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L’utilisation commune des toilettes provoque un meurtre

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Parveen pleure la disparition de son époux Amichand.

Lors d’une énième dispute, ces deux voisins en sont venus aux mains. L’un a été sérieusement blessé au pied alors que l’autre a été mortellement agressé. Si la femme de la victime attribue ce drame à l’utilisation commune des toilettes, les proches du présumé agresseur avancent que celui-ci ne pouvait plus supporter les «provocations» de la victime.

Leurs conditions de vie sont loin d’être parfaites. Ces six familles qui louent des bicoques en bois à la rue Ruisseau-des-Créoles, à Port-Louis, connaissent de nombreuses difficultés liées à leurs habitations mais l’une des plus dures c’est qu’elles sont obligées de partager les mêmes toilettes et salle de bains. Une situation qui pèse lourdement sur ces 23 personnes, dont la plupart sont des enfants. Elle aurait fini par provoquer un meurtre dans la soirée du jeudi 6 novembre.

Lors d’une dispute autour de l’utilisation des toilettes, deux voisins, Amichand Rughooa, 34 ans, et Brian Lacloche, 25 ans en sont venus aux mains. Si Brian Lacloche s’en est sorti avec une vilaine entaille au pied, causée par un sabre, Raghooa Amichand, lui, a eu moins de chance. Il a rendu l’âme à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, deux heures après avoir été agressé au sabre également par son voisin.

Parveen Bacsoo-Rughooa, l’épouse de la victime, revient sur les circonstances du drame. «Nous louons ce deux-pièces depuis septembre 2011. Nous avons toujours eu des problèmes avec ceux qui habitent la même cour que nous. Le problème c’est que nous sommes 23 personnes à utiliser les mêmes sanitaires. Mais personne ne veut les nettoyer. Mon mari et moi sommes les seuls à le faire. Quand on parle aux autres pour qu’ils participent au nettoyage des toilettes et de la salle de bains, ils refusent. C’est ainsi que les disputes éclatent. C’est ce qui s’est passé une fois de plus jeudi soir», confie Parveen, tristement.

Provocation

Selon elle, son époux ne supportait plus de vivre dans de telles conditions. « Il voulait tout simplement un minimum d’hygiène. Mais cela lui a coûté la vie», pleure la jeune veuve, atteinte d’une paralysie depuis deux ans et qui touche une pension d’invalidité. Son monde s’est écroulé en une fraction de seconde en ce jeudi fatidique. Elle peine à comprendre comment un acte aussi horrible a pu se produire.

Toutefois, les proches de Brian Lacloche livrent une autre version des faits. Selon eux, Amichand Rughooa les aurait toujours «provoqués» et ce, depuis qu’il avait emménagé. «Il cherchait toujours la bagarre. Il passait 30 minutes dans les toilettes à chaque fois alors que les enfants doivent attendre pour faire leurs besoins, ce qui n’est pas normal. On vit ici depuis six ans et on n’a jamais eu de problème de voisinage. Notre vie est devenue un enfer depuis que ce couple a emménagé ici», souligne la sœur du présumé agresseur.

Notre interlocutrice avance, par ailleurs, que son frère a agi en légitime défense lors de cette bagarre qui a viré au drame. «Amichand a couru derrière lui, avec un sabre à la main. Lorsque Brian a essayé de se défendre, l’autre lui a infligé un coup de sabre au pied avant que la bagarre ne se poursuive. Mon frère n’a fait que se défendre. Il n’est pas un criminel», affirme-t-elle. Brian Lacloche devait convoler en justes noces en janvier. Mais maintenant qu’il est derrière les barreaux, son mariage risque d’être reporté. Et pour longtemps, car une charge d’homicide pèse sur lui.

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