Hema et Vinaye Goodary disent être des parents comblés.
Une valse de douceur, un bain de tendresse… Ils sont enfin nés, les bébés tant désirés. Pour le plus grand bonheur de leurs parents qui les ont attendus pendant presque 10 ans. Aujourd’hui, avec leurs triplés, ils vivent un vrai moment de bonheur et commencent, disent-ils, une très belle aventure…
Et ils eurent beaucoup d’enfants… Cette phrase, qui ponctue la fin de la plupart des contes de fées, pourrait aussi servir de préface à la belle histoire de Hema et Vinaye Goodary, tous deux âgés de 35 ans. Depuis leur mariage, il y a presque 10 ans, ils ne rêvaient que d’une chose : devenir parents. Et depuis le 9 avril, ils assument «enfin» le plus beau rôle de leur vie depuis qu’ils sont devenus les heureux papa et maman de Gyanam, Hya et Yeshu, (deux filles et un fils), leurs «triplés miracles», nés à une minute d’intervalle.
«Nous sommes aujourd’hui des parents très comblés. C’est un grand bonheur de les avoir avec nous», nous déclare Vinaye, senior lecturer au Mahatma Gandhi Institute. Son épouse, Hema, accounting technician, est elle aussi aux anges depuis le jour où elle a donné la vie : «Ils sont de vrais cadeaux du ciel.»
Réunis autour de leurs trois poupons dans leur maison, à Grand-Gaube, les nouveaux parents affichent un bonheur tranquille. Depuis trois semaines, ils savourent chaque minute de leur nouvelle vie à cinq, entre les biberons à donner à toute heure de la journée, les couches à changer plusieurs fois par jour ou encore la litanie des berceuses susurrées en boucle. «Certes, ils sont venus bousculer notre train-train quotidien mais c’est que du bonheur. Vous ne pouvez pas savoir à quel point je voulais devenir maman. J’en voulais un, j’en ai eu trois. Et il y a à la fois du masculin et du féminin. Que demander de mieux ?», s’exclame Hema en dévorant des yeux ses bébés.
Il faut dire que leur bonheur d’aujourd’hui, Hema et Vinaye l’ont payé cher. «Après avoir maintes et maintes fois essayé, on s’est rendu compte que l’on ne pouvait pas avoir d’enfant pour cause de unexpected infertility», raconte Vinaye. Mais le couple ne s’est pas arrêté à ce diagnostic. «Nous nous sommes renseignés auprès de professionnels mais par-dessus tout, nous avons beaucoup prié parce que nous sommes très croyants», poursuit le jeune papa. Pour réaliser leur plus grand souhait, le couple n’a pas hésité à avoir recours à l’expertise étrangère. «C’est un ami médecin qui nous a conseillé d’aller en Inde pour tenter un in-vitro», poursuit Vinaye.
Et en juin 2011, après seulement dix jours de préparation, le couple décide de mettre le cap sur la Grande Péninsule. Là-bas, commence un véritable parcours du combattant, entre les différents examens et autres analyses. «Une fois là-bas, on peut dire qu’on a rencontré les bonnes personnes, car que ce soit les médecins, entre autres, ils ont tous été gentils et bienveillants à notre égard», nous raconte Vinaye. C’est sur les conseils des médecins que Vinaye et Hema acceptent que trois embryons soient inséminés. «On m’avait dit que c’était pour optimiser mes chances de tomber enceinte», souligne Hema.
«Magigue»
Et la bonne nouvelle n’a pas tardé à arriver. «C’était au début du mois de septembre, un chauffeur de taxi s’était proposé de nous emmener, ma femme et moi, faire une petite virée. Il nous a emmenés dans une église catholique, lorsque nous étions là-bas en train de regarder une représentation de l’ange annonçant à Joseph que Marie était enceinte, que j’ai reçu l’appel m’annonçant que Hema était enceinte», se souvient le lecturer. «On s’est senti bénis et on ne pouvait contenir notre émotion», ajoute pour sa part Hema.
C’est donc avec la joie au cœur que le couple décide de rentrer au pays. Hema et Vinaye ne savaient pas à ce moment-là qu’ils attendaient des triplés. «Ce n’est qu’après des examens que nous avons eu la confirmation qu’il y avait bien trois fœtus», confie la jeune maman qui souligne n’avoir pas fait une fixation sur sa grossesse : «J’ai continué à travailler et même si certains me disaient que ma grossesse pouvait être à risque, je suis restée sereine.»
L’accouchement, par césarienne, à l’hôpital du Nord, est survenu un mois avant terme : «Dans les derniers jours, je sentais comme un poids dans le ventre. C’était un peu pénible.» Mais cette épreuve a été vite oubliée avec l’arrivée des trois petits anges. En ce lundi de Pâques, Gyanam, 1,68 kg, est née la première à 13h48, puis est arrivée Hya, 1,97 kg et le petit garçon Yeshu, 1,91 kg, est arrivé en dernier à 13h50. Ensuite, le couple a eu droit à une symphonie de cris, qui les ont vite rappelé à quel point ils rêvaient de ce moment «magique», même si leur aînée a dû être mise sous observation pendant plus d’une dizaine de jours parce qu’elle était relativement faible. «Elle est la plus petite des trois», explique le papa qui sait déjà faire la différence entre les triplés : Gyanam «a une voix perçante», Hya est, elle, « la plus calme» et Yeshu, «celui qui demande le plus d’attention et qui pleure beaucoup».
Sur le choix des prénoms, Hema et Vinaye dissertent à qui veut l’entendre. «Gyanam veut dire la connaissance, Hya, le cœur et Yeshu, c’est la traduction littérale de Jésus en hébreu car il est né le lendemain de Pâques», explique Vinaye.
Dans leur maison, un espace a été aménagé en un véritable paradis pour bébés. Et comme ils voient la vie… en triple, les heureux parents ont tout acheté… en trois exemplaires : vêtements et autres accessoires. «Et depuis, chaque jour, on va de découverte en découverte», lâche Hema qui ne réalise toujours pas qu’elle est en train de vivre un très beau rêve : «Et dire que j’ai attendu ce moment pendant 10 ans.» Avant de conclure et on veut bien la croire : «La vie nous réserve parfois de bonnes et de sacrées surprises… »