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Adepte de karaté, elle tabasse sa voisine à mort

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Oumadevi Gokhool répond d’une accusation provisoire d’assassinat.

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La victime a été rouée de coups avant d’être abandonnée dans un champ de cannes.

Elle soupçonnait Oomawtee Basdeo d’être la maîtresse de son père. Pour se venger, cette adepte du karaté se serait acharnée sur celle-ci à coups de poing et de pied. La victime a rendu l’âme à l’unité des soins intensifs de l’hôpital SSRN.

Des lettres anonymes dénonçant l’infidélité de son père auraient éveillé la curiosité et la colère d’Oomadevi Gokhool, plus connue comme Sonah. Cette jeune femme de 28 ans voulait, coûte que coûte, découvrir l’identité de celle avec qui son père entretenait une relation extraconjugale. Le dimanche 13 mai, lorsqu’elle a vu sa voisine Oumawtee Basdeo dans la voiture de son père Rajen Gokhool, roulant en direction de Montagne-Longue, son sang n’aurait fait qu’un tour. Pour elle, il n’y aurait plus de doute : c’est cette femme qui était la maîtresse de son père.

«Sonah et sa mère faisaient de la marche à pied tôt le matin du 13 mai quand elles ont vu ma sœur en compagnie de Rajen Gokhool. Elle avait manqué l’autobus qu’elle prend à 6 heures chaque matin et Rajen Gokhool lui a donné un lift car il allait vers Montagne-Longue. Dans l’après-midi du même jour, Sonah a agressé ma sœur à sa descente d’autobus. Elle lui reprochait le fait d’entretenir une relation avec son père en se basant sur le fait qu’elles les avaient vus ensemble le matin. Mais c’est totalement faux, ma sœur n’avait pas de liaison avec Rajen», explique Manoj Basdeo, le frère de la victime.

En effet, persuadée que sa voisine avait une liaison avec son père, Sonah Gokhool aurait décidé de lui donner une bonne leçon. Adepte de karaté, elle aurait agressé Oumawtee Basdeo en pleine rue, notamment en utilisant cette technique de combat, avant de l’abandonner dans un champ de cannes. «C’est un habitant de la localité qui a vu ma sœur, grièvement blessée, dans les champs et m’a prévenu. Une fois sur place, j’ai vu ma sœur complètement défigurée, portant des traces de blessures partout. Mon neveu l’a alors conduite à l’hôpital. Mais, malgré les soins, elle a rendu l’âme dans l’après-midi du 24 mai. Avant de mourir, elle a pu expliquer les circonstances de son agression à la police et a désigné Sonah Gokhool comme étant celle qui l’avait agressée», soutient Manoj d’une voix cassée par le chagrin.

Demande de pardon

Arrêtée par la police, la présumée meurtrière a déclaré aux enquêteurs qu’elle avait effectivement tabassé Oomawtee Basdeo qu’elle soupçonnait d’être la maîtresse de son père, mais sans intention de la tuer. Elle a été présentée en cour de Pamplemousses le vendredi 25 mai où une charge provisoire d’assassinat a été logée contre elle. La police ayant objecté à sa remise en liberté conditionnelle, la jeune femme est retournée en cellule policière. Contacté, le père de la jeune femme, Rajen Gokhool, n’a pas souhaité faire de déclaration sur cette affaire et sur sa prétendue liaison avec la victime. Son épouse, très affligée par ce drame, s’est également murée dans le silence.

Pourtant, les Basdeo et les Gokhool sont des familles qui se fréquentent depuis toujours et n’auraient jamais eu de différend jusqu’à ce jour fatidique du dimanche 13 mai. «Cette famille a assisté à tous les mariages qui ont eu lieu chez nous. Nous nous respectons et nous nous saluons toujours quand nous nous croisons. La façon dont les choses ont dégénéré est déplorable. Après l’agression de ma sœur, Rajen et sa fille sont venus implorer son pardon sur son lit d’hôpital. C’était vraiment pitoyable de voir Sonah accrochée au lit de ma sœur pour implorer son pardon», souligne notre interlocuteur.

Aînée d’une fratrie de sept enfants, Oomawtee Basdeo, 58 ans, travaillait comme réceptionniste à Rose-Hill. Célibataire, elle avait fait le choix, selon ses proches, de ne pas se marier afin de mieux s’occuper de son père et de sa mère âgés de 82 et 76 ans respectivement. «Elle ne s’est jamais intéressée au mariage. Elle se consacrait plutôt à des sessions de prières. Elle travaillait six jours sur sept et avait un seul jour de congé par semaine, chaque jeudi.»

Avant de mourir, elle a tout de même pu réaliser l’un de ses plus grands rêves : rendre visite à sa sœur qui vit en Angleterre en 2007.

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