Mariane Ermio, ex-employée de la Chemiserie Mauricienne
La série noire continue dans le secteur de la zone franche. Après la fermeture de l’usine Ere Lingerie de la Tour Koenig, c’est au tour de la Chemiserie Mauricienne de mettre la clé sous le paillasson. Les retombées de cette fermeture : 65 employés se retrouvent sur le pavé et attendent, la crainte au ventre, le jugement du ‘Termination Contract of Service Board’ qui déterminera si oui ou non ces personnes auront droit à une compensation.
Bien que son unique fils Nicholas soit déjà marié - il n’est donc plus à sa charge - Mariane Ermio, une habitante de Port-Louis, dit que sa situation financière est précaire. Âgée de 41 ans et ayant travaillé dans cette usine depuis huit années, Mariane nous avoue que même si ce métier ne lui rapportait pas beaucoup, le chèque qu’elle touchait à chaque fin de mois la dépannait quelque peu.”Mon mari est maçon; c’est un travail qui ne rapporte pas beaucoup vu que les clients se font rares. Il y a un mois de cela, c’est sur ma paye qu’on s’est fiés pour payer l’électricité et les autres factures; je ne sais pas où l’on sera dans quelque temps si rien n’est fait”. Quant à Michelle, sa situation ne diffère nullement de celle de sa collègue. Employée par cette usine depuis 21 ans, elle nous avoue que la nouvelle de l’a fermeture la horriblement bouleversée: “Étant séparée de mon mari depuis 29 ans, je dépends de mon seul salaire pour subvenir aux besoins du ménage. Mon unique fils, Henry, m’aide actuellement à survivre en cultivant des légumes, mais cela ne nous rapporte pas beaucoup”. Tout comme ces deux femmes, il y a 63 autres employés qui se trouvent dans cette même situation désastreuse. Si le ministre du Travail, Showkutally Soodhun, ne trouve pas une solution rapide à ce problème, c’est certain qu’avec le temps, la situation financière de ces personnes empirera, ce qui mènera à un lent mais certain appauvrissement de plusieurs familles.
Tous les ex-employés de la Chemiserie Mauricienne se donneront rendez-vous le 15 avril devant la Cour industrielle. C’est à cette date que le verdict concernant l’augmentation que les employés déclarent n’avoir pas obtenue depuis deux ans sera connu. Interrogée, leur syndicaliste, Jane Ragoo, estime que cette augmentation est un droit que les employeurs ont bafoué:”Je pense qu’il serait plus opportun que, dans le futur, le ministre du Travail ait le pouvoir de poursuivre lui-même les patrons qui commettent des infractions”. Interrogé par 5-Plus, Bisham Juddoo, l’un des propriétaires de l’usine, a affirmé n’être au courant de rien concernant cette affaire. D’autre part, à vendredi, nous avons en vain essayé de prendre contact avec Radha Juddoo.