Photo de gauche: Le président de la République, sir Anerood Jugnauth, et son épouse Sarojini saluant le vicaire général Jean-Maurice Labour après la messe
Que s’est-il donc passé? Le Premier ministre et le leader de l’Opposition n’étaient pas présents, comme à leur habitude, à la messe annuelle de la Saint-Louis mercredi dernier. Pour le vicaire général Jean-Maurice Labour, «cette absence, dans le fonctionnement habituel de nos politiciens, est un signal clair par rapport à une section de la population.»
Paul Bérenger et Navin Ramgoolam avaient été invités, comme chaque année, à assister à la messe de la Saint-Louis. Leur absence cette fois n’est pas passée inaperçue dans la mesure où ils étaient, selon le père Labour, présents à cette célébration les années précédentes.
«Le Bureau du Premier ministre a envoyé une lettre pour informer l’évêché que les autorités seraient représentées cette année par le président de la République et le lord-maire. Quant au leader de l’Opposition, il n’a pas donné signe de vie. Il faudrait peut-être leur demander pourquoi ils n’étaient pas présents», déclare le père Labour.
Nous avons essayé d’avoir une explication de Paul Bérenger sur les raisons de son absence à la messe du diocèse mais il n’était pas disponible. «Le PM se rend à cette messe chaque année, il devait avoir un sérieux empêchement pour ne pas y aller», nous a déclaré un officier du Bureau du Premier ministre.
Nous avons également essayé en vain d’avoir une explication de Navin Ramgoolam.
Si le Premier ministre et le leader de l’Opposition ont brillé par leur absence, le président de la République, Anerood Jugnauth, ainsi que son épouse, Sarojini, étaient bel et bien présents. Le vice-président, Raouf Bundhun, les ministres Ariane Navarre-Marie, Emmanuel Leung Shing, le député Gérard Grivon, le lord-maire Tirat Mossun ont également assisté à cette messe.
L’invitation des politiciens à cette messe découle, selon le père Labour, d’une «vieille tradition datant de la chrétienté, l’époque où l’Église était religion d’État.»
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Appel aux hommes «justes» et de «bonne volonté»
Être à l’image de St Louis n’est pas une mince affaire. Pourtant, le père Gérard Sullivan veut y croire. Dans son homélie, il a fait un appel «aux hommes d’Église, à ceux qui se trouvent aux plus hautes instances du pays et à ceux qui se trouvent aux quatre coins de l’île», à ces «hommes justes et de bonne volonté» pour qu’ils continuent à «œuvrer pour le bien du peuple.»
Pour le père Sullivan, des «justes, il en existe à Maurice, de tous les bords et de tous les partis. Il faudrait qu’ils se mettent ensemble pour maintenir entre nous le dialogue, c’est le seul moyen de construire la société.» Il voudrait d’ailleurs «planter un arbre de dialogue sous lequel les gens pourront se rencontrer et œuvrer ensemble pour le pays.»
Le père Sullivan s’est dit «frappé» par l’image de St Louis, s’asseyant sous un chêne près de son château à Vincennes «pour rendre la justice.» St Louis, patron du diocèse, a vécu de 1214 à 1270. Il a été roi de France sous le nom de Louis IX. Saint-Louis a frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété et sa grande charité envers les pauvres.
La messe de la Saint-Louis mercredi dernier était présidée par Mgr Piat. Presque tous les prêtres du diocèse y assistaient. Mgr Ian Ernest, évêque de Maurice, ainsi que France Cangy, le modérateur de l’Église presbytérienne, étaient également présents à cette célébration.