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Médicaments : marge de profit et prix se contredisent

Les pharmaciens veulent à tout prix trouver des remèdes à leurs maux. Jugeant la baisse de leur marge de profit par le gouvernement d’«anticonstitutionnelle», ils comptent la contester en Cour suprême bientôt. Les consommateurs attendent toujours, quant à eux, la baisse du prix des médicaments annoncée dans le budget. Le 11 juin dernier, le ministre des Finances a annoncé une baisse du prix des médicaments par 13,5% à travers la révision à la baisse de la marge de profit des grossistes et des détaillants en médicaments de 27% à 22% et de 14% à 11% respectivement. Ravin Gaya, président de la ‘Pharmaceutical Association of Mauritius’ (PAM) et Sahebdin Mosadeq, président de l’‘Institute for Protection of Consumers’ (ICP) nous donnent des explications.

Q : Les pharmaciens estiment que la baisse de leur marge de profit est anticonstitutionnelle. Vos réactions?

Ravin Gaya : C’est le profit que nous percevons qui nous permet de rouler notre business. Maintenant, avec la baisse de notre marge de profit, certains pharmaciens envisagent de plier bagages car ils se retrouvent en difficulté. Notre conseiller légal, Me Shakeel Mohamed, a trouvé qu’il y avait pas mal de choses anticonstitutionnelles dans le fait que notre marge de profit a baissé. D’abord, il paraît que le gouvernement n’avait pas le nombre de voix qu’il faut pour prendre cette décision. De plus, le ‘Consumer Protection Bill 1998’ qui donne au ministère du Commerce le droit d’appliquer cette décision n’a jamais été ‘gazetted’. Par ailleurs, cette baisse de marge de profit tombe sous la section 8 de la Constitution concernant la ‘Deprivation of Property Act’. Le gouvernement aurait dû nous compenser d’une façon ou d’une autre pour cette baisse de notre marge de profit.

Sahebdin Mosadeq : Les pharmaciens ont le droit de penser ce qu’ils veulent et d’enclencher des actions qu’ils jugent utiles. Mais nous ne pensons pas que les pharmaciens perdent tant que cela avec la baisse de leur marge de profit. Ils exagèrent la situation. D’ailleurs, l’ICP a riposté à leur action en écrivant au ministère des Finances pour demander à ce qu’une enquête soit faite à travers le ‘Management Audit Bureau’ (MAB) sur les prix des médicaments, des produits non-pharmaceutiques et sur les méthodes à travers lesquelles ces prix sont fixés. Cela permettra de voir si les récriminations des pharmaciens sont justifiées et les compenser en conséquence.

Q : La marge de profit des pharmaciens a baissé mais pas les prix des médicaments. Qu’est-ce qui explique cela?

Ravin Gaya : On ne peut pas annoncer une baisse sans avoir acheté le produit. Comment peut-on anticiper une baisse des médicaments alors que les multinationales qui exportent ces produits n’arrêtent pas de majorer leurs prix et que la devise étrangère s’apprécie un peu plus chaque jour? Pour faire une telle chose, le gouvernement aurait dû garantir un prix fixe échelonné sur un certain temps comme cela se faisait jusqu’en 2001. Dans ce cas, le gouvernement accorde un subside sur les médicaments et fixe également le taux de change et le fret. Car actuellement, même si notre marge de profit a baissé et que nous baissons le prix de nos produits pharmaceutiques, le prix de ces derniers à l’importation n’arrêtent pas d’augmenter. De plus, nous sommes forcés de donner des explications au public alors que nous ne pouvons rien faire contre la hausse du prix des médicaments à l’importation.

Sahebdin Mosadeq : Nous nous attendions à ce que le prix des médicaments ne baisse pas car le système de fixation de prix n’est pas bon. Depuis plus de deux ans le gouvernement a décidé de réviser le système de fixation de prix. Auparavant, les prix des médicaments étaient revus tous les six mois à travers le ‘Price Stabilisation Account’. Depuis 2001, les prix sont fixés à la commande et varient toutes les semaines. En juin, le gouvernement a annoncé une baisse de 13,5% du prix des médicaments mais sur les rayons les prix n’ont pas bougé d’un iota. Le ministère du Commerce a alors recommandé aux pharmaciens de baisser leur stock de l’époque par 9% en attendant le prochain stock mais jamais cela n’a été fait. D’un autre côté, le prix du fret et le taux de change des devises étrangères n’arrêtent pas d’augmenter. Le prix des médicaments a connu une hausse de 20% dans les pharmacies.

Q : Y a-t-il une solution pour satisfaire et les pharmaciens et les consommateurs?

Ravin Gaya : Depuis 10 ans on propose des solutions pour alléger le fardeau des consommateurs. Il faudrait introduire un ‘differential mark-up’ sur différents produits qui ne sont pas tous des médicaments. Par exemple, on devrait baisser la marge de profit sur les médicaments pour les maladies non-transmissibles qui nécessitent des traitements à long terme et augmenter cette marge sur les médicaments pour les traitements à court terme et les cosmétiques. Il faut également réintroduire le ‘Price Stabilisation System’ pour avoir le même prix sur une période donnée.

Sahebdin Mosadeq : Il faut réintroduire le ‘Price Stabilisation System’ et vulgariser les produits qui coûtent moins chers provenant de sources d’importation parallèles. Il faut également trouver des moyens pour contraindre les médecins à prescrire des médicaments génériques et autoriser les pharmaciens à donner des médicaments de substitutions aux patients. Des marges de profit différentes pour des types de produits différents peuvent aussi être une bonne chose.

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