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Décès de Gérard Cimiotti : l’hommage de son fils Pascal

Le musicien a côtoyé des stars mais sa famille avait une place spéciale dans son coeur.

Les larmes et la musique pour se consoler. L’inévitable homme au piano nous a quittés vendredi dernier, emporté par un sale cancer qu’il combattait depuis un moment. Son fils Pascal, lui aussi vieux routier de la musique locale, évoque un homme, une fierté, un artiste et, bien sûr, un père.

«Quand on me dit que je suis son fils, j’en suis fier.» Pascal Cimiotti, 42 ans, batteur de l’incontournable groupe Firehawks et directeur de Musik Connexion Ltd, pleure aujourd’hui la mort de son père. Gérard Cimiotti, 75 ans, est décédé, vendredi dernier, des suites d’un cancer. Maladie qu’il combattait depuis plusieurs années. Il laisse derrière lui un riche héritage musical depuis les années 60, avec ses amis Karl Brasse, Cyril Ramdoo, Robert Duvergé et tellement d’autres. 

 

Sa maison, à l’avenue Victoria, Quatre-Bornes, a vu passer un nombre incalculable d’artistes de tous âges, de toutes les générations, sous la houlette de cet homme au piano, compositeur depuis les années 60. Et l’un des premiers, c’est son fils Pascal, aujourd’hui âgé de 42 ans, et surtout batteur du groupe Firehawks, célèbre dans le milieu musical local. 

 

Le cadet du trio Cimiotti (Thierry, Pascal, Annabelle) évoque sa découverte musicale. «Je devais avoir 6 ans. Il répétait pour un énième concert. Je me suis approché de lui. Il m’a dit de répéter comme il faisait. C’est ainsi que ça a commencé.» Pensif, Pascal Cimiotti évoque d’ailleurs ces moments entre père et fils. «Je le suivais partout, j’aimais cette ambiance festive. Et pendant qu’il répétait en studio, je me suis retrouvé plusieurs fois à dormir sur le grand piano. Depuis tout petit, je me suis imprégné de son univers.»

 

Gérard Cimiotti, époux de Vianney, prendra son fils Pascal sous son aile musicale lorsque celui-ci sera au collège du St-Esprit. «Ça ne l’a pas dérangé lorsque je me suis mis à la batterie pour le groupe du collège (rires). Ce qu’il voulait le plus, c’est nous aider. C’était tout le temps des conseils.»

 

Plus tard viendra le projet Firehawks, le succès populaire. Gérard Cimiotti n’en démord pas, et facilite la tâche au groupe de Pascal. «Aider, aider et aider. Mon père était un vrai facilitateur. Toutes ces fois où l’on devait jouer – mariages, fêtes, etc. – il mettait tous les instruments dans son camion, les transportait pour nous. Sans rien demander, même pas un sou. C’était presque trop facile ! Mais avoir un père qui se démenait autant pour nous tous, ça ne pouvait que nous toucher.» 

 

L’homme au clavier n’oubliait pas pour autant son autre passion : la famille. «Il trouvait du temps pour nous et c’était un vrai papa gâteau qui faisait tous nos caprices.» Le reste n’est que fierté. «Un artiste avec une décoration de la reine ? Je crois qu’il est bien le seul.» Le nom Cimiotti ? Fierté aussi. «Je suis heureux d’être le fils d’un artiste. Marcher sur les pas d’un homme aussi apprécié ne peut être que fierté.» 

 

Le dernier moment, ce sera le concert pour les 75 ans de l’artiste. «Il a tout donné pour ce concert. Après, il n’a plus vraiment touché à son clavier.» Le cancer de la prostate, devenu plus tard un cancer généralisé des os, aura eu raison de lui. Adieu à l’artiste, adieu au père. 

 

Une vie dansante

 

Rencontres, amitiés, récompenses. Et, bien sûr, de la musique ! Pianiste autodidacte, né un 2 novembre, Gérard Cimiotti se fera un nom dans les années 60 et 70. Il anime alors mariages, réceptions et night clubs (le Magic Lantern, notamment) aux quatre coins du pays. En 1971, il s’implante à Quatre-Bornes, où il aménage un studio, qu’il rendra aussi populaire que lui. Tandis qu’il continue, avec son clavier et ses potes Robert Duvergé, Claudio Cassimally, Cyril Ramdoo, Karl Brasse. En 1986, notre Gérard national est fait Officer of the Order of the British Empire (O.B.E.). Et continue avec ses nombreuses prestations ou compose des morceaux pour ses amis. 

 

Sa dernière sortie sera pour le concert Les 4 saisons, au Domaine Izi, à Beaux-Songes, qu’il fera en compagnie de ses fidèles camarades. Il va assurer le show pendant trois heures malgré la maladie. Un peu affaibli mais avec toujours un petit sourire au coin des lèvres.

 


 

Ils l’ont côtoyé

 

Incalculables. C’est autant le nombre d’hommages que de gens qui connaissent Gérard Cimiotti. Sur les réseaux sociaux, ils étaient tellement nombreux à dire adieu à l’artiste, non seulement ici, mais partout dans le monde (Europe, Australie, entre autres). Trois d’entre  eux l’évoquent.

 

Sandra Mayotte : «Tout ce qu’un artiste doit être» 

 

«Gérard Cimiotti représente tout ce qu’un artiste doit être : passionné, humble, talentueux et généreux. Quand j’étais encore au Lorette de Quatre-Bornes, on allait dans son studio afin de répéter pour les spectacles du collège. Il était toujours en train de taquiner. J’ai appris à mieux le connaître lorsque j’étais animatrice et puis chanteuse. Il nous a même concocté, à Gérard Louis et moi, la chanson Vinn dans ar mwa que nous avons interprétée lors du concert de ses 75 ans.»  

 

Cyril Ramdoo : «Tellement jovial» 

 

«J’ai été pote avec Gérard pendant plus de 40 ans, J’ai chanté pendant qu’il jouait sur son clavier, dans les bals, les mariages et autres fêtes, à travers son groupe. Il a même fait plusieurs arrangements de mes chansons. Mais surtout, c’était quelqu’un de jovial, sincère, sérieux et passionné.»  

 

Robert Duvergé : «D’une grande bonté» 

 

«Avec Gérard, c’est plus d’un demi-siècle d’amitié. On a fait toutes les scènes possibles de Maurice. Un musicien hors norme et quelqu’un d’une grande bonté. Je ne l’ai jamais vu en colère. Il n’hésitait jamais à performgratuitement pour venir en aide à d’autres.»