Le plus ancien lieu de culte de Maurice fêtera ses 200 ans le 16 octobre 2005
Quand on veut qu’une fête soit une réussite, autant s’y préparer à l’avance. C’est ce que se sont dit les membres du comité organisateur du bicentenaire de Al Aqsa, la plus vieille mosquée mauricienne située à Plaine Verte. Les 200 ans seront célébrés le 16 octobre 2005 mais déjà, les organisateurs annoncent une série d’activités pour célébrer comme il se doit l’événement.
Bien que coincée entre les magasins de la rue Dr Hassen Sakir, ex-rue Pagoda, la mosquée Al Aqsa se dresse, fièrement. Pas de cour. La mosquée prend toute la place. Dès l’entrée franchie, on se retrouve dans une grande salle dont le sol est revêtu de carreaux de céramique blanche et verte. Le calme étonnant qui y règne contraste avec l’intense activité de la rue.
Un peu plus loin, des sandales, des chaussures et des savates, sont déposées. Au-delà, on marche pieds nus. C’est la règle d’or dans tous les lieux de culte musulmans. Dans un coin, des hommes discutent à voix basse.
«Environ 1000 à 1200 personnes fréquentent cette mosquée quotidiennement : les habitants de Plaine Verte et les commerçants qui ont des magasins dans la région. Quelque 2000 assistent chaque semaine à la prière du vendredi», nous dit Ayoob Coowar, secrétaire de la mosquée.
Un dédale de couloirs mène à la salle de prière principale, sombre et tapissée de velours rouge et où se dressent de hautes colonnes. Au fond, on peut apercevoir des vestiges du passé, préservés malgré les multiples rénovations : une niche, qui fait écho à la voix du prêtre, et un Mimbar, endroit où celui-ci monte pour prêcher, sont là pour témoigner de la naissance de Al Aqsa.
16 octobre 1805. C’est la date considérée comme celle de la création de cette première mosquée. Cassam Uteem, président du comité organisateur du bicentenaire de Al Aqsa, l’a rappelé lors d’une conférence de presse mercredi dernier. Il était entouré pour l’occasion des 26 membres du comité dans une grande salle blanche du Islamic Cultural Centre.
«La mosquée Al Aqsa fut le premier lieu de culte que fréquentèrent les musulmans venus de gré ou de force à Maurice», a déclaré l’ancien président de la République. Maurice était alors une colonie française connue comme Île de France.
Des pétitions, envoyées par un groupe de musulmans en 1798 et en 1802 aux gouverneurs Malartic et Molière respectivement, demeurèrent sans réponses. En 1805, une troisième pétition envoyée cette fois au gouverneur, le Général Decaen, reçut une réponse positive.
Un terrain d’une superficie de 260 toises et 4 pieds carrés pour la construction d’une mosquée fut acquis pour la somme de 215 francs et 5 centimes par un groupe de musulmans « propriétaires».
Activités à gogo
200 ans bientôt. Un événement à marquer d’une pierre blanche. Un an avant, le comité organisateur a arrêté une liste de huit activités «qui est appelée à évoluer».
La publication d’un ouvrage sur la mosquée Al Aqsa, sous la responsabilité de Cader Kalla, d’Amina Jahangeer-Chojoo, du Dr Muslim Jaumeer et d’autres historiens, est prévue pour août 2005. Une série de conférences publiques sur l’histoire des musulmans à Maurice et leur contribution au développement économique, social et culturel du pays est également à l’agenda ainsi qu’une exposition sur la mosquée Al Aqsa et les autres mosquées mauriciennes.
Ce n’est pas tout. Sont aussi prévus : l’émission d’un ‘Special Commemorative Cover’ avec la collaboration de la Mauritius Post Ltd , la construction d’un minaret à la mosquée , l’institution d’un Al Aqsa Scholarship Scheme pour les enfants défavorisés , trois compétitions destinées surtout aux jeunes pour la mise en place d’un website, le design d’un logo et une compétition de peinture pour les élèves des écoles primaires.
Enfin, le comité organisateur du bicentenaire de Al Aqsa a adressé une requête au ‘National Heritage Trust Fund’ pour que la partie principale et la plus ancienne de la mosquée qui comprend le Mihraab (la niche) et le Mimbar soit décrétée monument historique.
Le comité de direction de la mosquée, qui est représenté au comité organisateur du bicentenaire par Ayoob Coowar, a prévu de son côté des activités qui seront rendues publiques, en temps et lieu.
Dans l’immédiat, la mosquée se prépare à l’intense activité qui va y régner durant le mois du Ramadan.
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