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Les jeunes, le sexe et le sida

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Reshma, Yousouf et Aurélie se disent inquiets de la propagation du sida

Des chiffres qui laissent songeur . «978 cas détectés officiellement mais certainement plus», nous dit un officiel du ministère de la santé, faisant référence au nombre de personnes testées positives au test de dépistage du sida de 1987 à ce jour.

Selon l’association Pils (prévention Information et Lutte contre le Sida ), ce chiffre ne reflète pas vraiment la réalité. «Il doit y avoir beaucoup plus», nous dit un responsable de l’association.

De ces 978 personnes officiellement recensées, selon la ‘Aids Unit’, 106 sont des étrangers, 112 sont déjà morts, 100 sont des sidéens en phase terminale et 660 sont des sérépositifs - porteurs de la maladie - qui suivent actuellement des traitements. De ces 660 personnes séropositives, 32 sont des jeunes âgés entre 15 et 19 ans.

L’âge auquel certains jeunes passent à l’acte sexuel est autour de 15 ans », nous informe un responsable de la ‘Aids Unit’. Ce responsable ne cache pas ses craintes devant ces chiffres «qui ne cessent d’augmenter».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes mais heureusement, ils ne laissent pas insensibles les jeunes Mauriciens.

Le temps des tabous est révolu

Ceux que nous avons rencontrés, des étudiants de l’Université de Maurice, n’ont pas la langue dans leur poche. Bien au contraire, ils parlent et revendiquent haut et fort ce qu’ils pensent et sont unanimes à dire que le temps des tabous est révolu.

Ces jeunes montrent de l’intérêt pour le nombre de jeunes de moins de 20 ans qui sont séropositifs. Ils sont inquiets mais ne rougissent pas lorsqu’ils parlent de sexe et chacun a ses convictions.

«C’est l’évolution de la société qui veut cela. Je pense qu’avoir une relation sexuelle est, avant tout, une affaire de conscience. Un jeune peut passer à l’acte sexuel dès l’âge de 15 ans s’il le souhaite mais d’abord, il doit savoir ce qu’il fait et ce qu’il risque. Une relation sexuelle ne doit pas nécessairement être associée au plaisir. Le sexe dans la tête d’un jeune, selon moi, doit signifier responsabilité, risque et aussi un sentiment : l’amour», nous dit Irshad.

Si on parle beaucoup actuellement de la campagne ‘Sida KO’ de l’association Pils (Prévention Information et Lutte contre le Sida) lancée depuis le 5 octobre dernier- voir ‘Mon mot à dire’ en page 19- ces jeunes soutiennent que bien que la campagne soit pour eux «très intéressante et une très bonne chose», la propagation du sida dans le milieu jeune avait attiré leur attention depuis très longtemps.

Manque d’information

Pour Gérald, par exemple, l’ignorance des jeunes sur le sida: «C’est surtout un manque d’information, l’abscence de communication et l’environnement dans lequel évoluent ces jeunes».

«Il faut limiter la casse que fait le sida», nous déclare pour sa part Arvind, 21 ans.

Ce jeune étudiant en ‘civil engineering’ partage l’avis de tous ses amis : «Le sida ne doit pas prendre le dessus sur nous, les jeunes. C’est à nous de réagir, c’est à nous de proposer des solutions».

Son analyse fait tout de suite réagir son ami Irshad : «Ces chiffres sont vraiment élevés et je pense qu’il faut commencer par attaquer le problème à la source. À quand une vraie classe d’éducation sexuelle autre que les classes de valeurs humaines qui se font actuellement?».  

Fabienne,20 ans, se joint au débat : « Entre nous jeunes, le sexe n’est pas tabou. Bien au contraire, on pratique désormais la politique du jeune qui parle au jeune. Dans certains cas, cela peut être une aide mais pas dans tous les cas car parfois des jeunes sont mal conseillés par d’autres jeunes. C’est dans ces moments-là que les conseils d’un adulte sont les bienvenus».

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‘Sida KO’, une campagne qui fait tilt 

«On ne peut pas rester insensible devant ces panneaux publicitaires. Pils a su trouver une formule pour attirer l’attention», nous dit Fabienne, 19 ans.

Après ‘Sida pa get figir’ en janvier 2000, l’assocation Pils (Prévention Information et Lutte contre le Sida) revient à la charge cette année avec une nouvelle campagne ‘Sida KO’, conçue par l’agence Circus et sponsorisée par Barclays Bank, qui cible principalement les jeunes. «Nous pensons qu’une prise de conscience chez les jeunes peut certainement aider à combattre le sida », nous déclare Nicolas Ritter, porte-parole de l’association.

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