Port-Louis retrouvera-t-elle enfin son sourire perdu? La capitale, paraît-il, pourrait à nouveau respirer grâce à la solution proposée pour décongestionner les routes et mettre fin aux embouteillages. Cette fois, c’est le ‘National Economic Council’ (NES), dont le rapport a été déposé vendredi dernier, qui préconise une voie réservée uniquement aux autobus.
Une solution, qui, à lire l’express du lundi 26 octobre dernier, a le soutien du gouvernement qui «veut aller très vite et l’introduire avant la fin de son mandat. » On pourrait croire que c’est justement la proximité de ces législatives qui pousse les dirigeants du jour à accélérer ce projet. Mais peu importe, du moment que cette mesure redonne de l’espoir à tous ceux qui vivent un véritable calvaire chaque jour, matin et après-midi, pour pénétrer et quitter Port-Louis.
Il faut donc souhaiter que ce rapport ne connaisse pas le même sort que ces nombreux autres, couverts maintenant de poussière et évoqués parfois, uniquement le temps d’une conférence de presse.
De combien de propositions n’a-t-on pas entendu parler ces derniers temps ? Introduction du métro léger, système de péage, parking payant plus cher, gare routière à Coromandel : autant d’initiatives annoncées, mais bien vite abandonnées.
C’est pour cette raison qu’il faut espérer que les recommandations du NES seront mises en pratique. Et parce qu’il faut bien commencer quelque part, même si ce ‘bus lane’ n’est pas LA solution miracle, il aura au moins le mérite de permettre une lueur d’espoir. Car il est évident que le ‘bus lane’ seul ne suffit pas à décongestionner l’entrée de Port-Louis. Et ça, les autorités le savent.
D’ailleurs, le NES le souligne lui-même dans son rapport. Le bus-lane n’est qu’une solution à court terme. Il appartient donc au gouvernement de réagir et de réfléchir sur un projet d’avenir, un projet à long terme. Gouverner, c’est prévoir, dit-on.
Si on en est là aujourd’hui, c’est parce qu’il n’y a pas eu de prévision basée sur le long terme, parce que pendant longtemps, il n’y a eu que des solutions palliatives. Alors que le problème posé par les embouteillages devient de plus en plus intolérable, imaginons une seule seconde ce que cela sera dans dix ou vingt ans, avec l’augmentation du parc automobile si aucun changement n’est apporté. Il appartient donc aux dirigeants du jour – même si logiquement ils ne sont élus que pour cinq ans – de planifier les routes de demain et celles d’après-demain afin de permettre aux Mauriciens de respirer en allant dans la capitale.
Réussir à gérer ce problème de transport, c’est offrir une vie meilleure aux Mauriciens qui, au fil des jours, voient en leur trajet jusqu’à leur lieu de travail à Port-Louis un véritable supplice. Et si d’aventure, un accident – ce qui devient de plus en plus fréquent – a lieu sur la route empruntée, bonjour l’enfer !
Est-il normal de devoir sortir une heure et demie plus tôt de chez soi (en autobus ou en voiture) pour arriver à l’heure qu’il faut à Port-Louis alors que la distance à parcourir est de seulement 15 à 20 kilomètres ? Ajoutons une autre heure et demie dans l’après-midi et voilà trois heures perdues bêtement et inutilement sur les routes pour un si court trajet.
La balle est maintenant dans le camp du gouvernement, qui, jusqu’à l’heure, n’a pas su gérer cet épineux problème qu’est l’embouteillage. En attendant, Port-Louis veut retrouver le sourire…