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«Je suis contre le financement des partis politiques par l’État»

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Il dit tout haut ce qu’il pense. Le jour même où le ministre Emmanuel Leung Shing a déposé son rapport sur le financement des partis politiques, soit vendredi dernier, Megduth Chumroo, député du MSM, dit son opposition à une telle démarche. Il avance que les caisses de l’État doivent servir à autre chose que de financer la classe politique.

Q : En tant qu’élu de la majorité, êtes-vous satisfait des réalisations du gouvernement dans votre circonscription (No 4 - Port-Louis Nord/Montagne Longue) ?

R : Mes deux camarades, le ministre Joe Lesjongard et le PPS Gérard Grivon, et moi abattons un travail d’équipe. Je peux dire que nous avons rempli notre contrat vis-à-vis de nos mandants à 60 % en ce qui concerne les travaux prioritaires, mais il reste encore à faire. Nous sommes conscients qu’il ne reste que quelques mois avant la fin de notre mandat pour compléter le plus gros du travail. J’ai noté certains mécontentements, comme un sentiment de révolte, par rapport à des projets qui sont en attente.

Q : Lesquels ?

R : Il y a eu la fermeture d’un centre des femmes pour des raisons propres au ministère concerné, mais les femmes attendent toujours qu’un autre coin leur soit alloué pour qu’elles s’adonnent à leurs activités. Je pense également au grave problème posé par Karo Calyptus. Le gouvernement doit le plus vite possible reloger ces squatters ailleurs ou leur donner un lopin de terre pour qu’ils puissent construire une maison avec l’aide du Trust Fund. Il faut que ces gens-là sortent de cet enfer et libérer ce terrain pour la réalisation des projets de loisirs déjà identifiés. La présence de ces squatters à Karo Calyptus est une bombe pour la société et on ne sait quand elle va exploser.

Q : Vous parlez de sentiments de révolte. Est-ce qu’ils visent les élus du No 4 ou le gouvernement dans son ensemble ?

R : Quand je suis sur le terrain, je sens que nos propres partisans sont très frustrés par rapport aux dirigeants de l’alliance gouvernementale. Ils disent avoir compté sur nous, en vain. La cherté de la vie les oblige à critiquer le gouvernement. Les gens que je rencontre ne cachent pas leur colère parce qu’ils ne mangent pas à leur faim. Ils ne peuvent pas tenir tout un mois, faute d’argent. Ils refusent de comprendre qu’il y a des facteurs extérieurs qui influent sur la fluctuation des prix de certaines denrées de base. Le gouvernement doit s’asseoir et réfléchir afin de trouver les moyens de soulager la souffrance quotidienne de la population. Il existe sûrement des moyens.

Q : On vous accuse, au sein de l’alliance gouvernementale, de jouer sur le sentiment communal lors de vos dernières sorties publiques. Que répondez-vous à ces critiques ?

R : Quand je fais un discours public, j’essaie de répondre aux attentes de mes mandants et je ne me laisse jamais guider par le sentiment communal. Je vends positivement les développements apportés par mes deux colistiers. C’est tout à leur crédit. Je n’ai rien à leur reprocher.

Q : Quelle serait, selon vous, la configuration politique en 2005 ?

R : Je suis convaincu que l’alliance MSM/MMM se présentera devant l’électorat en 2005. D’ailleurs, mon leader, Pravind Jugnauth, ne cesse de le répéter et c’est sa prérogative. Si la configuration devait être tout autre, je suivrais la ligne du parti. Je n’ai aucun problème à travailler avec un parti quel qu’il soit : MMM ou PTr.

Q : Vous faites les éloges de Joe Lesjongard, le président de votre parti, le MSM. Pourtant, il n’est un secret pour personne que ce n’est pas le grand amour entre vous. Que lui reprochez-vous ?

R : (Long silence) Joe Lesjongard doit davantage être à l’écoute de nos mandants et de moi-même. Il est non seulement ministre, mais aussi le président du MSM et député du No 4. Cela encourage des malentendus. S’il a besoin de suggestions, je lui en donnerai volontiers, car elles viennent de nos mandants. Jusqu’à maintenant, tel n’a pas été le cas. Les priorités de notre électorat peuvent ne pas rejoindre celles des décideurs.

Q : Lors de la réunion des parlementaires, mardi dernier, Paul Bérenger et Pravind Jugnauth vous ont passé un savon. Qu’avez-vous donc fait qui les a irrités ?

R : (Hésitant). Je ne vais pas entrer dans les détails, mais il est un fait, lors de la réunion des parlementaires mardi dernier avant la séance de l’Assemblée nationale, que le Premier ministre m’a passé un savon et c’est son droit. Cette colère a trait à une fonction religieuse qui a eu lieu dimanche dernier. Les organisateurs m’ont appelé la veille pour m’informer que le ministère de la Sécurité sociale, après avoir permis l’utilisation d’un terrain de volley-ball pour la prière, avait annulé sa décision la veille mais avait offert le centre social à la place, mais l’espace était limité. Alors que d’autres fonctions religieuses sont prévues dans l’avenir. Ces gens-là sentent qu’ils ont été lésés. Lors de leurs discours, ils ont fait une violente sortie contre le Premier ministre et le ministre des Finances et je me suis senti gêné. Quelqu’un, quelque part au ministère sous la responsabilité de Sam Lauthan, a mal fait son travail au niveau administratif. A-t-on voulu empêcher les organisateurs de critiquer le gouvernement ? And so what ? Je suis sûr que les deux dirigeants de l’alliance n’étaient pas au courant de cette démarche. Je vais revenir sur la question avec une PQ.

Q : Le ministre Emmanuel Leung Shing a déposé son rapport sur le financement des partis politiques, vendredi matin. Quel est votre avis personnel sur la question ?

R : Je n’ai pas encore pris connaissance du rapport. Mon opinion personnelle ? Je suis contre le financement des partis politiques par l’État. Il y a beaucoup de raisons, dont la mauvaise perception au sein de la population qui se sent pressée économiquement et qui voit l’État financer des partis politiques. L’argent de l’État ne doit pas être utilisé pour financer les politiciens. Le gouvernement va prêter le flanc à la critique sur la question. Cette décision n’apportera pas des fleurs au gouvernement.

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