Sadev Cooshna est accusé d’enlèvement et d’agression par son épouse. Il clame son innocence
Elle a cru que sa dernière heure était arrivée. Aujourd’hui, Chaya Cooshna, 27 ans, est soulagée mais avoue être traumatisée. La jeune femme allègue que son époux, 43 ans, dont elle vit séparée depuis deux ans l’a enlevée lundi dernier, ligoté à un sapin pendant 30 heures, tailladé sur tout le corps et menacé de la tuer si elle ne revenait pas vivre avec lui.
Arrêté vendredi dernier, le mari, Sadev Cooshna, détenu en cellule policière, a nié les accusations portées contre lui par sa femme.
Mais la jeune femme persiste et signe : «Mon époux est responsable de tout ce dont je l’accuse. Maintenant, je suis traumatisée. J’ai peur pour ma vie». Habillée d’un t-shirt bleu et d’une jupe à fleurs, les cheveux ébouriffés, Chaya fixe le sol d’un air hagard.
Après une pause, elle se met à raconter ce qu’elle appelle sa triste mésaventure. Ce jour – là, la jeune femme obtient une permission de l’usine où elle travaille pour se rendre à St-Pierre pour faire une course. En se rendant à la banque elle se tord la cheville et cherche un taxi car elle a du mal à marcher.
«Au même moment une voiture que j’ai prise pour un taxi-train s’est arrêtée à ma hauteur. J’étais en train de négocier le tarif avec le chauffeur quand deux hommes sont sortis de la voiture. L’un est passé derrière moi et m’a poussée dans la voiture. L’autre s’est assis à côté de moi. À ce moment- là, j’ai reconnu mon époux. Il me menaçait avec un couteau. J’ai eu très peur», raconte-t-elle.
La voiture, selon Chaya, les conduit à Verdun. Là, les trois hommes l’entraînent dans un bois où, d’après elle, ils lui attachent les mains derrière le dos avant de la ligoter à un sapin : «Mon époux m’a demandé si j’allais revenir vivre avec lui ou pas. J’ai dit non. Il m’a alors tailladée un peu partout sur le corps avec son couteau.»
Ensuite, ajoute Chaya, son époux lui annonce qu’il part et qu’il va peut-être revenir pour la tuer. «Je suis restée seule. La nuit est tombée, il pleuvait et il faisait froid. C’était terrible.»
La fuite
Le lendemain, toujours selon la jeune femme, son époux revient sur les lieux toujours armé de son couteau : «Il m’a détachée et m’a emmenée vers une voiture où il a déchiré ma robe sur le devant. Sur le chemin il s’est arrêté à Dagotière pour acheter quelque chose et j’ai réussi à m’enfuir pour trouver refuge chez un habitant de la région qui a appelé la police».
Chaya est transportée à l’hôpital pour se faire soigner avant d’être emmenée au centre SOS Femme de Moka. Elle ne sait pas quand elle regagnera la maison de ses parents à Piton.
Le mariage arrangé entre Chaya et Sadev n’a pas fait long feu. Son époux, selon la jeune femme, ne veut pas travailler et se fait même arrêter pour vol. Des fois, il disparaît pour revenir quelques semaines après sans explications. Chaya décide de se séparer de lui.
«Une fois il a réussi à pénétrer chez mes parents et m’a agressée à coups de hachette.», allègue Chayak, l’expression est douloureuse.
La mère du présumé agresseur de Chaya, Luxumeebye Cooshna, affiche la même expression. Cette habitante de Verdun est triste que son fils ait été arrêté suite aux accusations de sa bru : «Mon fils est innocent de ce dont cette femme l’accuse. Il n’a jamais frappé son épouse durant les quatre années où ils ont vécu sous mon toit».
Monstre ou victime d’une machination? Seule l’enquête policière pourra nous éclairer sur la véritable nature de Sadev Cooshna.