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Elle s’appelait Stacey…

Elle n’avait que 17 ans et toute la vie devant elle pour réaliser ses rêves, ses projets. La jeune Stacey Henrisson venait d’hériter de biens qui s’élevaient à plusieurs millions et son avenir, du moins financier, était assuré. Elle aurait pu faire toutes les choses qu’elle aimait autant de fois qu’elle le voulait – faire des photos, nager parmi les requins, élever des animaux, entre autres. En plus, elle était, semble-t-il, assez brillante à l’école et plutôt mignonne. Elle avait tout pour mener une belle vie.

Sauf que sa vie était loin d’être belle jusqu’ici. Ballottée entre son père et sa mère depuis leur divorce quand elle avait 7 ans, elle avait dû faire face aux épreuves de la vie très jeune et côtoyait vraisemblablement des gens peu recommandables, comme son beau-père Jayraj Sookur. Un beau-père avec qui elle aurait eu des relations sexuelles – derrière le dos de sa mère qui aujourd’hui défendrait son époux bec et ongles –, qui aurait abusé sans scrupules de sa jeunesse et de sa naïveté. Et, surtout, un beau-père qui, paraît-il, lorgnait son héritage et l’aurait tuée dans l’espoir de mettre la main sur le magot.

Voilà comment, à 17 ans, Stacey a vu sa vie lui être arrachée de manière horrible, brutale. Elle aurait été étouffée par son beau-père avec un oreiller, son corps a été enveloppé dans du plastique avant d’être balancé dans un ravin à Plaine-Champagne. Mais quel terrible destin pour une si jeune fille, une jeune fille qui aurait eu les moyens de réaliser tous ses rêves, de mener à bien tous ses projets ! Qui aurait pu réussir sa vie.

Mais combien de «Stacey» – qui du haut de ses 17 ans était à peine sortie de l’enfance – y a-t-il encore à Maurice, de petites ou jeunes filles qui sont maltraitées, violentées, manipulées par des proches adultes ? Il est vrai qu’elles ne sont pas toutes héritières à millions et ne finiront pas toutes dans un sac en plastique au milieu des bois, mais leurs vies sont irrémédiablement brisées après avoir subi des atrocités – viol, agression physique ou morale – de la part d’un proche, de quelqu’un qui aurait dû les protéger.

On peut toujours dire dans les cas de relations sexuelles, qu’elles sont consentantes. Mais dans quelle mesure une fillette ou une adolescente peut-elle consentir à avoir des rapports avec un adulte proche ou autre ? D’ailleurs, dans une récente interview dans 5-Plus dimanche, la psychologue Mélanie Vigier de Latour-Bérenger affirmait que «les enfants ne peuvent offrir leur consentement à une activité sexuelle en connaissance de cause» et déclarait que l’abus sexuel, selon l’Organisation mondiale de la Santé, est «l’exploitation sexuelle d’un enfant qui implique que celui-ci est victime d’un adulte ou d’une personne sensiblement plus âgée que lui, aux fins de la satisfaction sexuelle de celle-ci».

Toutes les semaines, on entend des cas d’enfants qui ont été victimes d’abus sexuels mais aussi de maltraitances diverses, qui sont même tués. Et cela nous révolte, nous angoisse. Mais que se passe-t-il dans la tête de ceux qui commettent ces horreurs ? Pourquoi y en a-t-il autant ? Notre société est malade, du moins il y a beaucoup de malades dans notre société. C’est pour cela qu’il nous faut être très vigilants ; très vigilants pour protéger nos enfants, nos neveux, nièces, petits voisins, voisines, savoir détecter les signes d’abus en tout genre. Ne fermons pas les yeux, ne nions pas l’évidence. Ne laissons pas nos enfants à la merci de monstres qui risquent de briser leur avenir, leur vie à jamais.

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