Anzeer Khodabaccus et Gibran Goolfee comparaîtront à nouveau en Cour ce mercredi
Sans méfiance, le mardi 5 octobre 2004, Shabneez, 14 ans, a, dit-elle, rejoint son ex-petit ami non loin de chez elle pour récupérer sa photo. Sur le lieu du rendez-vous, quatre hommes la kidnappent dont, allègue-t-elle, son ex-petit ami. Elle est abusée sexuellement, selon elle, par celui-ci avant d’être abandonnée. Trois des présumés agresseurs ont été arrêtés, dont l’ex-petit ami. Ils sont toujours sous les verrous. Ils nient les allégations de la fille. La police enquête sur la possibilité que ce soit l’acte d’un amoureux vengeur.
Les suspects sont : l’ex-petit ami Gibran Goolfee, 18 ans, Anzeer Khodabaccus, 19 ans, Adil Khodabaccus, 17 ans. Le quatrième suspect recherché, à vendredi après-midi, serait le propriétaire d’une pâtisserie dont la voiture aurait été utilisée pour commettre l’enlèvement et dans laquelle le viol aurait été commis. Ce dernier, âgé de 19 ans, est impliqué dans un autre cas de viol.
Une charge provisoire de viol a été retenue contre Gibran Goolfee. Les deux autres suspects sont poursuivis sous une charge, toujours provisoire, de complot. Le médecin légiste a confirmé que la jeune fille a été violée et a aussi constaté des blessures au niveau des parties intimes de l’adolescente.
Me Samad Goolamally soutient que son client, Gibran Goolfee, est innocent. Dans sa déposition à la police, le jeune homme sur lequel pèse une charge provisoire de viol affirme qu’il s’est rendu à un enterrement avant de rentrer chez lui le jour où le viol aurait été commis. «Mon client a nié toutes les allégations portées contre lui, il clame son innocence», déclare l’homme de loi.
Coloration des cheveux
Un fait intrigue toutefois les enquêteurs. D’après la description physique que la victime a donnée de ses kidnappeurs, l’un d’entre eux, Anzeer Khodabaccus, avait les cheveux blonds ainsi qu’une barbichette de la même couleur.
Mercredi dernier, apprenant qu’il était recherché par la police, Anzeer Khodabaccus s’est rendu à la police. Ses cheveux étaient teints cette fois-ci en noir et la barbichette a été rasée.
Une parade d’identification a eu lieu. «La fille a tout de suite reconnu Anzeer Khodabaccus mais il nie qu’il soit impliqué dans ce cas», confie un des enquêteurs.
Me Raouf Gulbul, l’avocat d’Anzeer Khodabaccus, déclare : «J’ignore les raisons qui ont poussé mon client à teindre ses cheveux en noir et à raser sa barbichette, mais il ne nie pas que le mardi 5 octobre dernier, il les avait colorés».
C’est sur la base d’un appel anonyme que la police a décidé de vérifier la carte d’identité du suspect. Il avait obtenu cette pièce d’identité la veille du viol. Sur la photo, le suspect avait bel et bien les cheveux et la barbichette colorés.
L’avocat d’Anzeer Khodabaccus nie que son client ait voulu cacher cette information à la police : «Mon client a donné sa carte d’identité volontairement à la police, il n’a jamais voulu cacher cette information. D’ailleurs, il connaît la victime, étant donné que les deux habitent le même quartier».
C’est au mois de décembre 2003 que Shabneez a accepté de sortir avec Gibran Goolfee, alors son ami de quartier. En apprenant la nouvelle de la relation de leur fille, les parents de Shabneez l’ont fortement découragée de continuer à voir le jeune homme, vu qu’elle était encore trop jeune et que les études passaient avant l’amour.
Au mois de mars dernier, la rupture entre les deux a lieu. Quelque temps plus tard, Gibran se fiance à une autre jeune fille.
Ainsi, le jour du kidnapping et du viol allégués, Shabneez était partie récupérer sa photo. «Quand je suis arrivée, Gibran était présent», déclare la victime dans une déposition à la police. Selon son récit, trois hommes sont arrivés dans une voiture. L’un d’entre eux l’a agrippée et l’a forcée à entrer dans le véhicule. Shabneez dit qu’elle est alors tombée sans connaissance. Quand elle a repris ses esprits, dit-elle dans sa déposition, Gibran était allongé sur elle, la violant tandis qu’Anzeer Khodabaccus lui tenait les mains.
Le forfait commis, les quatre présumés agresseurs l’auraient déposée près d’une boutique non loin de chez elle. Elle a relaté sa mésaventure à sa sœur qui lui a conseillé d’en informer ses parents.
Traumatisée par cette mésaventure, Shabneez tente de reprendre le dessus, soutenue par ses proches. Jeudi dernier, en compagnie de son homme de loi, Me Rama Valayden, le père de Shabneez a consigné une déposition au poste de police de sa localité pour tentative d’intimidation.