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La nervosité de Ramgoolam

Faut croire que les tirs du tandem SAJ/Bérenger ont atteint leur cible. Le timing de l’intervention de Ramgoolam qui a décidé subitement d’accorder un entretien à quatre journalistes-radio, jeudi dernier, n’est pas un hasard. En décidant de se mettre en scène, le Premier ministre, briefé par ses conseillers, s’est essayé à un nouveau type d’exercice de communication.

Ayant compris que (i) le discours-programme lu dans l’indifférence de la population en début de semaine a fait pschitt, et (ii) après avoir été attaqué par le nouveau couple politique SAJ-Bérenger qui a prédit à Ramgoolam qu’il mordra la poussière au n° 5 lors des prochaines législatives, le PM ne pouvait rester impassible. Mais à l’arrivée, sa piètre prestation est loin de le servir. Nerveux, fébrile, s’excitant quand il ne trouvait pas les réponses, allant jusqu’à dire aux journalistes «zotte pli bête qui mo ti pensé», Ramgoolam donnait tout sauf l’image d’un chef rassurant, calme, tranquille et serein.

D’ailleurs, que nous a dit le Premier ministre lors de son show radiophonique, qu’on ne savait pas ? Loin d’être convaincant sur le chapitre de l’économie qu’il estime «être en bonne santé», coincé par les questions sur l’affaire Medpoint et le rôle de son ministre Jeetah, Ramgoolam s’est contenté d’un timide «À qui profite le crime ?». Avant d’être visiblement très embarrassé par le vol dans son campement à Roches-Noires où il s’est perdu en explications («mo noté qui mo pas gagne droit alle dans mo campement»), traitant SAJ de «Bye looké», confiant qu’il n’était pas présent ce jour-là pour ensuite affirmer qu’il s’était rendu sur place après le vol. Aveu qui a provoqué un certain doute dans la tête des Mauriciens qui se demandent si le Premier ministre – dont les dires sont d’intérêt public – révèle tout sur cette histoire exploitée dès le lendemain par l’opposition qui nous promet d’autres révélations le 1er Mai.

Pour le reste, que retient-on de Ramgoolam ? Qu’il n’a pu rassurer les auditeurs, ayant été incapable d’expliquer clairement son plan pour la création d’emplois, qu’il n’a pas jugé utile de répondre sur la date des élections municipales, répétant plutôt qu’elles se feront en temps et lieu, car, lui seul – il l’a martelé plusieurs fois comme pour se persuader d’abord – décide du calendrier politique.

D’autres réponses évasives ? L’éradication de la drogue sur lequel chapitre le Premier ministre ne donne pas le sentiment d’avoir pris la mesure de l’ampleur du fléau; les laptops attendus vainement par les étudiants qui doivent «vivre dans une certaine réalité». Comprenez que le gouvernement ne respecte pas forcément ses promesses électorales. Mais bon, ça on le savait déjà !

En revanche, en bon démagogue, il a tenu à exprimer tout le respect qu’il avait pour Ashock Jugnauth et Eric Guimbeau, des hommes de principe, mal traités par Bérenger le «faible», et SAJ «ce menteur de la première espèce» dont l’alliance est aujourd’hui dénoncée, nous rappelle le Premier ministre, par Harish Boodhoo, l’homme qui a eu droit à des félicitations de la part du chef du gouvernement.

Plus d’une heure trente de radio pour ça !

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