Comme nous l’avons vu la semaine dernière, même si c’est Sophia qui présente une baisse de désir sexuel, c’est la dynamique relationnelle du couple qui est à l’origine du problème.
Regardons les objectifs thérapeutiques qui pourraient être visés avec ce couple et le plan thérapeutique qui permettra l’atteinte de ces objectifs. Lorsque le thérapeute les expose aux clients, l’information qu’il leur transmet a déjà un impact thérapeutique sur eux puisqu’ils sont amenés à mieux comprendre ce qui s’est passé, ce qui ouvre la voie à la réflexion. Mais spécifions aussi que leur présence en thérapie conjugale à elle seule et le fait qu’elle symbolise une volonté concrète mutuelle de changer des choses est déjà thérapeutique en soi.
Objectif principal :
Rehausser le désir de Sophia
Objectifs spécifiques :
Amener les clients à :
● Avoir une meilleure compréhension des causes relatives à la baisse de désir.
● Améliorer leurs connaissances sur le désir et la sexualité conjugale.
● Recommencer à avoir du plaisir ensemble.
● Recréer une zone réservée à l’intimité du couple.
● Développer des habiletés de communication et de résolution de conflit et parvenir à s’entendre sur les aspects qui généraient de l’insatisfaction.
● Se créer des jeux de séduction stimulants et de nouvelles façons d’initier un rapprochement sexuel et de faire les avances sexuelles.
● Élargir et varier leur répertoire sexuel : types de caresses, manières de se caresser, positions…
● Rehausser leur satisfaction sexuelle
Plan thérapeutique :
● Éducation sexuelle sur l’impact de l’arrivée d’un bébé sur le couple.
● Éducation sexuelle sur les différences homme/femme au niveau de la sexualité et du désir.
● Éducation sexuelle sur les conditions favorables à l’émergence du désir, sur les différents éléments qui le stimulent et sur ceux qui l’inhibent.
● Éducation sur le désir, différence entre les hommes et les femmes.
● Éducation aux principes d’une communication constructive.
● Travail sur la résolution de conflits : éducation des enfants, partage des tâches, gestion de l’argent.
● Travail sur l’intimité et la complicité du couple : avoir du plaisir ensemble à travers des activités plaisantes, se réserver du temps pour le couple, se démontrer des marques d’affection et d’appréciation.
● Travail sur la stimulation du désir mutuel : à travers des jeux de séduction, la création d’un climat romantique et propice à l’éveil du désir.
● Travail sur la satisfaction sexuelle : expérimenter des nouvelles manières de se caresser et de faire l’amour, communication des besoins, attentes et limites.
Ce plan thérapeutique est simplifié pour les besoins de cette chronique mais il donne un aperçu des principaux éléments à travailler en sexothérapie pour aider ce couple.
Pronostic :
Le pronostic est la prédiction du thérapeute sur les chances que le problème se règle ou que la situation s’améliore de manière significative.
Pour ce couple, le pronostic est assez bon parce qu’ils n’ont pas laissé le problème perdurer trop longtemps dans le temps. De plus, si les deux partenaires s’investissent dans la thérapie et qu’ils ont tous les deux la motivation de faire des efforts pour travailler sur leur couple et se rapprocher l’un de l’autre, il y a de fortes chances pour qu’ils parviennent à mieux se comprendre, se rapprocher et arriver à développer ensemble une vie sexuelle plus épanouissante.
Le pronostic serait mauvais si cette dynamique conjugale malsaine était incrustée depuis longtemps dans ce couple (libido inhibée, distance dans le couple, frustrations, ressentiment et colère). Il en est de même si Martin avait refusé de s’impliquer dans cette démarche thérapeutique.
Nous verrons la semaine prochaine à quoi pourrait ressembler le travail thérapeutique au cours des prochaines séances de consultation.
À suivre…