Nous avons abordé, la semaine dernière, l’importance d’identifier le point de non-retour dans le processus éjaculatoire pour pouvoir maîtriser le moment de votre éjaculation. Un autre apprentissage fondamental qui fait toute la différence est de respirer profondément. La respiration profonde favorise l’état de détente corporelle, qui est une condition favorisant le contrôle de l’éjaculation et qui aide aussi à améliorer toutes les autres difficultés d’ordre sexuel. La respiration profonde permet d’être en contact avec ce qui se passe dans le corps. D’une part, elle aide à éliminer la présence de tensions et de contractions corporelles indésirables puisque l’on vise la fluidité des mouvements lors d’une relation sexuelle. D’autre part, le fait de se concentrer sur sa respiration permet d’être mieux à l’écoute de ses réactions corporelles afin de mieux percevoir l’imminence de l’éjaculation. Ça permet aussi de se recentrer sur son instant présent et par conséquent, de chasser de son esprit les pensées génératrices d’anxiété de performance comme : «Il ne faut pas que j’éjacule trop vite cette fois-ci», «Ma partenaire va se lasser de moi si je continue d’éjaculer trop vite» ou encore «Je sais que je vais encore éjaculer trop vite, je suis vraiment incompétent».
En plus de détourner votre attention de ce qui se passe dans votre corps, ces pensées créent des tensions corporelles nuisibles à la maîtrise éjaculatoire. La respiration profonde apporte aussi le bénéfice de défocaliser votre attention sur les sensations d’excitation intenses au niveau du gland du pénis. Plusieurs hommes qui souffrent d’éjaculation rapide sont tellement centrés sur leur pénis que cela a pour effet d’accroître davantage la montée de l’excitation sexuelle. Pour acquérir une bonne maîtrise éjaculatoire, il faut parvenir à moduler le niveau d’excitation sexuelle. Nous verrons plus tard comment on peut arriver à jouer avec son niveau d’excitation et le contrôler afin de retarder l’éjaculation.
Ceux qui vivent un stress élevé au quotidien et qui sont encore imprégnés de ce stress au moment de leur relation sexuelle, sont plus prédisposés à éjaculer rapidement ou à avoir d’autres difficultés sexuelles. Ces personnes auraient donc avantage à faire plusieurs séances de relaxation par semaine pour les aider à développer leur capacité d’entrer en état de détente corporelle et mentale. Une fois cet apprentissage réalisé, il leur sera plus facile de le transposer au sein de leurs activités sexuelles. Lorsque l’on se retrouve dans un contexte d’intimité sexuelle, il importe d’être tout à fait détendu pour avoir du désir sexuel, favoriser les différentes réactions physiologiques de l’excitation sexuelle, améliorer sa capacité d’atteindre l’orgasme et mieux contrôler le moment de son éjaculation.
La respiration profonde, que l’on appelle aussi respiration abdominale, est un réflexe tout à fait naturel parfaitement observable chez le nouveau-né. Bien des personnes perdent, avec le temps, cette capacité à respirer profondément à cause d’un mode de vie stressant. Les personnes les plus stressées ont tendance à adopter une respiration courte et rapide que l’on appelle aussi respiration thoracique. Cette manière de respirer maintient l’état d’anxiété et de stress dans lequel on se trouve. Si vous constatez que vous respirez de cette manière pendant vos relations sexuelles, vous avez avantage à apprendre à modifier votre manière de respirer pour retirer plus de bienfaits de votre vie sexuelle. Voici donc un petit exercice à mettre en pratique pour vous aider à apprendre à respirer profondément. Je le répète, il s’agit d’un élément fondamental pour parvenir à contrôler son éjaculation.
Exercice de respiration abdominale :
l Asseyez-vous confortablement, le dos accoté sur une chaise et assurez-vous d’avoir une tenue confortable et que votre pantalon est desserré.
l Posez une main sur le bas de votre ventre (sous le nombril) et posez l’autre main sur votre thorax. Si vous préférez, vous pouvez mettre vos deux mains l’une par-dessus l’autre, sur votre abdomen.
l Fermez les yeux et commencez à respirer normalement comme vous le faites habituellement.
l Après quelques respirations, observez comment votre corps réagit. Respirez-vous de la poitrine, du ventre ou du fond du ventre ? Avez-vous des tensions au niveau du cou, des épaules, de la poitrine, des fesses, des cuisses ?
l Ensuite, respirez jusqu’au fond du ventre pour que celui-ci se gonfle lorsque l’air entre et qu’il se dégonfle lorsque l’air sort. (Plusieurs personnes font l’inverse, ce qui indique une respiration thoracique).
l Faites ces respirations profondes plusieurs fois et lentement, observez ce qui se passe dans votre corps. Avez-vous moins de tensions corporelles ?
l Inspirez ensuite profondément et au moment où vous allez faire sortir l’air, contractez votre ventre pour le faire sortir complètement. Puis, gardez le ventre ainsi contracté en respirant du mieux que vous le pouvez pendant quelques instants. Conscientisez la présence de contractions dans votre corps.
l Relâchez votre ventre et recommencez à respirer profondément.
Retour sur l’expérience :
l Lorsque vous respiriez normalement, perceviez-vous des contractions corporelles ? Votre respiration était-elle longue, courte, profonde, saccadée ? Respirez-vous toujours de cette manière ? Prenez conscience que lorsque vous respirez ainsi, des contractions s’installent dans votre corps.
l Lorsque vous respiriez au niveau du ventre, aviez-vous éprouvé des difficultés à le faire ? Aviez-vous respiré du thorax sans parvenir à respirer jusqu’à l’abdomen ? Si tel était le cas, continuez de le mettre en pratique pour développer cette habileté.
l Quand vous avez contracté votre ventre, comment vous êtes-vous senti ? Y avait-il des tensions qui s’installaient ? Si vous aviez le réflexe de retenir votre respiration pour retenir votre éjaculation, constatez à quel point cette mauvaise habitude pouvait nuire à votre détente et bien-être corporel.
Lorsque vous sentirez que vous maîtrisez votre capacité à respirer profondément, vous pourrez passer à l’étape suivante, chose que nous verrons la semaine prochaine.
(À suivre)