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Les Mauriciens accros… ou pas

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Aurélie Leste, Jean Maurice Valéry, Jonathan Legrand et Yunish Boodhun utilisent tous, à des degrés divers, le Short Message Service.

Le service de messages fête un anniversaire important… et prendrait même un petit coup de vieux. Petit tour d’horizon à travers les moeurs, sur ce moyen de communication.

«Hap bday le SMS.» Pianoter ce message sur son téléphone ne prend que quelques secondes. Vous y arrivez presque les yeux fermés. C’est normal. Le texto – ou le Short Message Service (SMS) – fait partie de votre vie depuis plusieurs années. C’est un moyen de communication rapide et peu coûteux – quoique pas tant que ça depuis le budget 2012. Ce service a fêté ses 20 ans d’existence le 3 décembre. Mais comment est né le premier SMS ? Et que pensent les Mauriciens à ce sujet ?

Il s’agit en fait d’une belle histoire de Noël de geeks. Eh oui, c’est un certain Neil Papworth, ingénieur de 22 ans, habitant la ville de Newbury, en Angleterre, qui en est le créateur. En 1992, cet employé de la société Sema Group fait parvenir à un collègue, travaillant chez Vodafone, un message où il était inscrit : «Merry Christmas». C’est ainsi que débute une happy story qui changera, du tout au tout, la façon d’utiliser un téléphone et de communiquer à travers le monde… dont Maurice !

Yash Ramchurn n’oubliera jamais le premier texto qu’il a envoyé : «Il était destiné à ma copine, Anusha.» Le jeune homme s’est payé son premier téléphone mobile à l’âge de 13 ans : «À cette époque, peu de personnes en possédaient. Mais moi, j’ai économisé pour en acheter deux. Un pour moi et un autre pour ma copine.» C’était un moyen de se parler discrètement. Car à l’époque, les parents des tourtereaux n’approuvaient pas tout à fait leur relation, explique le jeune homme. De plus, les textos étaient gratuits.

Plus de dix ans plus tard, les deux amoureux poursuivent leur histoire, certes librement, mais toujours à l’aide du SMS : «On n’arrive pas à se voir très souvent. Du coup, on s’écrit beaucoup, surtout le soir.»

Des messages qui s’envolent d’un portable à l’autre, d’un pays à l’autre. À l’instar de l’histoire de Magali. Cette mère s’est mise aux SMS pour réduire les kilomètres qui la séparent de sa fille. À 55 ans, elle dit être «trop vieille» pour apprivoiser les nouvelles technologies. Néanmoins, elle fait un «effort suprême» pour rester en contact avec sa fille qui étudie en Angleterre : «Ça coûte trop cher d’appeler tous les jours !». C’est donc grâce à un téléphone basique qu’elle garde contact avec sa fille.

Mais ne lui parlez pas de «chatter», sur Facebook ou Skype, elle estime avoir déjà fait beaucoup pour son âge ! Pourtant, ces options, ainsi que les applications pour Smartphone qui, grâce au Wi-fi, permettent d’échanger des messages gratuitement, lui permettraient de communiquer avec son enfant à de meilleurs prix. C’est d’ailleurs ce que pense Jonathan Legrand : «Avant, j’utilisais beaucoup les SMS. Mais maintenant, avec le chat et les e-mails disponibles sur mon téléphone, j’utilise moins ce service.»

Aurélie Leste, préfère, elle, les coups de fil : «Les textos sont très chers, aujourd’hui. Cependant, ça permet de garder contact. Je préfère toutefois téléphoner. C’est plus direct.» Son premier texto était pourtant un moment de découverte : «Il s’agissait du message de bienvenue de l’opérateur. J’avais dix ans. Je n’ai jamais pu le lire car je l’ai effacé par mégarde. Je ne savais pas ce que delete signifiait.»

Pour sa part, Yunish Boodhun se souvient de son fameux «3310», le téléphone le plus solide de tous les temps ! Quant à Jean Maurice Valéry, il préfère ne pas fouiller dans sa mémoire. Les SMS et lui, ça fait deux : «Pour les choses urgentes et pratiques, ça peut servir mais pas pour avoir des conversations. Car on envoie des messages sans vie qui sont souvent mal compris. Cela peut provoquer des disputes.» Et d’ajouter, «avec le SMS, on a le temps de réfléchir, de mentir, de sortir des réponses toutes faites. Je trouve qu’un appel reste plus authentique.» Jean Maurice en envoie «genre, une fois par semaine.» Son dernier message n’était certainement pas : «Hap bday le SMS».

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