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Festival ou fancy-fair ?

Quel est le bilan du festival de Port-Louis 2004? Que dire de cette manifestation du 7 octobre dernier qui, avait-on annoncé, pourrait devenir un rendez-vous annuel du calendrier des activités destinées à attirer les Mauriciens et les touristes ?

Que cette idée est une belle trouvaille et que cette initiative du ministère du Tourisme revêt un cachet original, du moins pour Maurice, soit ! Jamais auparavant n’avait-on vu une activité aussi ambitieuse en faveur de la capitale.

Ce festival, s’était-on dit, allait redonner, l’espace d’une journée, son âme à ce vieux Port-Louis, dynamique pendant la journée, mais qui, passé 17 heures, se prépare quotidiennement à se coucher. Une date qu’on aurait pu effectivement retenir chaque année.

Sauf que pour ce type de projet, l’idée et l’initiative ne sont pas nécessairement des garanties de succès. Et le festival de Port-Louis ressemblait plus à un de ces banals fancy-fairs avec ses châteaux gonflables, ses tours de magie et son incontournable spectacle censé être culturel, sur la place d’Armes.

À qui la faute ? D’où vient ce sentiment d’une mauvaise préparation, d’une organisation pitoyable frisant l’amateurisme malgré la mise sur pied d’un comité?

Car le ministère du Tourisme – avec une meilleure vision – aurait pu faire de ce festival un rassemblement qui marque. D’abord et avant tout, n’aurait-il pas fallu un partenariat avec toutes ces firmes, ces commerces, ces associations, ces groupes de jeunes qui peuplent la capitale ? Aux Port-Louisiens et Port-Louisiennes, on aurait pu demander leurs avis, leurs conseils, leurs suggestions afin qu’eux aussi soient partie prenante de ce projet.

Les magasins, restaurants et autres boutiques auraient pu exceptionnellement garder leurs portes ouvertes s’ils étaient sûrs que les Mauriciens, et surtout les touristes, – car, avant tout, le but était de faire ces derniers quitter leurs chambres d’hôtel – allaient se déplacer.

Ce festival était aussi l’occasion rêvée de mettre en valeur l’aspect historique, culturel et architectural de cette ville. Il y aurait eu tant à faire et tant à voir si on voulait donner à la capitale en ce 7 octobre l’image qu’il lui faut: une ville rose de gaieté, noire de monde, riche de son passé avec, partout dans toutes les rues, une ambiance de bonheur.

On aurait pu, par exemple, faire revivre ce Port-Louis de ‘létan lontan’ - que les jeunes ne connaissent pas- en proposant une halte devant ces petites et rares maisons si particulières de la capitale.

Les responsables de ce projet auraient pu proposer un parcours culturel autour des bâtiments et des places historiques : de la Cathédrale à l’hôtel du Gouvernement en passant par les anciennes prisons, la Citadelle, le Champ-de-Mars, le Blue Penny Museum, le Mauritius Institute, le Musée de la Photographie, l’Appravasi Ghat, le théâtre de Port-Louis.

Un autre parcours et nous aurions découvert les différents quartiers représentatifs de leur population allant de Plaine Verte à China Town en passant par la région qui jouxte Marie Reine de la Paix. Un échange qui nous aurait permis d’apprendre les traditions culturelles et de goûter les plats culinaires de ses habitants.

Port-Louis, croit-on savoir, regorge aussi d’artistes, de chanteurs, de musiciens, de comédiens. N’aurait-on pu s’attendre à des représentations de théâtre de rue alors que des musiciens joueraient leurs musiques, que des peintres exposeraient leurs tableaux et que des plasticiens travailleraient en même temps au Jardin de la Compagnie ? Il est impensable que les organisateurs n’y ont pas pensé. Qu’est-ce qui a donc cloché ? Comment a-t-on pu sortir pour aller à un festival et se retrouver à un fancy-fair ?

seblin@5plus.mu

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