La joie ne sera pas au rendez-vous pour la veuve, en ce 14 janvier, jour du nouvel an hindou. Ce jour-là, elle se rendra sur la tombe de son époux Rajesh pour y déposer des gerbes afin de commémorer le septième anniversaire de sa mort. Elle déplore que le procès en appel des présumés «meurtriers» de son mari n’ait toujours pas été entendu.
L’attente devient de plus en plus pénible pour Bindu Ramlogun. La charge qui pesait sur des officiers de la Major Crime Investigation Team dans le cadre de la mort de son mari Rajesh en détention policière avait été rayée, mais le Directeur des poursuites publiques avait fait appel du jugement. Cependant, le procès en appel à l’encontre des policiers en question n’a toujours pas été entendu.
Ce que déplore vivement Bindu Ramlogun : «Mes enfants et moi vivons un véritable calvaire depuis sept ans. On ne sait toujours pas où on en est avec le procès en appel. J’avais eu du courage lorsque le DPP avait annoncé qu’il allait faire appel mais on ne sait toujours pas quand l’affaire sera prise. Je précise qu’on m’a arraché mon époux tragiquement. Cela fait sept ans que nous réclamons justice. Et je constate qu’il y a toujours des cas de brutalités policières.»
Rajesh Ramlogun avait été arrêté pour complicité dans le meurtre des belles-sœurs Jhurry en 2006. Il est mort peu de temps après son arrestation, après qu’il aurait été victime de brutalité policière. Demain, lundi 14 janvier, jour de l’anniversaire de sa mort, Bindu Ramlogun compte organiser une grande séance de prière à la mémoire de son époux avant de se rendre sur sa tombe pour y faire un dépôt de gerbes. Mais au-delà de cette commémoration, il y a une famille qui souffre et qui réclame justice.
L’argent obtenu du gouvernement pour compenser la perte tragique de son époux ne remplacera jamais Rajesh, précise Bindu Ramlogun : «Je pleure à chaque fois que je pense à mon époux. Il n’y a plus de fête dans notre famille. Cela fait sept ans que nous attendons que justice soit faite. L’argent obtenu comme compensation du gouvernement m’aide pour assurer l’avenir de mes enfants.»
Entre-temps, dit-elle, ses enfants et elle survivent à ce drame tant bien que mal : «Nilesh, mon aîné, âgé de 20 ans, est à l’université où il étudie l’architecture. Nitesh, 19 ans, suit des cours dans l’hôtellerie. Ma fille Vridhi, 11 ans, entame la Form I cette année. Leur père leur manque. Ce n’est pas évident pour moi de cumuler les rôles de père et de mère. Mais aujourd’hui, je ne vis que pour mes enfants. Et dire que Rajesh aurait eu 50 ans s’il était toujours de ce monde. Est-ce qu’on saura la vérité un jour sur les circonstances de sa mort ?» Elle espère de tout cœur que ce sera le cas…