Jeudi dernier à Sébastopol. Sunita donne à boire à une noix représentant Durga Ma
Le petit village de Sébastopol est en émoi. Depuis jeudi dernier, un coco représentant la déesse Durga Ma n’arrête pas de «boire de l’eau» à la petite cuillère chez les Dussoneah. «C’est un véritable miracle», soutient Sunita, la maîtresse de maison.
Dans une petite pièce de la maison se dresse la représentation de la déesse vénérée durant les neuf jours que dure la période de Durga Puja. Posée sur une table basse, la noix de coco sur laquelle est peint un visage de femme est habillée d’un sari rouge et doré. À côté, sont posés des fruits et d’autres objets servant aux rituels et aux prières. Le tout est entouré de petits bananiers dans des pots et de guirlandes électriques qui illuminent la pièce.
Jusque-là, tout paraît normal. Mais en s’approchant, on constate qu’il y a un petit trou à l’emplacement de la bouche du visage peint. Selon Sunita, cet orifice n’existait pas quand elle a acheté la noix: «Lundi, après quatre jours de carême et de prières, j’ai vu qu’un petit trou s’était formé à l’emplacement de la bouche. Les jours suivants le trou s’est peu à peu élargi et en même temps j’ai senti que Durga Ma me demandait à boire. Après trois jours, j’ai décidé d’essayer».
Jeudi matin, Sunita approche une petite cuillère remplie d’eau de l’étroite ouverture. Et là, surprise! «toute l’eau a été aspirée sans qu’une goutte ne tombe. J’ai eu un choc et j’ai commencé à pleurer. J’ai appelé mon époux Daneshwar qui a également donné à boire à la noix. Les autres membres de la famille ont fait de même», affirme Sunita.
Nous avons également essayé de donner de l’eau à boire au coco qui a effectivement tout aspiré sans qu’une goutte ne s’échappe. Vraiment troublant. D’autant plus qu’il suffit de mettre la petite cuillère en contact avec la minuscule ouverture sans la verser pour voir le liquide s’y écouler. Pas une goutte d’eau ne tombe de la cuillère comme on aurait pu s’y attendre vu que celle-ci est beaucoup plus grande que le trou qui s’est formée dans la noix de coco.
Pour la famille c’est une bénédiction. «Nous prions beaucoup et chaque année nous faisons les prières de Durga Puja en décorant une noix de coco peinte. Ce miracle est la récompense de notre foi», soutient Vinod Dussoneah, le beau-frère de Sunita qui habite la même maison.
Pour le pandit Kapildeo Sharma Gungadin, qui habite non loin des Dussoneah, «si une personne a la foi, Dieu se présente à lui sous une forme quelconque pour lui dire qu’elle peut attendre quelque chose de lui».
Les voisins accourent
La nouvelle du «miracle» s’est répandue comme une traînée de poudre dans le village de Sébastopol et, depuis jeudi, les gens de la région accourent pour donner à boire à la noix de coco représentant Durga Ma. «C’est vraiment extraordinaire. J’ai donné à boire au coco et ensuite je suis rentrée à la maison pour l’annoncer à mon époux Rakesh», déclare Moorti, une voisine.
Rakesh, qui ne voulait pas croire à ce «miracle» au début a été finalement convaincu. «J’ai donné neuf cuillères d’eau au coco et tant qu’il continuera à boire je continuerai à lui en donner», soutient-il
Les Dussoneah ne sont pas au bout de leur surprise. Hier, ils disent avoir constaté que la table basse sur laquelle est posée la noix de coco décorée avait bougé de place. «À notre réveil la table était au milieu de la pièce alors qu’auparavant elle était dans un coin. Les enfants commencent à avoir peur», déclare Daneshwar Dussoneah, l’époux de Sunita.
Même si le carême pour la période de Durga Puja s’est achevé vendredi, la famille Dussoneah compte laisser le coco décoré à sa place «jusqu’à ce qu’il arrête de boire».
Durga Ma symbolise la maternité, le courage, l’illusion et la fin de la tyrannie et est l’une des représentations de Devi, la déesse-mère dans la tradition hindoue.
D’autres «miracles» - où des représentations de divinités hindoues buvaient de l’eau - se sont produits la semaine dernière chez la famille Kallee à Fond du Sac et en avril dernier chez la famille Lalljee à Phoenix.
Les divinités n’ont pas fini de nous étonner. Arriverons-nous un jour à percer leurs secrets?