La Health & Safety Manager en compagnie de Corine Robert, la responsable relations publiques et stratégie marketing pour Grand-Baie La Croisette.
Après 18 ans dans la force policière, cette maman de deux enfants n’a pas hésité à quitter son emploi pour faire carrière dans le bâtiment. Rencontre…
Le chantier de Grand-Baie La Croisette est gigantesque. 24 000 m² réservés aux boutiques, une surface de 5 000 m² pour des bureaux de haut standing, 5 000 m² pour une esplanade qui accueillera de futurs événements, plus de 50 appartements luxueux, entre autres… Et en ces lieux où s’activent des dizaines et des dizaines d’ouvriers, quelques grues surplombent le terrain qui donne vie à d’immenses murs et autres espaces.
Dans ce dédale de béton, on croise essentiellement des hommes. Les travailleurs sont des hommes, les chefs de chantier sont des hommes. À 100 %. Pourtant, les femmes sont là. Du moins une poignée. Sur quelque 600 employés de l’entreprise qui se charge de donner vie à Grand-Baie La Croisette, on dénombre quelques femmes qui n’hésitent pas à mettre la main… dans le ciment.
Parmi elles : Souvita Jhurry, Health & Safety Manager. Casque vissé sur la tête, tenue appropriée et chaussures de circonstance, entre autres petits détails qui sont de rigueur sur le chantier, la jeune femme se faufile entre les monticules de terre et de roches çà et là, n’hésitant pas à se frayer un chemin dans la boue quand il le faut ou encore à enjamber les échafaudages pour pouvoir se rendre là où elle veut.
Partout où elle passe, on la salue, et à chacune de ses remarques, qu’elle lance à haute voix : «La ceinture de sécurité», et autres signes qu’elle fait aux employés, ces derniers s’exécutent tout de suite. Ses collègues sont essentiellement masculins. Mais, elle, se sent comme un poisson dans l’eau : «Il ne faut pas jouer avec la sécurité. Et c’est mon rôle de veiller que tout se passe bien et que les règlements sont respectés.»
«Madame sécurité»
Et voilà deux ans qu’elle supervise d’une main de chef les opérations de sécurité sur le chantier : «C’est vrai que je suis entourée de beaucoup plus d’hommes que de femmes. Mais au fil de ces deux dernières années, il y a des liens qui se sont tissés entre le personnel, que ce soit entre les ouvriers ou les différents cadres impliqués dans ce projet». Jai aussi un great boss «Marc Brooks»,explique «la madame sécurité», comme on l’appelle.
Si elle se sent à l’aise dans son métier, c’est que Souvita a pu, grâce à son métier de policière qu’elle a exercé pendant 18 ans, se forger un caractère bien trempé, capable de faire face à n’importe quelle situation : «J’étais très heureuse dans la force policière. J’ai travaillé, entre autres, dans différents postes de police, à l’aéroport ou encore au Traffic Branch, mais le boulot était très prenant et comme mon époux Anil travaillait à un moment dans le secteur de l’hôtellerie, on n’avait pas vraiment le temps pour s’occuper de nos enfants.»
En effet, Souvita est l’heureuse maman d’Ashiyana, 15 ans, et Ayush, 10 ans, ses rayons de soleil dans la vie. Et ce n’est pas parce qu’elle évolue dans un monde d’hommes et qu’elle est très exigeante, voire très pointilleuse, sur son lieu de travail, qu’elle ne fond pas devant le sourire de ses enfants. Elle ne le cache pas : «Je suis et je reste une femme. Ce n’est pas parce que j’évolue dans un univers principalement masculin que je ne dois pas être féminine.»
Et Souvita a su parfaitement adapter sa tenue à sa féminité : «Je me maquille et j’essaye de m’adapter à la réalité du terrain.» Le terrain d’ailleurs, elle adore. La moitié de son temps, elle parcourt le chantier. Elle enfile bottes et autres accessoires et va vérifier que les précautions sont prises et que la sécurité, entre autres sont en conformité avec les lois du travail en vigueur. Aujourd’hui, épanouie et heureuse, surtout lorsqu’elle voit le chantier progresser – à hauteur de 87 % en terme d’avancement des travaux –, elle ne peut cacher sa satisfaction pour son métier qui, pour elle, dépasse le clivage homme-femme…