce registre, tel n’est pas le cas pour les nouveaux comme Stanley, Penza et surtout Taylor qui aura l’insigne honneur d’être en selle sur le favori Hinterland. Si ses deux pairs australiens ne sentent pas trop la pression en étant en action sur des chevaux moins cotés, par contre, pour Jason Taylor, l’affaire se présente de manière différente. Tous les regards sont braqués sur lui et les questions tournent autour de son entente avec le magnifique alezan de l’écurie Gujadhur.
François Herholdt, le seul jockey à s’être imposé avec Hinterland jusqu’ici, nous dit plus loin qu’il n’est pas si facile de contrôler le pas du fils de Badger Land. Encore que ce coursier a tendance à tirer dans les 200 derniers mètres et qu’il faut aussi savoir doser ses efforts vu qu’il possède beaucoup de pas et aime imprimer un train très soutenu. Des conseils plus que précieux pour Taylor qui a tout de même l’occasion ici de démontrer tout son savoir-faire. Il pourrait bien être le héros de l’après-midi ou alors l’homme le plus critiqué en cas de défaillance du champion de la plus ancienne écurie du turf.
Voilà un aspect qui ajoute encore un peu plus de piment au spectacle de cet après-midi. On ne regrettera certainement pas le déplacement au Champ-de-Mars en cette journée dominicale où on assistera au choc des étoiles.