C’est chose faite. Maurice pourra importer des matières premières des pays autres que ceux de l’Afrique et les États-Unis pour fabriquer des produits destinés au marché américain. Cela grâce à l’obtention, après d’intenses lobbyings auprès du congrès américain, de la clause ‘Third Country Fabrics’ de l’African Growth and Opposrtunity Act (AGOA). Mais, pour Jayen Cuttaree, cette dérogation « n’est pas une finalité» en soi.
Le ‘Third Country Fabrics’ est une dérogation qui permettra à Maurice d’importer des matières premières des pays autres que ceux du continent africain et de les utiliser pour la fabrication de produits destinés à être exportés aux États-Unis sous l’AGOA. Avant, pour bénéficier de l’AGOA, Maurice ne pouvait importer ses matières premières que des pays africains.
Le ministre Jayen Cuttaree, qui a appris hier matin la bonne nouvelle, alors qu’il était en transit à Dubayy en partance en mission premierministérielle au Koweït, est un homme heureux. Mais il tient quand même à être réaliste. Il sait que le ‘Third Country Fabrics’ est valable pour une année et renouvelable.
Pour lui «le Third Country Fabrics n’est pas une finalité » pour notre zone franche, même si cela va apporter «une bouffée d’oxygène au secteur textile». Jayen Cuttaree est conscient que cette dérogation ne «tiendra pas plus de trois ans, ce qui nous poussera à aller encore plus vite pour attirer des investisseurs dans le domaine des ‘spinning mills’» La dérogation «n’est pas dans nos intérêts, car elle n’est pas éternelle».
Pour sa part, le porte-parole économique du Parti Travailliste, Rama Sithanen, déclare que si la démarche pour obtenir la dérogation avait été effectuée il y a deux ans, les usines de la zone franche n’auraient pas perdu autant d’argent et licencié des employés. Il souhaite que cet atout avantage notre zone franche.
«À mon avis, si Maurice avait fait la demande avant pour bénéficier du ‘Third Country Fabrics’, des milliers d’employés de la zone franche n’auraient pas perdu leur emploi», a-t-il dit à 5-Plus, hier après la rencontre avec la presse.
Voir aussi l’interview de Rama Sithanen en page 8, réalisée vendredi matin, avant que le congrès américain ne vote en faveur du ‘Third Country Fabrics’ pour l’île Maurice.