Rajni Lallah : «Il est maintenant urgent qu’une décision soit prise»
Monique Dinan : «C’est un acte
qui interrompt une vie en cours et on ne peut permettre cela»
Encore une fois le sujet de la légalisation de l’avortement revient sur le tapis avec la Law Reform Commission qui a donné son avis sur cette pratique. Rajni Lallah, engagée dans la lutte pour légaliser cet acte, et Monique Dinan du Mouvement d’aide à la maternité, s’expriment sur le sujet.
La Law Reform Commission (LRC) juge appropriés les amendements proposés par le State Law Office pour légaliser l’avortement dans des cas spécifiques. Qu’en pensez-vous ?
Rajni Lallah : La position de celles qui militent pour que la loi autour de l’avortement change est restée la même. Actuellement, il y a une ambiguïté dans la législation et ce n’est pas en faveur des femmes. Parce que c’est illégal, beaucoup de femmes continuent à se mettre en danger en pratiquant l’avortement clandestin. Il est temps que les choses changent.
Monique Dinan : Je suis profondément étonnée lorsque j’entends de telles choses et que des recommandations préconisent que l’avortement pourrait être légalisé. Comme je le dis souvent, c’est un acte qui interrompt une vie en cours et on ne peut permettre cela.
La LRC estime que les amendements proposés au Criminal Code Amendment Bill sont en conformité avec la Commission internationale des droits de l’homme ?
Rajni Lallah : C’est très bien que la Law Reform Commission juge appropriés les amendements proposés par le State Law Office pour légaliser l’avortement dans des cas spécifiques. Il est maintenant urgent qu’une décision soit prise.
Monique Dinan : On ne peut pas permettre une telle chose car non seulement c’est un acte qui tue une vie mais ça blesse aussi le cœur d’une femme. Une femme qui pense avoir recours à l’avortement est une personne en détresse qui a besoin d’aide.
Comment, selon vous, arriver à un consensus sur le sujet ?
Rajni Lallah : Depuis quelque temps, il y a certes de plus en plus de voix et d’institutions qui se joignent à la lutte pour la légalisation de l’avortement, c’est une très bonne chose. Il faut maintenant que ceux qui font les lois nous écoutent et changent enfin celle-ci. Sinon, beaucoup de femmes continueront à mourir.
Monique Dinan : Il faudrait améliorer la loi sur l’adoption. Je comprends la détresse des femmes qui veulent se faire avorter mais je pense qu’elles pourraient envisager l’adoption si elles savaient qu’il y a cette alternative. Il faudrait aussi mettre en place un système d’entraide pour celles qui disent ne pas avoir les moyens d’élever un enfant. Je pense qu’on devrait penser dans cette direction pour arriver à un consensus sur le sujet.