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Veena tailladée par son époux

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Veena, la joue balafrée après avoir été agressée au cutter par son époux

Un seul sentiment se lit dans le regard de Veena : la peur. Cette crainte s’est amplifiée depuis qu’elle a été tailladée au visage par Raj Saulick, son époux, le 29 septembre dernier dans la cour du tribunal de Flacq, alors qu’elle allait déposer en Cour contre celui-ci dans une affaire de coups et blessures. Arrêté, Raj a été libéré sous caution vendredi dernier.

De sources policières, nous avons appris que Raj Saulick, 29 ans, avait été arrêté par la police mercredi dernier. Il a comparu devant le tribunal de Flacq le lendemain. Il est accusé provisoirement de ‘breach of protection order’ et de sodomie.

Veena croyait qu’elle allait retrouver une certaine liberté et la paix intérieure avec l’arrestation de son époux mais tel ne sera pas le cas, dit-elle. Raj a été libéré après avoir fourni une caution.

Lundi dernier, Veena, une habitante de Riche-Mare, Flacq, âgée de 24 ans, a consigné une déposition au poste de police de la localité. Elle accuse son époux de l’avoir sodomisée avant la libération sous caution de celui-ci.

Le lendemain, la jeune femme a consigné une autre déposition au poste de Pope Hennessy à Port-Louis dans laquelle elle accuse son époux d’avoir proféré des menaces de mort contre sa personne avant la libération sous caution de celui-ci. Le couple était en Cour suprême pour la garde de leur fille Samantha, sept ans.

Nous n’avons pas pu avoir une déclaration de Raj Saulick. Mardi dernier, l’un de ses proches, qui s’était présenté comme étant l’un de ses frères, nous a déclaré que Raj n’habitait plus Riche-Mare.

Cette personne nous a aussi déclaré que Veena faisait de fausses allégations contre Raj. Interrogé sur l’agression au cutter dans la cour du tribunal de Flacq, notre interlocuteur devait s’abstenir de tout commentaire.

Lors de notre deuxième visite chez les Saulick, un autre membre de la famille, qui ne s’était pas présenté, devait nous déclarer que Raj n’avait pas de déclaration à faire à la presse.

Veena, une femme marquée. Marquée en son for intérieur par le drame qu’elle vit depuis son mariage et marquée physiquement. Les marques de coups sur le corps de cette femme et la cicatrice encore fraîche sur sa joue droite témoignent de sa crainte de se retrouver en face de son époux qu’elle qualifie de «très violent».

La jeune femme raconte qu’elle a commencé à avoir des problèmes avec son époux, menuisier de son état, après une année de vie conjugale. Elle venait de donner naissance à Samantha : «Il a commencé à me frapper. Je n’avais pas porté plainte à l’époque car je m’étais enfuie de chez moi à l’âge de 15 ans pour aller vivre avec lui».

Devanand, le père de Veena, confirme : «Ma fille avait délaissé le toit familial pour aller vivre en concubinage avec Raj alors qu’elle n’avait que 15 ans. Je n’ai rien fait pour la faire rentrer à la maison car elle avait eu des relations sexuelles avec Raj».

Nez fracturé

De 1997 à 2003, soutient Veena, elle fait le va-et-vient entre le toit conjugal et celui de ses proches parce qu’elle était «battue». Elle ajoute qu’à chaque fois «fami met réconciliation à coz nu zenfan». La situation s’aggrave davantage entre le couple le 24 décembre dernier. «J’avais été admise à l’hôpital de Flacq après avoir été tabassée par mon époux. J’avais eu le nez fracturé», explique Veena.

La jeune femme décide alors de porter plainte pour coups et blessures. Elle a obtenu, dit-elle, plusieurs ‘protection orders’ de la Cour et a même fait un séjour de deux mois dans un centre pour femmes battues à Moka cette année. «Dépi mois août mo pa gagne contact ditou are mo tifi». L’enfant vit avec son père depuis la séparation de ses parents.

Veena croyait être arrivée au bout de ses peines après s’être séparée de son époux mais un autre drame s’est joué le 29 septembre dernier. Elle est tailladée au visage par son époux dans la cour du tribunal de Flacq.

Ce jour-là, Veena explique qu’elle allait déposer en Cour contre Raj dans une affaire de coups et blessures. «Mon époux s’est servi d’un cutter pour m’agresser». Brinda, la mère de Veena, soutient qu’elle a assisté impuissante à toute la scène. «Ma fille a une joue balafrée», souligne-t-elle. Veena, a aussi, ajoute-t-elle, d’autres entailles sur son corps.

Aujourd’hui, Veena se cache chez des proches car elle a la frousse, dit-elle : «Mo per li attack mwa enkor car line déjà menace pu touille mwa».

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La série noire continue

La liste devient kilométrique. Après Sandya Bappoo (sabrée à mort), Majorie Eugène (poignardée fatalement), Veena Ramchundren (défigurée au cutter) et Soonita Bundhun (morte par asphyxie après avoir reçu des coups), voilà un autre nom qui s’ajoute à la longue liste. À 5-Plus dimanche vendredi dernier, la ministre des Droits de la Femme, Arianne Navarre-Marie, a déclaré: «Beaucoup de cas sont rapportés mais je ne sais pas s’il y a une augmentation de cas de violence domestique». La ministre soutient également qu’«au niveau du ministère, nous encourageons les femmes à dénoncer les maris violents et les cas de violence domestique car nous avons des structures qui sont là pour les accueillir». La ministre ajoute, cependant que beaucoup de femmes ont peur du qu’en - dira-t-on et que c’est pour cette raison qu’elles ne dénoncent pas leurs époux violents.

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