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Sweety «forcée» de poser nue

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La physiothérapeute allègue que c’est dans un complexe d’appartements à Trou d’Eau Douce qu’elle aurait été menacée et obligée de se mettre nue avant d’être photographiée. Elle s’y était rendue pour faire une séance de massage

D’habitude, ce sont ses clients qui se dévêtent pour se livrer à ses mains expertes de physiothérapeute. Cette fois-ci, c’est elle - c’est en tout cas ce qu’elle raconte - qui s’est retrouvée nue mais face à une caméra. Sweety allègue qu’un certain Rakesh Doomun et ses deux complices l’ont «forcée» à se déshabiller tout en la menaçant d’une arme avant de la photographier. L’homme aurait ensuite tenté de lui soutirer Rs 90 000 contre les photos compromettantes.

Rakesh Doomun nie, par le biais de son avocat, Satish Faugoo, qu’il a prise Sweety nue en photos (voir la déclaration de Me Faugoo plus loin).

Mais Sweety persiste et signe : «Je suis traumatisée par cette histoire. Je n’ai jamais été aussi humiliée et j’ai vraiment cru qu’ils allaient me faire du mal», raconte la jeune femme de 32 ans, le visage crispé.

Mais pourquoi le présumé escroc et ses présumés complices l’auraient-ils obligée à poser nue pour ensuite la faire chanter ? «Je pense que c’est une vengeance parce que j’avais réussi à démasquer Rakesh Doomun qui est un escroc et puis, pour eux tous les moyens sont bons pour gagner de l’argent», soutient cette jeune femme, mère de deux enfants et divorcée depuis deux ans.

«Rakesh, quelqu’un de bien»

Assise dans son salon à Flacq, Sweety se remémore la mésaventure qu’elle dit avoir vécue au mois de septembre dernier. Rakesh Doomun, 27 ans, a été arrêté le vendredi 22 octobre dernier. Il est provisoirement accusé d’usage de faux, d’escroquerie, de chantage et de menace pour extorquer de l’argent. Ses présumés complices sont toujours recherchés.

Pourtant, quand Sweety fait la connaissance de Rakesh au début du mois de septembre, elle est loin, dit-elle, de se douter de sa «vraie nature»: «Il avait l’air de quelqu’un de bien». Selon la jeune femme, Rakesh l’avait contactée à plusieurs reprises depuis fin août pour une séance de massage mais elle n’était pas libre : «Quand j’ai pu lui fixer un rendez-vous, il m’a dit qu’il ne pouvait s’y rendre car il devait travailler avec un ministre».

Le soir même, ajoute Sweety, l’homme est passé chez elle pour se présenter : «Il m’a présenté sa carte d’identité et m’a appris qu’il était un ‘social worker’. Il m’a également demandé si je connaissais des gens qui voulaient faire des démarches pour obtenir des passeports, des permis ou pour avoir une maison car il connaissait bien un ministre».

Sweety saisit la balle au bond. Justement, sa famille, dit-elle, a des problèmes concernant un terrain depuis quelque temps. Le lopin de terre situé à Camp de Masque est supposé lui appartenir mais, allègue-t-elle, une autre famille en a pris possession et ne veut pas céder.

«Rakesh m’a assurée qu’il allait m’aider à résoudre le problème. Le 13 septembre, il m’a emmenée à l’endroit où le ministre qu’il était censé connaître recevait ses mandants mais il est entré seul. Il est ressorti pour me dire que les démarches allaient coûter», soutient Sweety.

Une séance de massage qui tourne mal

Le lendemain, selon la jeune femme, Rakesh l’emmène au «domicile» du ministre en question. Là encore, il entre seul dans la maison et en ressort pour dire à Sweety qu’il faudra qu’elle paye Rs 55 000 pour que son problème de terrain soit réglé.

«J’ai eu un choc. Rs 55 000, c’est beaucoup d’argent mais ma mère et moi avons décidé de lui donner Rs 40 000. Le lendemain, il nous a appelées pour nous demander les Rs 15 000 restantes pour l’arpenteur. Nous sommes allés lui remettre la somme à Bel-Air. Il nous a emmenées au bureau de l’état civil où il nous a présenté un officier comme étant l’arpenteur», raconte Sweety.

Rakesh aurait alors pris Rs 2000 et les aurait mises dans le tiroir de l’officier : «Ensuite nous sommes reparties». Plus tard, Sweety dit avoir reçu un appel de l’officier, l’avertissant que Rakesh Doomun est «un escroc» et qu’il «est en train de lui soutirer de l’argent». D’ailleurs, l’officier de l’état civil nous a assurés qu’il avait restitué l’argent à Sweety. «Rakesh Doomun est une connaissance mais j’ai tout de suite compris qu’il tentait d’escroquer Sweety et j’ai averti cette dernière», nous a déclaré l’officier en question.

Quand Rakesh Doomun se présente chez Sweety dans l’après-midi du jour même où il lui a présenté l’officier de l’état civil comme étant un arpenteur, elle lui demande de lui rendre son argent: «Je lui ai donné des coups et je l’ai forcé à signer un reçu pour prouver que je lui ai remis Rs 55 000. J’ai aussi arraché son porte- documents».

Ensuite, selon Sweety, plus de nouvelle : «Deux semaines après, une jeune femme m’a appelée pour une séance de massage. Elle m’a donné rendez-vous le lendemain pour aller dans un complexe d’appartements à Trou d’Eau Douce. Je travaille essentiellement à domicile».

C’est en taxi, raconte Sweety, qu’elle se rend à Trou d’Eau Douce en compagnie de la jeune femme, une dénommée L. : «En route, elle a reçu un appel et m’a annoncé que c’était son fiancé qui souhaitait assister à la séance. Ce dernier nous attendait devant le complexe».

Des photos contre Rs 90 000

Les trois, toujours selon Sweety, pénètrent alors dans un appartement. «J’ai demandé à la jeune femme de se déshabiller et de s’entourer d’une serviette. Le fiancé s’est assis à côté du lit pendant que je préparais mon matériel, le dos tourné à la porte». Soudain, selon Sweety, le fiancé a reçu un appel sur son portable et est allé ouvrir la porte de l’appartement et elle a eu un choc en voyant, selon elle, entrer Rakesh Doomun avec une caméra.

Selon Sweety, le fiancé de L. a brandi une arme tranchante alors que L. a sorti une bombe lacrymogène de son sac : «Rakesh m’a demandé de ne pas crier car autrement son complice et lui allaient me violer et ensuite me tuer. Il m’a obligée à enlever un à un les vêtements que je portais et à les jeter un peu partout sur le sol. Je portais un ensemble et un pull bleus. J’ai commencé à pleurer car j’avais très peur, mais j’ai fait ce qu’il me demandait».

C’est alors que, d’après Sweety, Rakesh l’a prise en photo. Il aurait ensuite demandé au «fiancé» de L. de se déshabiller et de s’asseoir sur le lit à côté de Sweety et de détourner le visage avant de les prendre tous deux en photo : «Ensuite, les trois sont partis. Je me suis rhabillée et je suis rentrée chez moi. Je n’ai rien dit à mes proches et à la police car j’avais trop honte».

Deux jours plus tard, selon Sweety, elle reçoit un appel de Rakesh lui disant que les photos étaient réussies : «Il a passé le téléphone à l’un de ses amis prénommé C. qui m’a dit que les photos étaient jolies et que je pourrais les récupérer ainsi que les négatifs contre Rs 90 000. J’ai refusé et les deux hommes m’ont dit qu’ils allaient montrer les photos à leurs amis. Par la suite, j’ai reçu des appels de Rakesh et d’autres hommes qui m’affirmaient qu’ils avaient vu les photos».

Il y a quelques jours, ne pouvant plus tenir, Sweety va consigner une déposition à la police. Maintenant, tout ce qu’elle souhaite, c’est oublier ce «cauchemar» et que justice soit faite : «Je sais que je ne vais sans doute pas récupérer mon argent mais au moins, mon honneur sera sauf».

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Rakesh Doomun nie les allégations

Rakesh Doomun nie en bloc les allégations selon lesquelles il aurait tenté de faire chanter Sweety pour lui extorquer de l’argent après avoir pris des photos d’elle nue. C’est ce que nous a déclaré l’homme de loi du suspect, Me Satish Faugoo, hier après-midi, après qu’il eut rencontré son client au poste de police de Moka où celui-ci est en détention.

Le suspect nie également avoir escroqué une somme d’argent à Sweety. Dans sa déposition, Rakesh Doomun a expliqué qu’il a emprunté la somme de Rs 40 000 de Sweety mais nie qu’il ait tenté de l’escroquer. Il ajoute qu’il est disposé à rembourser la somme à la jeune femme avec qui il affirme avoir vécu en concubinage pendant deux mois.

Pour sa part, Sweety nie avoir vécu en concubinage avec Rakesh Doomun et maintient que ce dernier l’a bien escroquée.

Rakesh Doomun a été arrêté le vendredi 22 octobre dernier. Il a comparu devant le tribunal de Flacq le même jour mais la police a objecté à sa remise en liberté sous caution et il a été maintenu en cellule policière pour une semaine. Il comparaîtra demain, lundi 1er novembre. Il n’a pu comparaître vendredi car la Cour ne siége pas le dernier vendredi du mois. Son avocat présentera une motion pour réclamer sa remise en liberté sous caution

Selon l’homme de loi, trois charges provisoires pèsent sur son client. Il est accusé provisoirement d’escroquerie et de chantage dans le cas de Sweety.

Rakesh Doomun est aussi provisoirement accusé d’escroquerie et de menace pour extorquer de l’argent à une autre personne. Il est, d’autre part, provisoirement accusé d’usage de faux dans une troisième affaire.

Selon Me Satish Faugoo, Rakesh Doomun nie les deux accusations d’escroquerie et d’extorsion, dont celle de Sweety mais il plaidera coupable pour usage de faux dans la troisième affaire.

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