En instance de divorce, Deepak Mudcoo tenant sa petite Darshita, 2 mois, dans ses bras. Ayant enlevé sa fille à sa mère il y deux semaines, il a été forcé de la lui rendre jeudi dernier sur ordre de la Cour. Depuis, il ne cesse de pleurer. La mère, elle, a retrouvé le sourire
Mudcoo contre Mudcoo. On pourrait croire que c’est un remake du film ‘Kramer contre Kramer’, de 1979, qui traite du divorce et des problèmes d’un couple pour la garde de son enfant. Le scènario est presque le même, sauf que c’est loin d’être un film. Mudcoo contre Mudcoo, c’est en fait le conflit, aujourd’hui, entre Bindoo Mudcoo, 30 ans, et Deepak Mudcoo, 32 ans, un couple qui se déchire pour la garde de son bébé, la petite Darshita, âgée de deux mois.
Bindoo, la maman, respire à nouveau depuis jeudi dernier. Elle revoit son enfant après deux semaines. C’est son mari Deepak - avec lequel Bindoo est en instance de divorce - qui avait «kidnappé l’enfant le 15 octobre dernier et qui ne voulait pas la lui rendre. Deepak avait fait état, dans notre édition de la semaine dernière, de son intention de se suicider si sa fille lui était enlevée. Maintenant, il n’est plus question de suicide car Deepak veut être là «pour voir grandir sa fille».
Jeudi dernier, Deepak s’est résolu à rendre l’enfant suite à un ordre de la Cour suprême l’intimant de le faire sous peine d’emprisonnement. Depuis, Bindoo a enfin retrouvé le sourire.
Si de son côté, Bindoo affiche la satisfaction, de l’autre côté, Deepak se dit «choqué» par cette décision de la Cour : «Je suis le père de Darshita. J’ai aussi des droits. C’est mon enfant». Depuis jeudi dernier, après avoir rendu le bébé à son épouse, Deepak ne cesse de pleurer en pensant à «son petit trésor ».
Pour lui, la bataille n’est pas terminée : «Je vais suivre de près ma fille. Si jamais Bindoo fait souffrir ma Darshita ou si elle refait sa vie avec un autre homme auprès de ma fille, je vais entamer des démarches pour que la garde de ma fille me soit confiée».
Bindoo se remet
Bindoo se remet peu à peu de ses angoisses de ces deux dernières semaines. Depuis quinze jours, elle vivait dans la crainte de ne plus revoir sa petite Darshita. Son époux, Deepak, celui qu’elle considère comme «dangereux», l’empêchait, selon elle, de la revoir : «Je ne veux pas que ma fille souffre en vivant avec cet homme qui m’a beaucoup fait souffrir. S’il ne peut pas être un bon mari, comment peut-il être un bon père ? En plus, il n’assume jamais ses responsabilités. Il ne travaille pas et lorsqu’il a un travail, il n’arrive pas à le conserver. Le jour où il a enlevé mon enfant, il venait d’être libéré sous caution pour une affaire d’escroquerie. Il était en prison. J’ai eu très peur pour ma fille pendant ces deux semaines».
Concernant cette affaire d’escroquerie et son séjour en prison, Deepak ne veut pas en parler : «C’est ma vie privée».
Pendant ces deux semaines d’angoisse, donc, le cœur de mère de Bindoo a saigné. Remuant ciel et terre, mettant son compte en banque à sec, Bindoo voulait coûte que coûte récupérer son enfant. Pour faciliter les choses, elle a retenu les services d’une avocate, Me Premila Patten, et a eu recours à la loi pour récupérer sa petite fille. La chose ne s’avérait pas facile.
Deepak résistait. Même les policiers et les officiers de la Child Development Unit (CDU) ne pouvaient accélérer les démarches pour que Bindoo récupère sa fille malgré un ordre de la Cour suprême, signé du juge Matadeen, le 15 octobre dernier, accordant la garde immédiate et provisoire de Darshita à sa mère. Deepak refusait de rendre l’enfant à celle-ci même en présence des policiers. Quinze jours passèrent et Bindoo ne revoyait pas sa fille.
C’est l’ordre de la Cour suprême jeudi le 28 octobre dernier, forçant Deepak à rendre l’enfant à sa mère qui a permis à Bindoo de reprendre une vie normale.
Pour Deepak, le fait de devoir rendre sa fille à sa mère et d’accepter de ne la voir que trois fois par semaine- comme le stipule l’ordre de la Cour- est un coup dur à encaisser. «Je mérite de la voir tous les jours, de l’assurer de mon amour et de subvenir à ses besoins. Darshita est autant ma fille qu’elle est la fille de Bindoo», dit-il en sanglots.
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Pourquoi sont-ils en instance de divorce ?
Les choses ont commencé à dégénérer au sein du couple après deux ans de vie commune, au dire
de Bindu. Selon la jeune femme, plus rien n’allait. Alors qu’elle était enceinte de sept mois, ne pouvant plus vivre avec son mari qui, dit-elle, la violentait, Bindoo s’est séparée de cet homme qui l’a fait «tant
souffrir». Deepak est alors allé vivre chez sa mère à Rose-Belle alors que Bindoo est demeurée chez ses parents à Camp de Masque pavé, Flacq, où elle vivait avec Deepak depuis leur mariage. Elle entame alors les procédures de divorce.
Pour sa part, Deepak réfute
toutes les allégations de son épouse Bindoo : «Je ne la battais pas. On avait des petites disputes comme c’est le cas dans tous les couples. J’ai voulu prendre du recul en allant chez ma mère».
Son bébé maintenant dans ses bras, Bindoo n’a qu’un objectif en tête : «Assurer l’avenir de sa fille» qui s’est retrouvée, bien malgré elle, au cœur d’un conflit où elle n’avait pas demandé de se trouver.