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La guerre des clans

Paul Bérenger et sir Anerood Jugnauth, lors de leur conférence de presse conjointe.

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Navin Ramgoolam a reçu trois journalistes-radio pour répondre à leurs questions.

MSM-MMM vs PTr-PMSD. Les camps ennemis ne lésinent pas sur les moyens pour remporter le combat qu’ils se livrent farouchement en ce moment. Cette semaine, les choses ont encore empiré avec la conférence de presse de l’équipe Remake 2000 et l’interview du Premier ministre aux journalistes de trois radios…

C’est la surenchère ! C’est à qui dira la plus grosse, la plus méchante chose sur son prochain ! En ce moment, les politiciens du gouvernement et de l’opposition ont sorti les mitraillettes et se tirent mutuellement dessus avec toute la hargne dont ils sont capables. Le but de la bataille : remporter la guerre des foules le 1er Mai.
Les choses ont commencé plus ou moins sobrement, le lundi 16 avril. Ce jour-là, le gouvernement donnait lecture de son nouveau discours programme. Un discours-programme énoncé par la présidente de la République par intérim, axé sur l’économie et qui vise «à mettre l’humain au centre du développement». Et même s’il n’y a pas eu de guerre ouverte sur place, on savait que celle-ci n’était pas loin. Car l’opposition, qui avait boycotté l’événement – préparait déjà ses prochaines salves. Qui n’ont pas tardé à pleuvoir.

Lors d’un congrès à Rivière-des-Anguilles, dans la soirée de lundi, dans le cadre de la campagne de mobilisation pour le 1er Mai, Paul Bérenger a descendu en flèche ce discours-programme qu’il est, selon lui, «impossible de prendre au sérieux». «Ce discours-programme est une répétition de celui proposé par le gouvernement PTr-MSM-PMSD en 2010. On a même l’impression d’entendre Xavier-Luc Duval dans ce discours», a assené le leader de l’opposition qui a également fustigé l’absence de propositions concernant la réforme électorale, entre autres.

Mais la vraie attaque de l’opposition a eu lieu mercredi, lors de la conférence conjointe MSM-MMM, avec sir Anerood Jugnauth et Paul Bérenger. La première sortie publique des leaders de la nouvelle alliance Remake 2000. SAJ en a profité pour régler ses comptes avec Navin Ramgoolam en affirmant qu’il avait «zoué ene gran rol» dans l’affaire Medpoint où son fils à lui se retrouve accusé. Selon lui, lorsque Pravind Jugnauth avait découragé le Premier ministre à aller de l’avant avec l’achat de la clinique, ce dernier lui avait dit que c’était son projet. Mais SAJ ne devait pas en rester là : il a aussi promis de faire de révélations sur l’affaire du cambriolage au campement du Premier ministre à Roches-Noires. Et Bérenger de surenchérir en déclarant que suite à ces révélations, Navin Ramgoolam n’osera pas se présenter aux prochaines élections.

Et comme le Premier ministre est lui aussi d’humeur combative en ce moment, il n’a pas tardé à réagir. Dès le lendemain, il a réuni des journalistes de trois radios à son bureau au bâtiment du Trésor pour donner la réponse du berger à la bergère. Lors de cette rencontre plutôt surprenante – c’est une première quand même –, il affirmera que l’affaire de Roches-Noires «est montée de toutes pièces», qu’il n’était pas à son bungalow au moment du cambriolage mais qu’il s’y est rendu après que son locataire l’eut informé du vol de Rs 20 000 et qu’il a conseillé à celui-ci de faire une déposition. Il dira aussi qu’il ne voit pas de «véritable challenger en face de lui» et qu’il est «plus fort que Bérenger et SAJ réunis», entre autres choses, en insultant au passage les journalistes venus l’interviewer en leur disant qu’ils étaient encore plus bêtes qu’il ne le croyait. Bref…

La guerre s’est ensuite poursuivie dans les congrès nocturnes en marge du 1er Mai. Par exemple, à Chemin-Grenier, vendredi, Paul Bérenger a annoncé «le début de la fin de Ramgoolam» après le 1er Mai. «Après le 1er Mai, Navin Ramgoolam aura beaucoup de comptes à rendre à la population», a-t-il martelé. Ajoutant que «Ramgoolam n’a convaincu personne concernant le vol de son campement». Alors que de son côté, Arvin Boolell, à Rose-Belle, mettait en garde contre les «pyromanes dangereux qui peuvent rendre le pays instable».

La joute a continué hier, lors des conférences de presse. À celle du MMM, Paul Bérenger a critiqué certaines décisions du gouvernement, réclamant la résiliation du contrat de Mangalore Refineries et le retrait du président de l’Equal Opportunities Commission, Me Brian Glover, de son poste, entre autres. Il a également souligné deux «échecs» du camp gouvernemental cette semaine : le discours-programme et l’interview du PM par les journalistes des radios. De son côté, le tandem PTr-PMSD a mis en garde ceux qui s’attaquent à la justice, notamment au Directeur des poursuites publiques, et fustigé «la politique de l’opposition qui vise à semer la panique».

Ben, voilà. Maintenant, on attend les prochaines salves de cette guerre sanguinaire. Car il faut le dire : les politiciens, en ce moment, ont la rage et ne lésinent pas sur les moyens pour faire le maximum de mal au camp ennemi. Leur foule du 1er Mai en dépend.

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